Green Solutions Awards : tendances Infrastructures - Energies vertes
Nadège Rigaudeau
Les Green Solutions Awards ont, cette année, été enrichis par la section Infrastructure. Applications pour la mobilité douce, centrales solaires ou encore traitement innovant des déchets, les infrastructures sont les services et équipements qui rendent le bâtiment et la ville durables.
Pour cette première édition Infrastructure des Green Solutions Awards 2017, les candidats-es ont présenté des solutions innovantes, notamment dans le domaine de l’énergie. La tendance est en effet au déploiement massif des énergies renouvelables (géothermie, solaire) dans tous les secteurs de la ville, et à l’optimisation de la performance énergétique. Zoom sur le déploiement accéléré des énergies vertes avec les Green Solutions Awards 2017.
L’âge d’or des énergies vertes
Initialement minoritaires, les énergies renouvelables apparaissent comme des solutions crédibles face à l’épuisement des énergies fossiles. De plus en plus intégrées aux systèmes urbains, les énergies renouvelables sont aujourd’hui déployées sur d’importantes surfaces.
La géothermie à l’échelle du quartier
La première tendance concerne le développement de la géothermie en milieu urbain. A Marseille par exemple, la centrale Thassalia utilise l’énergie thermique marine pour alimenter en chaud et en froid certains bâtiments du nouveau quartier d’affaires portuaire Euroméditerranée. La centrale s’approvisionne en eau de mer (7 mètres de profondeur environ), celle-ci transite ensuite en surface par des groupes froids et des pompes à chaleur qui récupèrent les calories en fonction des besoins. Avec 2,4 milliards de personnes (40% de la population mondiale) vivant à moins de 100 km de la mer, la géothermie marine pourrait s’imposer comme une solution durable aux besoins énergétiques de la population.
- Plus d’informations sur la centrale géothermique Thassalia
La massification du photovoltaïque
A Gitega (Burundi), deux fours solaires ont été installés. Le solar bakery project a pour but de créer des emplois durables et vise à encourager les femmes entrepreneurs. Cette initiative permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de lutter contre la déforestation. Développé par le R20 et le CIRID, ce projet permet à 13 femmes de travailler dans une boulangerie. Une initiative environnementale et sociétale plus que bienvenue.
- Plus d'informations sur le solar bakery project (EN)
En Tanzanie, un microgrid solaire a été installé dans le village de Kisokwe (Région de Dodoma) et fournit de l’énergie propre à l’école, aux logements et à l’éclairage public. Grâce à cet apport en électricité, l’école peut intégrer une formation aux TIC (Techniques d’Information et de Communication) dans son cursus et fournir de l’électricité aux bureaux des enseignants. Ce système a l’avantage d’être simple d’utilisation, ne nécessite aucun entretien (excepté le nettoyage des panneaux solaires) et fonctionne parfaitement depuis sa mise en service le 22 octobre 2015.
- Plus d’informations sur le solar microgrid (EN)
Erigée en 2011 sur un ancien terrain militaire ni constructible, ni cultivable, la centrale solaire de Sourdun (Seine-et-Marne) est la plus grande centrale photovoltaïque d’Ile-de-France. Avec une production totale estimée à presque 5 000 MWh, elle couvre l’équivalent de la consommation d’électricité de 2 000 habitants et évite l’émission de 1 400 tonnes de CO2 chaque année. La centrale est également utilisée à des fins pédagogiques et la pollution des sols a été limitée par l’utilisation de fondation en vis.
- Plus d’informations sur la centrale de Sourdun
Plus récente, la centrale photovoltaïque de Cestas (Gironde) a été conçue pour produire chaque année plus de 350 GWh d’électricité, soit l’équivalent de la consommation domestique de la population de Bordeaux (280 000 habitants). Pensée de la conception jusqu’à l’organisation du chantier, la centrale a aussi bénéficié de mesures environnementales, notamment dans son intégration paysagère et la protection de la faune et la flore environnante. Une attention particulière a également été portée au nettoyage et au démantèlement des panneaux en fin de vie. Les exploitants de la centrale (groupe d’entreprises RTM) ont fait appel à l’association PV Cycle pour le recyclage des panneaux et les supports ne contiennent aucun béton. Directement raccordée au réseau très haute tension et opérationnelle en 5 mois, la centrale photovoltaïque de Cestas est une démonstration efficace du déploiement massif des énergies renouvelables.
