Centre d'hébergement d'urgence à Ivry-sur-Seine

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Dernière modification le 25/03/2021 - 11:58

Construction Neuve

  • Type de bâtiment : Logement collectif < 50m
  • Année de construction : 2016
  • Année de livraison : 2017
  • Adresse : 37 avenue Jean Jaurès 94200 IVRY-SUR-SEINE, France
  • Zone climatique : [Cfb] Océanique hiver tempéré, été chaud, pas de saison sèche

  • Surface nette : 5 022 m2
  • Coût de construction ou de rénovation : 4 705 614 €
  • Nombre d'unités fonctionnelles : 225 Logement(s)
  • Coût/m² : 937 €/m2

Proposé par :

  • Consommation d’énergie primaire
    kWhep/m2.an
    (Méthode de calcul : )
Consommation énergétique
Bâtiment économeBâtiment
< 50A
A
51 à 90B
B
91 à 150C
C
151 à 230D
D
231 à 330E
E
331 à 450F
F
> 450G
G
Bâtiment énergivore

Le Centre d'Hébergement d’Urgence d’Ivry-sur-Seine, se situe sur le site désaffecté de l’usine des Eaux, vaste parcelle de 90 000 m² appartenant à la Ville de Paris. Ce Centre est une partie de la réponse à la situation préoccupante de l’arrivée de soixante personnes par jour environ dans Paris intramuros, femmes, enfants, hommes en provenance de pays en guerre ou touchés par la misère.

Le Centre d'hébergement d'Urgence d'Ivry-sur-Seine a été conçu pour accueillir 400 personnes, familles, couples, femmes seules pour une durée d'occupation de 2 à 6 mois, le temps de préparer une demande d'asile. Son installation est temporaire, elle doit durer 5 ans maximum.

Le programme comprend : 

  • Un pôle éducation de 4 classes
  • Un espace d'accueil et administratif de 291 m², et 2 salles polyvalentes
  • Un espace santé et un espace magasin
  • 6 yourtes servant de réfectoire 
  • 400 places d'hébergement 

L'Atelier Rita, qui a imaginé le Centre d'Hébergement d'Urgence d'Ivry-sur-Seine, a reçu le Prix de la Première Oeuvre 2017 pour cette réalisation.

  • La démarche du maître d'ouvrage Emmaüs Solidarité 

L’urgence. Cette notion nous engage à l’essentiel. Le curseur se fixe en premier lieu sur cette question centrale : comment offrir de la dignité et une qualité d’usage à une population fragilisée, aux cultures diverses ? On ne pratique pas l’espace de la même manière au Soudan, en Erythrée, en Syrie, en Afghanistan. La notion « d’habiter » est mosaïque.

Le plus petit dénominateur commun est néanmoins celui, primitif, du groupement humain. La structure d’une cité a quelques invariants. Entre espace public et espace le plus intime, l’Homme s’accommode bien volontiers d’une vie en communauté. L’Homme organise sa vie autour de ce passage permanent de l’espace public à l’espace privé, de sociabilité à introversion. Cela a constitué une première entrée dans le projet. Nous avons disposé les six yourtes faisant office de réfectoires et de salles polyvalentes au cœur du centre. Les vastes espaces les séparant offrent autant de places, support à cette société d’édifices. Ces lieux sont propices aux jeux de cachettes d’enfants au volley-ball ou football improvisé pour les adultes), mais aussi à la discussion et à l’échange. De part et d’autre de cet espace central, on retrouve trois rues à l’adresse des femmes isolées et couples et trois rues à l’attention des familles.

Et puis, il faut réparer les vivants. Chaque personne arrive avec son histoire, ses fragilités, ses forces. Il nous fallait faire en sorte que ce refuge puisse, indifféremment,devenir le réceptacle de ces parcours. Qu’on ait fui la guerre, le mariage forcé, la répression ou l’oppression, on doit pouvoir comprendre qu’on est accueilli et protégé. Nous avons voulu, en pensant l’élémentaire, donner la même attention à chacun, la dignité.

Passé le Pôle accueil, deux rues nord‐sud existantes desservent d’une part le quartier « familles », d’autre part le quartier « isolés » (femmes isolées et couples). Dans un rapport de proximité avec les deux quartiers, le pôle santé et le magasin sont installés le long des deux axes principaux nord‐sud. Cela permet de donner accès depuis un quartier et l’autre de manière directe à ces équipements centraux dans le programme mais aussi de gérer une mise à distance des deux quartiers.

