"ENERGIE-CARBONE" : Comprendre les nouvelles démarches qui préfigurent la réglementation de demain
ETAMINE Conseil environnemental
Les derniers mois ont été riches en actualité autour des démarches préfigurant la refonte annoncée de la règlementation thermique du bâtiment neuf. En effet, la RT2012 a vocation à laisser la place à une réglementation environnementale pour le bâtiment, qui tienne compte non seulement des consommations d’énergie en exploitation, mais également de l’impact environnemental des projets tout au long de leur cycle de vie. ETAMINE vous propose ici une revue des dynamiques existantes sur le sujet :
Source : ETAMINE
UNE PERSPECTIVE FAVORABLE AU DÉVELOPPEMENT DE LA CONSTRUCTION BOIS ?
L’ambition affichée de tenir compte de l’impact environnemental des produits de construction incitera-t-elle effectivement à une évolution des pratiques constructives, au profit notamment des solutions bas carbone telles que la construction bois ? Les premiers tests réalisés avec la méthode E+C- révèlent que la corrélation n’est pas si évidente. En effet :
- L’impact des produits de construction ne constitue de facto qu’environ la moitié du bilan GES, le reste étant associé directement aux consommations d’énergie. Ainsi un projet vertueux sur l’impact énergétique – par exemple via le recours à l’énergie électrique – peut être « Carbone 2 » à moindre effort sur les solutions constructives ;
- Le déploiement de deux seuils Carbone (contre quatre seuils Energie), dont un seuil de base pensé pour être atteignable par tout projet de construction neuve, met sur le même plan les projets « vertueux » et « exceptionnel », Carbone 2 dans les deux cas ;
- La récente mise à jour des facteurs d’émission des produits de construction en bois par la Direction Générale de l’Energie et du Climat (DGEC) a conduit à leur réévaluation à la hausse, resserrant l’écart avec les autres matériaux de construction.
LE RECOURS A DES ÉNERGIES « VERTES » MIEUX VALORISÉ QUE LA SOBRIÉTÉ
Un autre aspect du référentiel E+C-, évité par BBCA, concerne l’avantage donné aux projets qui recourent à des énergies « vertes », sans garantie qu’une démarche de sobriété maximale leur ait été appliquée au préalable. Ainsi, deux exemples édifiants :
- Le coefficient de conversion en énergie primaire pris en compte pour le bois-énergie est égal à zéro, ce qui signifie concrètement que toutes les consommations couvertes par cette source énergétique sont effacées du bilan !
- Les consommations d’énergie sur les usages spécifiques de l’énergie (actuellement non pris en compte par la RT2012) sont pour l’instant évaluées de manière forfaitaire, ce qui rend invisible tout travail d’optimisation sur le sujet, alors que ce poste de consommations est fréquemment du même ordre que les consommations RT2012, voire supérieur !
Malgré quelques interrogations, dont les points relevés ici, nous saluons la pertinence de cette phase d’expérimentation, occasion pour les professionnels de la construction de contribuer à la mise au point de notre future réglementation !
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