100% de pavés de réemploi pour l'Esplanade Agnès Varda à Villeurbanne
Dernière modification le 05/06/2023 - 14:46
- Année de livraison : 2022
- Adresse : Esplanade Agnès Varda 69100 VILLEURBANNE, France
- Diamètre projet (m) : 1200
- Impact CO2 : 4 366 kilos de CO2 évités
-
600 000 €
- Constructeur
Entreprise JEAN LEFEBVRE - Gestionnaire / Concessionnaire
Métropole de Lyon et Ville de Villeurbanne
Le projet de quartier Gratte-Ciel Centre-Ville à Villeurbanne (69100) consiste à étendre le centre-ville de la commune sur 8 ha, dont 2,7 hectares d’espaces publics, piétons ou apaisés et fortement végétalisés. Dans ce cadre, un Schéma Directeur du réemploi a été élaboré en 2020, afin d’expérimenter des actions concrètes en terme d’intégration de matériaux de réemploi dans les constructions neuves, les occupations temporaires et les espaces publics.
Pour ce dernier volet, il a été décidé de mettre en œuvre un revêtement en pavés granit 100% issus du réemploi pour l’aménagement des 1 200 m² de la première phase de l’esplanade Agnès Varda, située entre le nouveau lycée P. Brossolette et un immeuble de 66 logements (livraison : novembre 2021).
Etat d'avancement
Livré
Fiabilité des Données
Expert
Type de Financement
Public
Entreprise/Infrastructure
https://www.ejl-idf.fr/https://www.eurovia.fr/agences/4857-entreprise-de-filippis
https://serl.fr/
Developpement Durable
- 4 366 kilos de CO2 évitées ;
- 9,55 m3 d’eau économisés (soit 1 piscine olympique) ;
- 55 323 tonnes de déchets évitées.
Témoignages / Retour d'expérience
Gouvernance
- Collectivités : Métropole de Lyon, Ville de Villeurbanne
- Aménageur MOA : SERL
- Maîtrise d’œuvre : In situ + Artelia
- AMO réemploi : EODD + Bellastock
- Fourniture et mise en œuvre : Defilipis
- Evaluation : Labo voirie de la Métropole, Associations PMR, AMO concertation (Repérage urbain)
- Fourniture des matériaux : l’entreprise titulaire du marché de fourniture et pose doit s’approvisionner différemment. Cela implique la recherche de matériaux, la consultation des acteurs de la filière, la prise en compte des stocks disponibles en interne. L’aménageur et la Métropole de Lyon ont également contribué à la recherche de matériaux, notamment en mobilisant la subdivision gestionnaire d’un stock de bordures.
- Modalités d’évaluation de ces matériaux et de l’ouvrage en réemploi : bien que proche d’un aménagement en matériaux neufs, il a fallu adapter le cadre de validation de l’aptitude à l’emploi des matériaux, avec des tests in situ.
- Recherche sur chantier de solutions techniques : la MOA et la MOE doivent s’impliquer très fortement tout au long du chantier pour aboutir à des compromis équilibrés entre exigences architecturales et fourniture de matériaux.
Groupe SERL
Société d'economie mixte (SEM)
Entreprise JEAN LEFEBVRE
Bâtiment travaux publics
Métropole de Lyon et Ville de Villeurbanne
Public
L’opération d’aménagement de l'esplanade a mobilisé de nombreux acteurs tout au long du projet et de sa réalisation :
Les changements par rapport à une organisation classique sont :
L’aménagement de l’esplanade Varda avec 100% de pavés en réemploi est une expérimentation, qu’il a été décidé de réaliser en cours de projet. En effet, cet espace public était initialement prévu classiquement en pavage neuf (pierres extraites de carrière).
Le risque financier de ce changement porté par l'opération était limité dans la mesure où le pavage devait en tout état de cause être acheté neuf et que l’entreprise retenue a proposé dans son offre un prix équivalent (dans l’offre, coût réemploi = coût neuf). Cependant il n'est pas certain que ce coût soit réellement équivalent in fine pour l’entreprise, étant donné l’important travail de découpe et de tri nécessaire.
Solution(s) Durables
- Gouvernance projet urbain
- Participation citoyenne
- Gestion des déchets
Mise en oeuvre de pavage de réemploi sur l'Esplanade Agnès Varda
Afin de limiter le recours à des matériaux neufs couteux en CO2 (extraction en carrière à l'international et transport), la solution proposée a été de mettre en oeuvre 100% des pavés de réemploi sur l'Esplanade Agnès Varda à Villeurbanne.
4 366,00
Crédits photo
@Groupe SERL / @Christophe Lecardronnel / @PetiteEsquisse.com
Stratégie économie circulaire
- Maximisation des quantités sur des produits ciblés
- Maximisation de la masse de déchets évités
Réemploi (même usage) / Réutilisation (changement d'usage)
- Aménagements extérieurs
- 75% des pavés sont issus d'un chantier de déconstruction de voirie publique de la ville de Lyon, en dalles granit. Ces dernières ont été intégralement retaillées pour correspondre au calepinage attendu sur l'Esplanade Agnès Varda ;
- 17% sont issus des pavés résiduels d’autres chantiers de l’entreprise (« fond de palettes ») ;
- 8% ont été achetés chez des fournisseurs proposant des matériaux de réemploi.
