Saint-Gobain et ArcelorMittal priés de baisser leur consommation d'eau
Une cinquantaine de sites industriels français se sont engagés à baisser de 10 % leur consommation en eau d'ici à 2030.
C'est un cadeau frugal que le ministère de la Transition écologique s'offre pour célébrer le premier anniversaire du Plan Eau. 51 sites industriels vont devoir diminuer leur consommation en eau de 10 % dans les six prochaines années. L'annonce n'est pas nouvelle, les équipes de Christophe Béchu en parlaient déjà à la fin de l'été 2023. Seuls 13 d'entre eux avaient jusqu'alors bénéficié d'un accompagnement du gouvernement pour maîtriser les robinets. Un accompagnement qui se greffe à une stratégie en plusieurs étapes qui, osons-le, coule de source.
Souvenez-vous, en mars 2023, le président de la République Emmanuel Macron annonçait la volonté du gouvernement de préserver l'or bleu en déployant 53 mesures afin d'organiser la sobriété des usages de l'eau, optimiser la disponibilité de la ressource ou encore restaurer des écosystèmes. Avaient suivi plusieurs actions, parmi lesquelles la publication en mai dernier d'un guide de gestion des crises de sécheresse, le lancement de l'appel à projets Innov Eau de France 2030 en juillet ou encore la signature du décret sur la réutilisation des eaux usées traitées en août et la publication des arrêtés Reut espaces verts et irrigation en décembre.
Il aura donc fallu une année pour officialiser le passage à l'action, ou plutôt à la sobriété des sites industriels identifiés comme très consommateurs d'eau. Parmi eux, on retrouve Saint-Gobain PAM en Meurthe-et-Moselle, qui réalise, justement, des canalisations en fonte pour les réseaux d'eau et d'assainissement, plusieurs sites de raffinage de TotalEnergies, comme en Loire-Atlantique et dans les Bouches-du-Rhône, mais aussi ceux d'ArcelorMittal dans le Nord et en Moselle.
77 millions de m3 à économiser
Sur ces 51 sites industriels, 28 plans de sobriété hydrique ont été lancés. Au total, 45 plans de sobriété hydrique ont d’ores et déjà été réalisés avec l’identification de 20 projets de réutilisation Reut d’eaux industrielles. Selon le ministère de la Transition écologique, les plans d’action permettront la mise en œuvre de plans d’investissement en matière de sobriété en eau estimés à 327,4 M€ permettant d’économiser 77 millions de m3 d’eau, soit 12,6 % du total des prélèvements de l’ensemble des sites engagés dans la démarche.
Prochaine étape pour les équipes de Christophe Béchu, le comité national de l'eau, mardi 2 avril, et le lancement de l’appel à manifestation d’intérêt Reut auprès des collectivités littorales cet été. La France et le Kazakhstan organiseront également le One Water Summit le 24 septembre prochain, en amont de la COP29.