Accord de Paris : loin des 2°C de réchauffement

Rédigé par

ALTEREA Ingénierie

Ingénieriste de l'énergie

1131 Dernière modification le 29/11/2016 - 11:06
Accord de Paris : loin des 2°C de réchauffement

La publication, chaque année, du World Energy Outlook (WEO) par l’Agence internationale de l’énergie (AIE) donne un point de vue sur les perspectives énergétiques mondiales. Cette année, l’agence s’est penchée sur l’impact de l’Accord de Paris sur le climat, adopté le 12 décembre 2015 et entré en vigueur le 4 novembre dernier.

L’ensemble des engagements des Etats formulés pour la COP 21 ont été examinés ainsi que des options de décarbonation compatibles avec une limitation du réchauffement à 2°C selon une probabilité de 50%.

Ainsi, il en ressort que les engagements actuels des Etats conduisent à un réchauffement de 2,7°C, loin de l’objectif des 2°C maximum affiché dans le texte de l’Accord de Paris. Malgré tout cet objectif est encore atteignable mais à condition que des politiques visant à accélérer l’utilisation de technologies à faibles émissions de carbone et l’efficacité énergétique soient mises en place dans tous les secteurs.

Selon le rapport, le potentiel de réduction des émissions réside dans le secteur de la production électrique avec un développement accéléré des énergies renouvelables(EnR), de l’énergie nucléaire « là où cela est politiquement acceptable », et du captage et stockage de carbone (CSC). Mais aussi dans une plus grande efficacité énergétique, ainsi que dans un effort marqué, tant des Etats que des entreprises, en matière de R&D sur les énergies propres.

Les capitaux d’investissement destinés au secteur de l’énergie devront être réaffectés. Ainsiles 40.000 milliards de dollars (Md$) d’investissements cumulés dans l’énergie doivent s’éloigner des énergies fossiles pour aller vers les EnR et vers d’autres investissements bas carbone dans le nucléaire et le captage et stockage de carbone.

Trente-cinq mille Md$ sont par ailleurs nécessaires pour améliorer l’efficacité énergétique. En matière d’efficacité, l’agence mentionne en particulier le potentiel d’amélioration des performances des moteurs électriques utilisés dans divers appareils comme les ventilateurs, les compresseurs, les pompes, les véhicules ou encore les réfrigérateurs. Lenombre de véhicules électriques devrait également dépasser les 700 millions d’ici 2040 et réduire la demande de pétrole de 6 millions de barils par jour, indique le rapport.

Pour ce qui est des EnR, le rapport prévoit que près de 60% de l’électricité mondiale produite en 2040 proviendraient des renouvelables, dont la moitié de l’éolien et du photovoltaïque. Les EnR deviendraient la principale source de production vers 2030 en Europe et vers 2035 en Chine, en Inde et aux Etats-Unis.

Pour finir, l’agence a également étudié les changements nécessaires pour conserver une chance raisonnable de rester dans l’objectif de 1,5 °C. Elle qualifie ces changements de « brutaux » qui impliqueraient des réductions radicales à court terme des émissions de CO2 du secteur énergétique, en utilisant toutes les options de décarbonation technologique, sociétale et réglementaire connues.

 

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