Objectif COP 21 : un G7 engageant mais pas décisif…

Rédigé par

ALTEREA Ingénierie

Ingénieriste de l'énergie

1923 Dernière modification le 29/06/2015 - 14:37
Objectif COP 21 : un G7 engageant mais pas décisif…

Le G7 2015 a eu lieu les 7 et 8 juin derniers. Les 7 plus grandes puissances du monde ainsi que quelques pays invités se sont réunis pour notamment préparer la conférence de Paris (COP 21) sur les changements climatiques. Que peut-on retenir de ce G7 ?

Tout d’abord, rappelons les priorités que vise la France, précisées par Laurent Fabius lors de son discours de clôture du Business and Climate Summit à l’Unesco, fin mai à Paris :

  • Aboutir à un accord universel qui nous assure que l’on ne dépassera pas une augmentation de 2°C par rapport à l’époque préindustrielle
  • Collecter les contributions climatiques des Etats membres de l’ONU avant la COP21 : au moins 90% des émissions mondiales seront couvertes par ces contributions, ce qui permettra de savoir où se placent volontairement les pays. Il est possible que l’addition de ces contributions nous situe au-dessus de deux degrés
  • Assurer le financement: la conférence de Paris doit enclencher des mécanismes (technologies, méthodes, contributions du secteur privé et des institutions financières) qui permettront, à partir du spontané des contributions, de ne pas dépasser ces deux degrés
  • Mettre en place l’agenda des actions ou l’agenda des solutions: cet agenda vise à associer les acteurs non-étatiques, c’est à dire les collectivités locales, les entreprises, les associations, afin qu’eux aussi prennent des engagements, en soutien et non en remplacement de ceux des États, de façon à renforcer l’effort collectif

Concernant le financement, l’OCDE a mis les options sur la table, en publiant un rapport consacré aux «options pour augmenter les soutiens» et en classant toutes les directions de financement selon leur capacité à atteindre l’objectif des 100 milliards de dollars d’ici 2020, ainsi que des transferts de technologies et de méthodes. De plus, le 18 juin, François Hollande a reçu un rapport sur les financements innovants de Pascal Canfin – conseiller climat pour le think tank WRI (World ressources institute) et ancien ministre délégué au développement – et l’économiste Alain Grandjean – co-fondateur du bureau d’études Carbone 4. Dans ce rapport, la taxe sur les transactions financières doit réapparaître comme une des solutions de financement.

Le G7 reste engageant mais pas décisif. Le communiqué de celui-ci comporte des points positifs comme :

  • L’affirmation d’obtenir à Paris un protocole, un instrument juridique ou des conclusions agréées ayant force contraignante dans le cadre de la CCNUCC
  • L’objectif de règles contraignantes pour assurer le suivi des progrès en matière de réalisation des objectifs, ce qui est un signal par rapport à la Chine réticente là-dessus
  • La décarbonation de l’économie mondiale avec l’élimination des subventions inefficaces aux combustibles fossiles
  • La réaffirmation de la dotation de 100 milliards de dollars par an d’ici 2020provenant de diverses sources, tant publiques que privées, destinés à d’importantes mesures d’atténuation et de transparence en matière d’exécution
  • La mise en place de soutiens financiers publics aux assurances les aider lors des effets néfastes du changement climatique et de systèmes d’alerte précoce dans les pays les plus vulnérables
  • La réaffirmation du rôle central du Fonds vert, une institution clé de la future architecture financière pour le climat

Cependant, les ONG regrettent qu’un pas supplémentaire n’ait pas été fait entre les déclarations du G8 d’Aquila de 2009 -ne pas dépasser les 2°C de réchauffement climatique et atteindre une réduction d’au moins 50% des émissions mondiales d’ici à 2050- et celles de 2015 -adopter un objectif mondial de réduction des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050, «correspondant au haut de la fourchette de la dernière recommandation du GIEC», qui se situe entre 40 et 70 % par rapport à 2010, «reconnaissant que ce défi ne peut être relevé que dans le cadre d’une réponse mondiale ».

Les négociations entre les pays sont encore à intensifier et ils doivent tous porter le projet plus à cœur pour réussir à atteindre les objectifs fixés pour la planète. Cependant, quelques points restent engageants :

  • Un bon dialogue de Petersberg en mai entre la France et l’Allemagne
  • La conférence d’Addis Abeba sur le financement du développement
  • Des conférences intermédiaires ministérielles planifiées les 20 et 21 juillet à Paris, puis une le 7 septembre toujours à Paris
  • Des rendez-vous politiques multipliés à l’automne entre les Etats-Unis, l’ONU et la France, comme le sommet de New York de septembre sur les Objectifs de Développement Durable (ODD)
  • Une mobilisation des industriels et du monde de la finance extrêmement prometteuse
  • Un G7 engageant

 

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