[Choniques Urbaines #BienEtreAuTravail] #05 - Le pouvoir du collaborateur sur son environnement de travail

Rédigé par

Laetitia Morere

1164 Dernière modification le 02/10/2018 - 10:00
[Choniques Urbaines #BienEtreAuTravail] #05 - Le pouvoir du collaborateur sur son environnement de travail

L’automatisation des organes de contrôle a peu à peu enlevé aux occupants le pouvoir sur leur environnement. Mais une nouvelle tendance émerge demandant à ce que la maîtrise finale soit remise aux mains des collaborateurs qui occupent quotidiennement le bâtiment, y vivent et y travaillent.

Une diversité de paramètres pour la maîtrise de son espace

Le pouvoir de choisir la luminosité de son espace de travail, grâce à des interrupteurs à gradients ou grâce à l’action sur les stores ou les rideaux est primordial. En effet, le panel de tâches effectuées tout au long de la journée demande une diversité de conditions de travail, et l’utilisateur est le plus à même de décider de ces configurations. Bien sûr, l’intelligence informatique centrale mise en place dans la plupart des nouvelles constructions est capable de comprendre le bâtiment dans son ensemble et de choisir, par exemple, la position idéale des stores afin de minimiser les besoins de climatisation. Mais au niveau de l’individu, l’enjeu est différent. Permettre à chacun de pouvoir contrôler son environnement, c’est accepter que chacun diffère par ses besoins, évoluant au cours de la journée et des saisons. Une automatisation est donc possible pour améliorer les performances du bâtiment, mais le contrôle final laissé à l’utilisateur ne doit pas être oublié, au risque d’imposer des conditions de travail contre-productives.

Le contrôle sur son environnement dépasse les dimensions de la luminosité et de la température. Prenons l’exemple du meuble de bureau. On y passe la plupart de notre temps sans pouvoir l’adapter à notre besoin, ce qui serait par exemple faisable en réglant sa hauteur afin de pouvoir travailler debout ou à même le sol. Avoir la possibilité de changer la disposition des meubles permet aux collaborateurs de se sentir mieux dans leur espace de travail. Certains petits arrangements (un passage facilité, un raccourci créé, une meilleure vue…) ont parfois de grands impacts. Le pouvoir sur la décoration fait également partie des aspects permettant aux collaborateurs de se sentir comme chez soi. Nombreux sont les bureaux impersonnels qui s’illuminent en présence d’un poster aux couleurs chatoyantes ou d’une plante verte.

Tout n’a cependant pas vocation à être adapté, en particulier au regard des faisabilités techniques et réglementaires, mais un minimum doit être permis pour le bien-être des collaborateurs.

Le positionnement des certifications environnementales et de bien-être

Les certifications environnementales et de bien-être abordent cette thématique de différentes façons. Si pour les certifications HQE BD et BREEAM, l’utilisateur doit être le décideur final, la certification LEED demande, par exemple, au travers d’un prérequis, une automatisation complète des stores, restreignant le pouvoir de l’utilisateur. En termes de maîtrise de l’environnement de travail, la certification WELL va plus loin en attribuant des points aux projets qui permettent aux collaborateurs de changer la hauteur de leur bureau ou d’ouvrir les fenêtres si l’envie s’en fait sentir. Ces différences sont le reflet d’une priorité donnée à l’efficacité énergétique ou au bien-être des utilisateurs.

Une dynamique à instaurer au niveau de l’entreprise

A l’heure de l’open-space, le droit à la modification de l’environnement personnel de travail a forcément des répercussions sur les voisins de bureaux. Pour que chacun se sente légitime à avoir un impact sur son environnement, au-delà d’allumer la lumière ou de fermer les stores, il faut que l’expérimentation soit encouragée au sein de l’entreprise. Ces changements peuvent faire l’objet de discussions en amont, idéalement dès la phase de conception du bâtiment, afin d’intégrer les besoins des futurs utilisateurs. Ils peuvent ensuite être renforcés par une politique interne claire indiquant les limites à de telles pratiques pour le bien-être de tous.

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