Les Assises de la construction durable en Outre-mer rendent leurs premières conclusions

Rédigé par

Amandine Martinet - Construction21

Journaliste

923 Dernière modification le 23/02/2024 - 17:00
Les Assises de la construction durable en Outre-mer rendent leurs premières conclusions

Mardi 20 février avait lieu une matinée de restitution publique des ateliers conclusifs des premières Assises de la Construction Durable en Outre-mer, organisées dans le cadre du programme OMBREE. En voici un résumé. 

Les enjeux liés à la sobriété énergétique des bâtiments sont particulièrement forts dans les territoires et départements d'Outre-mer, du fait de leurs spécificités météorologiques — liées au climat souvent tropical des lieux. À cela s'ajoute le défi de la massification des constructions pour répondre à un besoin en logement grandissant des populations. Pour mettre ces problématiques sur le devant de la scène étaient lancées durant l'été 2023 les premières Assises de la Construction Durable en Outre-mer, dans le cadre du programme OMBREE (programme inter Outre-Mer pour des Bâtiments Résilients et Économes en Énergie), avec de fortes attentes de la part des territoires concernés. 

Et pour cause : plusieurs points de blocages demeurent et empêchent la bonne marche vers la décarbonation des bâtiments en terres ultra-marines. On pense surtout au manque de souplesse des réglementations françaises et européennes, peu adaptées aux spécificités des DOM-TOM, tandis qu'une interopérabilité des normes serait nécessaire. La question des matériaux est notamment prégnante : il s'agit de pouvoir exploiter de façon optimisée les ressources et les compétences locales (qui sont nombreuses !) 

Six mois plus tard, les premières conclusions de ce rassemblement inédit de plus de 200 acteurs différents ont été mises au jour. Ce 20 février 2024 en direct du siège de la SMABTP, Philippe Estingoy, directeur de l'AQC, a réaffirmé les trois objectif principaux des Assises : premièrement, opérer des synergies entre les différents territoires ultra-marins. Deuxièmement, réfléchir à des stratégies concrètes pour réaliser de véritables économies d’énergie, ainsi que plus de sobriété et de résilience dans le secteur du BTP. Et enfin, démontrer aux acteurs de l’Hexagone à quel point les acteurs ultra-marins ont à leur apprendre en matière de construction. Le but étant de faire des bâtiments d'Outre-mer un « véritable laboratoire qui doit servir à tous, y compris la métropole. » [Guillaume Gontard, Sénateur de l’Isère et co-rapporteur du dernier rapport sénatorial Outre-Mer sur le logement]


Quelles sont les pistes évoquées ?

En ce sens, voici plusieurs exemples de pistes évoquées dans les premières conclusions des Assises : adapter et produire des référentiels techniques vis-à-vis des contraintes environnementales, des matériaux disponibles localement et de la vulnérabilité des constructions, notamment par le biais de l'architecture vernaculaire ; replacer les spécificités des usages en matière de logement au centre desdits référentiels, et pour cela, acculturer les maîtres d’ouvrage à la compréhension des milieux et des modes de vie sur chaque territoire ; faire contribuer les expertises scientifiques locales à l'ensemble de ces opérations ; capitaliser sur les savoir-faire et les produits issus de zones géographiques proches. 

À leur terme, les Assises de la construction durable en Outre-mer se cristalliseront dans un Livre blanc qui formalisera ce dialogue instauré entre les territoires ultra-marins et l’Hexagone. Un travail conséquent de rédaction et de synthèse, qui sera présenté exclusivité lors du prochain Mondial du Bâtiment (Batimat) en octobre 2024. Cette production sera le point de départ d'actions concrètes en faveur de la décarbonation des bâtiments des DOM-TOM. 

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Crédits : AQC

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