En Allemagne, le cadre de référence DGNB pour les bâtiments et parcelles neutres en carbone

Rédigé par

Consolata Russelli

Project manager

8097 Dernière modification le 26/10/2018 - 09:00
En Allemagne, le cadre de référence DGNB pour les bâtiments et parcelles neutres en carbone

Face aux objectifs environnementaux ambitieux à l’échelle mondiale, le Conseil allemand de la construction durable (DGNB) propose un cadre de référence pour les "bâtiments neutres en carbone". Il permet aux différents acteurs de piloter leurs projets de manière efficace, comparable et transparente. Un enjeu clé quand on sait que 2050 se construit dès aujourd’hui ! Les acteurs doivent disposer d’outils pour développer massivement des bâtiments zéro émission.

Pourquoi un cadre de référence ?

Les objectifs mondiaux de protection de l’environnement, qui ont connu un nouvel élan avec l’Accord de Paris, et les objectifs qui en découlent pour des pays tel que l’Allemagne, sont ambitieux. Or les atteindre est absolument nécessaire. Et ces dernières années ont montré que nous n’avons pas su mettre en œuvre les actions requises. Ce constat s’applique notamment aux secteurs de la construction et de l’immobilier qui ont un impact significatif sur le changement climatique. Aujourd’hui nous construisons les bâtiments de 2050 : contribuer à lutter contre le dérèglement climatique, c’est commencer dès aujourd’hui à bâtir différemment.

Afin de faire les progrès nécessaires, le conseil allemand de la construction durable (DGNB) est convaincu qu’un cadre de référence fonctionnel est requis. Il permet la mise en œuvre des exigences de manière pratique et transparente. Le cadre de référence pour les bâtiments et sites neutres en carbone, publié par le DGNB en mai 2018, répond à cet objectif. Il rend les ambitions mondiales pilotables pour les différents donneurs d’ordre de la construction et de l’immobilier en mettant à disposition des mesures fiables pour réduire les émissions de CO2 de manière continue.

Le cadre est conçu pour déplacer le débat des questions “pourquoi ?” et “comment doit-on réaliser l’évaluation ?” à des actions spécifiques autour de la question “que dois-je faire précisément ?”. Il est prévu pour révéler les potentiels inexploités et orienter les parties prenantes autour d’un objectif partagé afin de :

  • Atteindre une augmentation massive du taux de rénovation des bâtiments zéro émission,
  • Exploiter toutes les pistes organisationnelles prises par les opérateurs et les gestionnaires d’exploitation,
  • Encourager les utilisateurs à agir pour la réduction des émissions dans leurs bâtiments,
  • Générer de la valeur ajoutée pour l’économie nationale et le secteur privé en soutenant et fixant des exigences, qui rendent les investissements efficaces dans les bâtiments existants.

Les trois piliers du cadre de référence

Le cadre de référence comporte trois éléments principaux. La partie 1 s’adresse aux bureaux d’études et autres spécialistes, et inclut des calculs spécifiques pour un comptage efficace du CO2. La partie 2 est fondée sur le contenu de la partie 1 et décrit les exigences minimales pour le reporting et la communication des résultats calculés en partie 1.

La partie 3 est l’élément clé pour prédire les futures émissions de CO2 en prenant en compte les modifications réglementaires à venir. C’est la base pour produire une feuille de route valide qui définit les mesures de rénovation, modernisation et optimisation opérationnelle pour le bâtiment et leur affichage sous forme de résultats calculés. D’après la définition figurant dans ce cadre de référence, un bâtiment peut être désigné “neutre d’ici à 2050” s’il n’a pas encore atteint la neutralité carbone mais qu’il a mis en place une feuille de route pour l’atteindre et qu’il peut prouver que les émissions de CO2 sont en-dessous des valeurs limites annuelles.

Applications à différents publics et objectifs

Les possibilités d’application du cadre de référence sont multiples. Par exemple, il aide à réaliser une évaluation de l’impact carbone effectivement atteint par un bâtiment ou un lieu, et à le rendre comparable à celle d’autres projets. Dans le cadre de référence, DGNB inclut non seulement le flux d’énergie nécessaire au refroidissement du bâtiment mais aussi celui lié aux besoins prévisionnels des utilisateurs.

Un autre point d’attention est la communication du bilan carbone en utilisation des exigences de calcul cohérentes. La comparaison de valeurs cibles classiques avec les valeurs réelles rend possible la présentation de la contribution environnementale prévue et réelle, déjà atteinte par un bâtiment ou parcelle.

Toute opération assortie d’une preuve qu’elle représente un “bâtiment neutre en carbone” sur la base du cadre de référence, reçoit des points bonus pour la future certification DGNB. Par ailleurs, le cadre de référence sert de base pour des outils financiers, avantages fiscaux ou instruments réglementaires en faveur de l’adaptation au changement climatique.

Test du cadre de référence sur projets pilotes

Sur le site web du DGNB, le cadre de référence pour les bâtiments et sites neutres en carbone, est téléchargeable gratuitement : rendez-vous sur www.dgnb.de/en. Les méthodes décrites dans ce référentiel seront testées de manière intensive dans les prochains mois sur des projets pilotes. Sur la base de l’expérience acquise dans l’utilisation des méthodes et instruments, une version finale du cadre de référence sera publiée.

Article signé Christine Lemaitre, directeur général, Conseil allemand de la construction durable (DGNB - Deutsche Gesellschaft für Nachhaltiges Bauen)

En savoir plus : le site web du DGNB

A propos : Dans la lignée de l’Accord de Paris, la France engage également la transformation de la filière du bâtiment vers les bâtiments à énergie positive et faible empreinte carbone. Une expérimentation nationale a été lancée pour tester, grandeur réelle, des niveaux d’ambition nouveaux et les questions de faisabilité.

5 Morgen Dahlem Urban Village, Allemagne. DGNB Pre-Certificate in Silver. @STOFANEL Investment AG

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