Tendances Green Solutions Awards 2020-21 : les quartiers

2484 Dernière modification le 24/06/2021 - 12:14
Tendances Green Solutions Awards 2020-21 : les quartiers

Cette année, les dix quartiers qui ont candidaté à la 8ème édition des Green Solutions Awards nous ont montré un panel varié d’opérations. Observons par ailleurs qu’ils sont situés dans des métropoles mais aussi dans des villes secondaires et qu’il y a une forte présence de partenariats public/privé. Construction21 salue tous les participants de la catégorie quartier pour leur contribution ! 

 

Construire des quartiers dans une approche globale

Parmi nos candidats, il y a une certaine tendance à envisager de manière plus holistique les quartiers.

Le quartier de la Maillerie s’inscrit dans ce cadre. Ainsi, sur ce projet les études préalables du site et de ses enjeux socio-historiques, ainsi que la déconstruction sélective de l’existant prennent une part importante. A tel point que la construction des nouveaux bâtiments n’est finalement que l’aboutissement d’un processus bien plus vaste. Au sein de cette opération, la Maison du projet est un lieu hybride qui promeut un urbanisme transitoire : activités insufflées par des associations, musée, ressourcerie… La prise en compte de l’humain dans la conception des quartiers est donc amorcée. En outre, presque tous les candidats cherchent à favoriser la mixité sociale et intergénérationnelle, et comportent dans ce but des logements sociaux, des espaces d’échange et de partage.

Certains quartiers essaient aussi de prendre le contrepied de la dichotomie logements/commerces. Bien souvent, ceux-ci sont séparés dans des espaces bien définis, favorisant l’usage de la voiture. Grand Parilly propose une autre vision en faisant se côtoyer des logements et de grands espaces commerciaux comme IKEA ou Leroy Merlin. Ce projet mixte mélange ainsi logements, commerces, bureaux, espaces publics…  

 

Proposer des solutions innovantes d’énergie collective

De nombreuses opérations intègrent également une réflexion sur l’énergie collective et insufflent de nouvelles démarches. Par exemple, Nanterre Coeur Université contient le premier Smart Grid de France, qui exploite 5 sources d’énergies renouvelables. Cette boucle énergétique crée une sorte de solidarité entre les différents bâtiments du quartier. La ZAC Paul Bourget est pour sa part le lieu d’expérimentation d’un suivi d’un mix énergétique alliant gaz, énergies renouvelables et production d’électricité. Le coût des charges énergétiques pour les habitants est par conséquent réduit. Remarquons donc que les quartiers sont pensés dans leur intégralité et que la question de l’énergie est anticipée pour proposer des solutions durables, intelligentes et collectives aux habitants. Si Nanterre Coeur Université reste un démonstrateur construit pour anticiper les réseaux de chaleur de 5e génération, les démarches énergétiques semblent arriver à maturité. Un constat encourageant alors que l’un des enjeux de la RE2020 est justement le verdissement des grands réseaux de chaleur (les petits et moyens réseaux étant souvent plus vertueux).

 

Encourager les mobilités douces dans la vie quotidienne

Tous les quartiers privilégient les mobilités douces telles que la marche, le vélo et les transports en commun. Situé en zone rurale, le projet Ecocité du pré vert St-Nolff a pris le parti très novateur de “laisser la voiture à la porte du quartier” et de reléguer les parkings en périphérie. Ainsi, les habitants sont invités à se déplacer essentiellement à pied grâce à une association de venelles, de ruelles et de sentiers. Quant à lui, le Quartier des Rives de la Haute Deûle accorde deux fois plus de place aux cyclistes et aux piétons qu’aux automobilistes. Notons que cette tendance est aussi présente dans d’autres zones rurales françaises, ce qui est bon signe.

 

Ramener la nature dans les villes

Ces allées piétonnières sont souvent aussi une manière d’apporter de la végétation au sein des quartiers. Ce phénomène de végétalisation prend également d’autres formes comme les jardins partagés, les toitures végétalisées, les parcs… Quelques quartiers comme Nanterre Coeur Université ou Font-Pré l’Ecoquartier sont même labellisés Biodivercity®. En effet, ce dernier projet cité a instauré un partenariat avec la LPO et comporte des espaces d'accueil pour les animaux. Intégrer des espaces verts permet à la fois de lutter contre les îlots de chaleur urbains, d’encourager la biodiversité, de créer du lien social et d’améliorer la santé et le bien-être des habitants du quartier. Cette démarche s'affirme donc comme une véritable solution répondant aux enjeux d’aujourd’hui et de demain. Il existe néanmoins un bémol sur ce point. La France semble encore tendre à vouloir à tout prix “maîtriser” la nature et choisir la place qu’elle doit occuper, quand ses voisins européens proposent des démarches plus souples et frugales. Cela est notamment assez flagrant sur la désimperméabilisation des sols : en France les allées sont des allées, les parcs des parcs, le parking… un parking, etc. !!!

 

Des projets concentrés dans les pôles d’attractivité

Notons que nos candidats sont en grande majorité proches de pôles d’attractivité assez forts (ville, centre-ville, pôle d’excellence numérique, zones rurales à dynamique démographique positive, etc.). L’expression de France périphérique semble sied aux absents. Elle représente pourtant un enjeu important, notamment en termes de requalification de friches ou de rénovation urbaine.


Les études de cas quartiers candidates aux Green Solutions Awards 2020-21 :

 

Concours organisé avec le soutien de 

 

Crédits photo: François-Xavier Lemoine / Jean-François Tremege

 

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