Logistique
- Sur une plateforme extérieure, en couplant avec des opérations de remise en état et reconditionnement
- Pas de problématique de stockage, approvisionnement corrélé à l'avancement du chantier
Assurance
Bilan environnemental
- 4 366 kilos de CO2 évitées ;
- 9,55 m3 d’eau économisés (soit 1 piscine olympique) ;
- 55 323 tonnes de déchets évitées.
- On considère l’impact total comme nul, convention adoptée dans la RE2020, visant à favoriser l’émergence de ces pratiques.
- On considère uniquement l’impact évité de la phase de la production de la matière (module A1 à A3) qui correspond à la phase d’extraction et de transformation au niveau de la carrière de pierre.
- 65 tonnes de CO2 évitées (soit 13,5 tours de la terre en voiture) ;
- 3 000 m3 d’eau économisés (soit 1 piscine olympique) ;
- 6 200 tonnes de déchets économisées (env. équivalent aux déchets produits en 1 an par 4 familles de 4 personnes)
|
Production |
Construction |
Utilisation |
Fin de vie |
Total |
Réchauffement climatique (kg CO2 eq.) |
45 |
13,1 |
0 |
4,39 |
66,4 |
Utilisation nette d’eau douce (m³) |
2,9 |
||||
Déchets non dangereux éliminés (kg) |
5830 |
Deux principales approches simplifiées peuvent être suivies pour quantifier l’impact environnemental évité par le recours aux matériaux de réemploi :
Dans le premier cas, les valeurs d’impacts évitées sont les suivantes :
Gaz à effet de serre évités |
78 |
TCO2 |
Eau consommée évitée |
3422 |
m3 |
Production de déchets évités |
6879 |
T |
Dans le second cas, les valeurs d’impacts évitées sont les suivantes :
Gaz à effet de serre évités |
53 |
TCO2 |
Eau consommée évitée |
2738 |
m3 |
Production de déchets évités |
5504 |
T |
Ici, l’hypothèse prise est que 80% de l’eau consommé et des déchets générés le sont lors de la production (carrière).
En croisant les 2 approches et en faisant une moyenne approchée, nous pouvons considérer que le recours à près de 1200 m² de pavés de réemploi sur le parvis du lycée permet d’éviter les impacts suivants :
À titre de comparaison, la pierre complémentaire fournie par le fournisseur Noblema et issue de chutes de carrière du Portugal, a engendré une émission de CO2 (transport+découpe) d’environ 3,5 Tonnes de CO2.
Impact financier
- 220 000
- Autres
Communication
Informations complémentaires (documents PDF)
Raisons de la candidature au(x) concours
Les propositions concrètes du schéma directeur du réemploi de la ZAC Gratte-ciel Centre-ville (GCCV) ont permis à la maitrise d'ouvrage (Groupe SERL) et la maîtrise d'oeuvre (InSitu / Artelia) de prendre en compte cette dimension en phase PRO de la conception de l’esplanade. Cette réalisation vertueuse et expérimentale visait quatre objectifs principaux :
- Réduire l’empreinte carbone de l’aménagement ;
- Faire évoluer les pratiques d'aménagement des espaces publics de l’ensemble des acteurs (collectivités, aménageur, MOE, entreprises) vers plus d'économie circulaire ;
- Evaluer l’acceptabilité esthétique auprès des usagers, élus et services techniques ;
- Noter les freins et leviers d’une telle démarche pour accompagner les filières et faciliter sa réplication dans le reste du quartier et l’ensemble du territoire de la Métropole de Lyon.
Nous avons noté au cours de la démarche que les expérimentations autour du réemploi sont assez rares en aménagement d'espaces publics, ou en tout cas n’ont pas permis la réplicabilité et le partage d’expérience et donc le changement d’échelle.
C’est pourtant un axe majeur d’intégration de matériaux de réemploi. En effet, les revêtements d’espaces publics sont aujourd’hui majoritairement des matériaux neufs. La pierre, bien qu’elle soit plus vertueuse que des matériaux à base de pétrole, demande une extraction en carrière coûteuse pour l’environnement (extraction, découpe et transport notamment), alors que dans le même temps, des milliers de tonnes de pavés existants sont chaque année déposés et transformés en granulats. Concevoir des aménagements avec ce qu’on a déjà (pavés usagés et déposés) plutôt qu’avec des matériaux neufs est une action concrète d’économie circulaire dans les espaces publics.
Le projet de 100% de pavés de réemploi sur l'Esplanade Agnès Varda, aujourd'hui livré, constitue l'aboutissement d'un travail méticuleux en études préalables, écoconception et travaux : étude de la filière locale, adaptation de l'ouvrage, adaptation du calepinage, adaptation de la consultation des marchés de travaux, adaptations en phase pré-travaux, adaptations en phase travaux, etc.
Du fait de ses ambitions élevées en terme de réemploi, ce chantier a initié des changements de pratiques dans la filière pierre et VRD en Auvergne Rhône-Alpes et devrait être le point de départ de changements profonds et durables. Certaines actions en France ou à l’étranger peuvent inspirer la région, par exemple celle de la plateforme historique de gestion des matériaux de voirie de la Ville de Paris, et l’aménagement de la promenade de l’ancien Hôpital Broussais (MOA : Ville de Paris, MOE : atelier NOUS) sur laquelle ont été mis en œuvre des pavés de réemploi issus de cette plateforme.
Être lauréate des Trophées Bâtiments Circulaires 2023 dans la catégorie Infrastructures et aménagement extérieurs permettrait à cette expérimentation riche en enseignements de bénéficier d'un affichage national et d'une mise en réseau pour encourager ces pratiques.