- Plus d’informations sur la centrale photovoltaique de Cestas
L’efficacité énergétique comme ligne directrice
Au-delà de l’utilisation d’énergies renouvelables, c’est aussi la recherche de performance énergétique qui a guidé les candidats-es des Green Solutions Awards.
L’optimisation de l’efficacité énergétique à l’échelle du bâtiment…
L’université de Dijon s’est récemment dotée d’un data center pour l’échange et le stockage des données. Très énergivore, « un data center de 10 000 m² consomme autant qu’une ville de 50 000 habitants ». Consciente de cet impact sur l’environnement, l’université a choisi une solution hautement écologique en réutilisant l’énergie de ce nouveau data center. Un groupe thermo frigo pompe double étage à haute température, développé par l’Autrichien Ochsner et distribué par Tenova, refroidit le data center et récupère les calories qui contribuent au chauffage des bâtiments. En été, la chaleur récupérée permet de chauffer l’eau des cuisines du restaurant universitaire. L’économie est donc double, puisque le data center n’a pas besoin de système de refroidissement et permet de chauffer les bâtiments.
- Plus d’informations sur le Green Data Center
La maîtrise des consommations d’énergie est un enjeu majeur pour le secteur du bâtiment. La start-up OGGA l’a bien compris et a développé Automatic Ecotouch, une solution d’automate énergétique basée sur l’analyse des signatures et des consommations. « Ce système automatise le chauffage, coupe les veilles et les éclairages et affiche les consommations énergétiques du logement ». L’utilisateur peut ainsi contrôler ses consommations grâce à une application mobile. Adapté à tous types d’utilisateurs et de logements, Automatic Ecotouch lie à la fois les besoins variés des utilisateurs et l’exigence de coût des constructeurs. Initialement installée dans un bâtiment, cette solution peut-elle être généralisée à l’échelle d’un îlot ? D’un quartier ?
- Plus d’informations sur Automatic Ecotouch
… Et de la ville
A l’échelle de la ville, nos voisins belges ont développé une plateforme de monitoring de données des consommations d’énergies des bâtiments publics de la ville. Baptisée Opisense, cette solution a réduit la consommation énergétique des bâtiments de près de 30% et a largement simplifié sa compatibilité électrique.
- Plus d’informations sur Opisense
A Saint-Thomas-en-Royans (Drôme) tout comme à Wavre (Belgique), des collectivités ont choisi d’optimiser l’efficacité énergétique des luminaires présents sur leur route. En France, Enekio a développé une technologie radio permettant aux luminaires d’interagir entre eux et un serveur connecté. Résultat : « la facture d’électricité a été réduite de 75% et les coûts de maintenance ramenés à 0 ». Aujourd’hui, 30 000 luminaires sur les 10 communes du Royans sont à l’étude dans le cadre d’un projet Enekio City.
- Plus d’informations sur l’éclairage intelligent de Saint-Thomas-en-Royans
En Belgique, c’est un système d’éclairage public dynamique, « à la demande » qui a été mis en place. Un système de LED permettant d’adapter l’éclairage public en fonction de la présence et du type d’usagers sur la voirie (piéton, cycliste, automobiliste) a été installé. « Grâce à l’adaptation de l’intensité de la lumière au type d’usager et de la distance d’éclairement en fonction de sa vitesse, le confort visuel et la sécurité gagnent en qualité avec, à la clé, un impact important sur l’environnement ».
- Plus d’informations sur l’éclairage intelligent de Wavre
Les énergies vertes, les renouvelables, comme celles que l’on ne consomme pas, ont déjà fait la démonstration de leur efficacité à l’échelle du bâtiment. Avec cette première édition Infrastructure des Green Solutions Awards, elles montrent qu’elles sont tout aussi pertinentes à l’échelle urbaine au travers d’exemples qui, espérons-le, inspireront professionnels et collectivités à travers le monde.
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