Stations de ski : l'inquiétant hors-piste énergétique

Rédigé par

Stéphanie Santerre - Construction21

Journaliste

291 Dernière modification le 12/02/2024 - 10:56
Stations de ski : l'inquiétant hors-piste énergétique

Dans les stations de ski, il n'y a pas que la neige qui semble en perdition. Alors que le modèle économique semble trouver ses limites sous l'effet du dérèglement climatique et du manque d'adaptation des villes de montagne dépendantes de l'activité hivernale, nombreuses sont celles à être minées de passoires thermiques, aujourd'hui passées au crible par la loi Climat et résilience.

Celle-ci va imposer des mesures en la matière, "ce qui affectera les stations de ski où plus de la moitié des logements sont concernés et ne pourront plus être loués", confirme Hello Watt dans son étude comparative sur le  sujet.

Initialement prévue uniquement pour les locations résidentielles, l'interdiction sera ainsi élargie à toutes les locations, obligeant les propriétaires à effectuer des rénovations énergétiques. Hello Watt a donc utilisé les données de l'ADEME concernant les DPE réalisés après juillet 2021 jusqu’à aujourd’hui pour évaluer l'étendue du problème dans les villes de montagne.

Dans le panorama des stations de ski françaises, la réalité énergétique apparaît en effet préoccupante. Avec un taux de 70 % de passoires thermiques parmi ses logements, Valfréjus arrive en tête du classement, les treize suivantes la talonnant de près.   

À titre de comparaison, la proportion de passoires thermiques sur l’ensemble des logements en France est de 17 % environ. Pour les résidences secondaires uniquement, le chiffre monte à 30 % environ.

Lire aussi : Le modèle des stations de ski fond comme neige au soleil

Des facteurs pénalisants 
En cause, la mauvaise qualité du bâti : "les logements touristiques, construits massivement dans les années 1970-80, révèlent une qualité de construction médiocre. La présence de structures anciennes et l'utilisation de bois peuvent contribuer à une inefficacité énergétique. Ce n'est qu'en 1974 que la première réglementation thermique a été instaurée, établissant comme objectif une réduction de 25 % de la consommation énergétique des nouveaux bâtiments en restreignant les pertes de chaleur."

Suivent les conditions climatiques – le DPE prenant en compte le besoin de chauffage moyen par m², des températures plus basses nécessitent un chauffage accru et impactent la performance énergétique –, ou encore l'usage saisonnier, les propriétaires non occupants ont moins d'incitations à rénover, surtout dans le contexte des locations saisonnières. La surface des logements est également pénalisante, conclut l'étude : par rapport aux grands appartements, les nombreux studios consomment proportionnellement plus d'énergie par unité de surface, même avec des équipements de chauffage identiques, ce qui les place dans une situation désavantageuse. 

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