Dans cet espace central, une esplanade accueille aussi des équipements sous forme de Yourte abritant les réfectoires. La forme atypique de la yourte a été retenue pour signifier la singularité de l’équipement au sein de l’ensemble, et créer un appel visuel au cœur du dispositif. A l’intérieur de chaque quartier les unités sont découpées "comme des rues". Cela permet à chaque occupant l’appropriation de son lieu de vie comme on se familiariserait à son quartier par des séquences successives dans la ville : de sa ville à son quartier, de son quartier à sa rue, de sa rue à son immeuble, de son immeuble à son logement.

Alors que les modules s’alignent, que les matériaux (le bois des modules, le métal des coursives, la toile des yourtes) comme les couleurs (du jaune au bleu turquoise) se répètent,rien ne ressemble moins à l’image du « camp ». Tous ici parlent aujourd’hui d’un « village ». Cela a été un choix : à défaut d’une proximité de la ville, le Centre cherche à offrir les linéaments d’un espace urbain : des « quartiers » (des sous-ensembles distincts), des « rues » (les courtes allées espaçant les rangs de modules), une place, cœur ouvert de tout le dispositif où se tiennent les six yourtes, où s’ouvrent les services communs, et partout l’espace public ouvert à tous. 

Par un réglage judicieux des contraintes techniques, le paysage du Centre offre étonnamment les ressorts du pittoresque : variations sobres et changeantes des volumes(subtilement décalés, inversés...), des hauteurs et des couleurs, et au milieu,ces affables yourtes, disant tant de choses par allusion du génie des nomades et de leurs campements, de l’humanité du premier abri... – la rondeur de cet archétype venant comme « mouler une tendresse » sur tant de contraintes, aurait dit André Bruyère

Démarche développement durable du maître d'ouvrage

L’urgence. Cette notion nous engage à l’essentiel. Le curseur se fixe en premier lieu sur cette question centrale : comment offrir de la dignité et une qualité d’usage à une population fragilisée, aux cultures diverses? On ne pratique pas l’espace de la même manière au Soudan, en Erythrée, en Syrie, en Afghanistan. La notion « d’habiter » est mosaïque.

Le plus petit dénominateur commun est néanmoins celui, primitif, du groupement humain. La structure d’une cité a quelques invariants. Entre espace public et espace le plus intime, l’Homme s’accommode bien volontiers d’une vie en communauté. L’Homme organise sa vie autour de ce passage permanent de l’espace public à l’espace privé, de sociabilité à introversion. Cela a constitué une première entrée dans le projet. Nous avons disposé les six yourtes faisant office de réfectoires et de salles polyvalentes au cœur du centre. Les vastes espaces les séparant offrent autant de places, support à cette société d’édifices. Ces lieux sont propices aux jeux de cachettes d’enfants au volley-ball ou football improvisé pour les adultes), mais aussi à la discussion et à l’échange. De part et d’autre de cet espace central, trois rues à l’adresse des femmes isolées et couples et trois rues à l’attention des familles.

Et puis, il faut réparer les vivants. Chaque personne arrive avec son histoire, ses fragilités, ses forces. Il nous fallait faire en sorte que ce refuge puisse, indifféremment, devenir le réceptacle de ces parcours. Qu’on ait fui la guerre, le mariage forcé, la répression ou l’oppression, on doit pouvoir comprendre qu’on est accueilli et protégé. Nous avons voulu, en pensant l’élémentaire ,donner la même attention à chacun, la dignité.

Description architecturale

Passé le Pôle accueil, deux rues nord‐sud existantes desservent d’une part le quartier « familles », d’autre part le quartier « isolés ». Dans un rapport de proximité avec les deux quartiers, le pôle santé et le magasin sont installés le long des deux axes principaux nord‐sud. Cela permet de donner accès depuis un quartier et l’autre de manière directe à ces équipements centraux dans le programme mais aussi de gérer une mise à distance des deux quartiers.

