[Chroniques Urbaines #06] GTFS ou la mobilité connectée accessible à tous

Rédigé par

Laetitia Morere

1890 Dernière modification le 16/05/2018 - 09:27
[Chroniques Urbaines #06] GTFS ou la mobilité connectée accessible à tous

Depuis quelques années, plus que connaître un itinéraire et le suivre, l’utilisateur cherche à savoir en temps réel si le chemin qu’il emprunte et si les moyens de déplacement qu’il utilise sont les plus rapides. C’est le service que rendent de plus en plus d’applications grâce à un format de données appelé General Transit Feed Specification (GTFS). Au-delà d’une visibilité accrue sur la mobilité individuelle, c’est la vie urbaine en général qui bénéficie de cette révolution technologique mêlant open data, digital et collaboration entre agents publics et privés

D’hier à aujourd’hui…

Faciliter les déplacements piétons

En 2005, une ingénieure IT travaillant pour TriMet, la régie de transport de Portland (USA), fait un constat simple : à l’ère du GPS, certaines applications sont capables de vous guider dans un véhicule privé, alors qu’un piéton doit encore se limiter aux plans et horaires sur les arrêts de bus ou dans les stations. Elle décide alors de prendre les choses en main et s’associe avec des ingénieurs de Google pour expérimenter son projet d’uniformisation des données de transport.

Le GFTS est alors né (le G étant à la base pour Google). Dès l’année suivante, 5 autres villes américaines suivent Portland dans la mise en place d’une application en temps réel des horaires de transport public.

Des déplacements plus agiles dans un espace urbain adapté

Aujourd’hui, avec son smartphone dans la main, chacun de nous peut savoir en temps réel où est son bus, quel trajet lui permettra d’être le moins mouillé en cas de pluie ou encore quels incidents impactent les lignes. La généralisation de ce genre d’applications rend le marché féroce et permet toujours plus d’innovation.

Par exemple, grâce à l’intégration des vélos ou encore des compagnies de VTC dans les applications, l’utilisateur se voit proposer des possibilités de trajets divers à chaque fois qu’il en a besoin. Alors quelles conséquences pour la ville de demain ? De récentes études ont montré que le taux de satisfaction des usagers des transports en commun était en hausse grâce à ces applications. Or, plus d’usagers, cela signifie plus de précision pour les applications qui se basent aussi sur le crowdsourcing, c’est-à-dire sur les retours en temps réel des usagers. Ces applications ont donc le vent en poupe et les conséquences semblent plutôt prometteuses : moins de congestion, moins de pollution…

Les régies de transport y trouvent également leur compte. Ce qui au départ visait juste à informer l’utilisateur permet aux organismes d’avoir des retours riches, d’améliorer la coordination entre les différentes régies et d’adapter l’offre en fonction du comportement des utilisateurs.

D’hier à aujourd’hui…

Vers un déplacement multimodal

Au-delà d’une simple amélioration des transports en commun et d’une meilleure information des utilisateurs, le GTFS permet d’envisager des révolutions technologiques et sociétales encore plus importantes. Les applications pourraient ainsi permettre aux utilisateurs de combiner plusieurs modes transports. Imaginons un peu : votre trajet commence en traversant la rue pour rejoindre une station de vélo, la piste cyclable vous permet alors de rejoindre un arrêt de bus qui lui-même vous emmène plusieurs kilomètres plus loin où un VTC (voire une voiture autonome) vous attend pour finir votre trajet. Mais le lendemain, la proposition faite par l’application peut être tout autre, en fonction de la météo, des événements… Ces trajets multimodaux seront rendus possible par des services comme OpenTripPlanner, déjà utilisés par de grandes métropoles et qui standardisent datas d’origine diverses.

Les données au service des politiques urbaines

Si les données collectées et analysées par les GFTS sont particulièrement utiles en temps réel, elles peuvent aussi l’être pour des études plus poussées portant sur l’accessibilité et la mobilité en général. C’est ce que cherche à faire un consortium de chercheurs de deux universités californiennes (Université d’Etat de Californie de Long Beach et l’Université de Californie du Sud) en étudiant le lien entre accessibilité et emploi autour de Los Angeles.

L’idée est de tester les conséquences de différentes politiques urbaines sur l’accès à l’emploi dans des zones urbaines reculées de la ville et des quartiers défavorisés. Les données GTFS sont analysées et mises en relation avec les données des centres de recherche d’emploi du bassin. Ainsi, il devient possible de mettre en évidence les difficultés d’accès aux zones d’emploi (tous modes de transport confondus) pour les personnes qui pourraient postuler à ces postes. Grâce à cette étude, les décideurs publics pourraient réfléchir plus efficacement aux politiques à mettre en place pour assurer une meilleure accessibilité aux zones d’activités les plus mal desservies.

Le partage de données au cœur de la ville de demain permet donc d’envisager des mobilités plus efficaces à la fois pour l’usager et pour les exploitants. Le GTFS, et toutes les applications qui en découlent, bouleversent la manière de se déplacer et ouvrent la porte à des trajets en ville de plus en plus agiles et connectés.

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