En Auvergne-Rhône-Alpes, le bâtiment fait le mur suite à l'invitation ministérielle

Rédigé par

Stéphanie Santerre - Construction21

Journaliste

310 Dernière modification le 23/02/2024 - 11:00
En Auvergne-Rhône-Alpes, le bâtiment fait le mur suite à l'invitation ministérielle

Dans le cadre de la visite de 24h en région Auvergnes-Rhône-Alpes du pôle ministériel de la transition écologique – embarquant au côté de Christophe Béchu Collectivités territoriales, Transports, Logement, Ville, Mer et Biodiversité – ce sont finalement deux acteurs du bâtiment qui ont fait l’actualité en boycottant le rendez-vous à Vaulx-en-Velin.

Ce jeudi 22 février, Samuel Minot, président de la FFB Auvergne-Rhône-Alpes et Norbert Fontanel, président de la fédération BTP Rhône et Métropole ont été les grands absents de la réunion « Réussir ensemble la transition écologique dans le Rhône", communiquant par voie de mail le déclin de l’invitation deux jours avant.  

« Droit dans le mur » 

« Pour notre filière, l’heure n’est plus à la concertation mais à l’action, arguent les deux représentants. Depuis des mois, nous vous alertons sur l’ampleur de la crise et ses conséquences. Depuis la Commission Rebsamen jusqu’au Conseil national de la refondation du logement, nous vous soumettons toute une série de propositions pour construire une politique ambitieuse du logement, sans succès. » Et d’ajouter : « Tout récemment encore, notre président Olivier Salleron a été reçu par vos soins et Guillaume Kasbarian, votre ministre délégué du Logement, pour apporter les simplifications au dispositif MaPrimeRenov’ ardemment sollicitées par la Profession. Trois jours plus tard, le gouvernement décide de raboter de 1 milliard d’euros le seul dispositif d’aide à la construction qui était encore épargné. »

Lire aussi : Transition écologique : 24h dans la peau du pôle ministériel

Le neuf stigmatisé ?

Pour les cosignataires, les mesures annoncées d’allégement du DPE et de simplification du dispositif MaPrimeRenov’, « bien qu’indispensables », ne pourront ainsi pas alimenter sérieusement le choc d’offres espéré et soutenir un marché de la rénovation « qui s’essouffle ». « En Auvergne-Rhône-Alpes, les dossiers MaPrimeRenov’ engagés à la fin du troisième trimestre 2023 ont baissé de 20 % sur un an », rappellent-ils, concédant que la rénovation des logements existants est bien un enjeu majeur. Toutefois, « il ne sera pas possible de réussir cette réhabilitation de l’ancien sans le logement neuf. Ne serait-ce que parce que les opérations de réhabilitation nécessitent un stock tampon pour reloger les occupants. »

« Ce seul stock correspond dans le Rhône à environ 1 500 logements par an. Pourquoi continuer de stigmatiser la construction neuve ? Avec la RE 2020, la France est le premier pays à avoir introduit une réglementation qui, aux normes de performance thermique, a rajouté un critère sur l’empreinte carbone. C’est sans doute l’une des réglementations les plus exigeantes conçues expressément pour maîtriser l’impact des constructions neuves sur le climat !"

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