Dans cet espace central, une esplanade accueille aussi des équipements sous forme de Yourte abritant les réfectoires. La forme atypique de la yourte a été retenue pour signifier la singularité de l’équipement au sein de l’ensemble, et créer un appel visuel au coeur du dispositif. A l’intérieur de chaque quartier les unités sont découpées "comme des rues". Cela permet à chaque occupant l’appropriation de son lieu de vie comme on se familiariserait à son quartier par des séquences successives dans la ville : de sa ville à son quartier, de son quartier à sa rue, de sa rue à son immeuble, de son immeuble à son logement.

Alors que les modules s’alignent, que les matériaux se répètent, rien ne ressemble moins à l’image du « camp ». Tous ici parlent aujourd’hui d’un « village ». Cela a été un choix : à défaut d’une proximité de la ville, le Centre cherche à offrir les linéaments d’un espace urbain : des « quartiers », des « rues », une place, cœur ouvert de tout le dispositif où se tiennent les six yourtes, où s’ouvrent les services communs, et partout l’espace public ouvert à tous. Mais plus que cela, on est frappé par l’estompage de ce qui aurait pu être la raideur et la monotonie du principe modulaire. 

Le paysage du Centre offre étonnamment les ressorts du pittoresque : variations sobres et changeantes des volumes, des hauteurs et des couleurs, et au milieu, ces affables yourtes, disant tant de choses par allusion du génie des nomades et de leurs campements, de l’humanité du premier abri...

Plus de détails sur ce projet

Maître d'ouvrage

Maître d'œuvre

Intervenants


Performance énergétique de l'enveloppe

    Façade : bardage bois type sapin du nord teinte naturelle claire, baies en PVC blanc
    Modules à ossature bois revêtus
    Elévations et couverture d'une toile tendue.

Systèmes

    • Chaudière gaz individuelle
    • Réseau urbain
    • Aucun système de climatisation
    • Simple flux
    • Aucun système de production d'énergies renouvelables

Environnement urbain

  • 21 000,00 m2
  • Le terrain mis à disposition par la ville de Paris et la commune d’Ivry-sur Seine n’était pas des plus évidents... Loin de la cité, de ses grands boulevards et même du cœur d’Ivry, il faut finir le trajet en bus ou en marchant, le long d’un boulevard bordé d’immeubles et de maisonnées se raréfiant, d’espaces d’activités en reconversion, d’anciennes usines en friche ou déjà démolies. Et puis, derrière un long et énigmatique édifice tubulaire, se trouve ce terrain : en apparence, une vaste étendue plane et vide. Mais il n’en est rien : son sol partout se dérobe, il n’est fait que de grands bassins asséchés, ceux de l’ancienne usine de traitement des eaux de la Seine.

Solution

    Modules 3D aménagés

    Ossabois

    Michel Veillon

     http://www.ossabois.fr

    Gros œuvre / Structure, maçonnerie, façade

    Le mode constructif 3D d’Ossabois industrialise la construction modulaire en intégrant tous les métiers, tels que les charpentiers, les plombiers, les électriciens ou encore les peintres.
    En sortie d’usine, une chambre d'hébergement est équipée et meublée à 100 %, acheminée sur site puis posée sur chantier au rythme de 4 à 8 unités par jour, ce qui permet de tenir des délais de réalisation qui seraient impossibles en construction classique.

Coûts de construction & exploitation

  • 9 200 000

Analyse du Cycle de Vie :

    Débuté le 2 novembre 2016, le chantier s’est achevé le 7 mars 2017, soit après seulement 4 mois de travaux pour répondre à cette situation d'urgence. Ce délai a imposé un système de préfabrication, diminuant le temps de l’opération par l’artifice de deux chantiers menés en parallèle : les infrastructures et les réseaux sur site d’une part, la préfabrication des modules bois Ossabois en usine d’autre part. 

    Les modules à ossature bois d'Ossabois préfabriqués en usine peuvent être démontables, ce qui fait sens en terme d'architecture résiliente. Une deuxième vie est possible dans le cadre d'une logique d'économie circulaire.

    C’est d’autant plus signifiant que l’installation du centre d’hébergement d’urgence est prévue pour une durée de 5 ans.

Raisons de la candidature au(x) concours

Batiment candidat dans la catégorie

Energie & Climats Tempérés

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Coup de Cœur des Internautes

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Rédigé par

Julie FELIX


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