Bâtiments et climat : la France embarque 70 pays vers la neutralité carbone en 2030

Rédigé par

Anne-Sophie Tardy - Construction21

Responsable de l'éditorial

361 Dernière modification le 11/03/2024 - 10:43
Bâtiments et climat : la France embarque 70 pays vers la neutralité carbone en 2030

Plus de 1 400 experts et représentants politiques internationaux se sont donné rendez-vous au Forum mondial Bâtiments et climat à Paris pour mettre en ordre de marche une coopération globale vers une transition rapide du secteur du bâtiment.

Le programme était intense les 7 et 8 mars au Palais des Congrès de Paris. La France et le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) avaient convié plus de 70 délégations étrangères autour de la décarbonation et la résilience des bâtiments, secteur qui représente 37 % des émissions mondiales de CO2 liées à l'énergie et aux processus opérationnels (rapport 2022 du PNUE et de la GlobalABC). L'objectif, pendant ces deux jours, résidait dans le partage des constats liés au dérèglement climatique mais surtout des solutions pour s'adapter aux climats futurs et atténuer l'impact du secteur sur l'environnement, à l'instar de l'espace créé pour l'occasion au centre du Palais des Congrès, réunissant une trentaine de professionnels internationaux.

L'événement, organisé quasi trois mois jour pour jour après la COP28, était d'ailleurs une suite logique du Buildings Breakthrough annoncé par la France et le Maroc à Dubaï en décembre dernier. A l'époque, 27 pays s'étaient engagés dans cette coalition internationale pour atteindre la neutralité carbone dans le secteur du bâtiment dès 2030. Désormais, 70 pays ont rejoint la Déclaration de Chaillot. On notera, entre temps, le départ de la Chine, qui, pourtant présente sur la scène à la COP28, a finalement décliné l'invitation du ministère de la Transition écologique, préférant réfléchir sur la stratégie à adopter pour atteindre ce zéro émission carbone dans, à peine, six ans.

Si le texte de la Déclaration de Chaillot manque d'engagement chiffré - chaque pays devant finalement faire avec ses moyens et ses objectifs - tous ont signé pour une maximisation de l'efficacité énergétique, une réduction des ressources non renouvelables, une préférence donnée à la rénovation plutôt qu'à la construction neuve, ou encore une consommation plus responsable de l'eau et une diminution de l'utilisation des systèmes de climatisation par exemple. Plus que des solutions techniques, les ministres signataires se sont également engagés à mettre en œuvre un cadre financier adapté "avec des incitations financières, fiscales et des outils réglementaires afin d’augmenter la part des bâtiments résilients, quasi nuls en émissions de gaz à effets de serre, et accessibles" mais aussi "des cadres réglementaires et des codes de la construction et de l’énergie contraignants afin de tendre vers des bâtiments plus neutres en carbone".

Reste à passer à l'action, avec des trajectoires concrètes. Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, a invité, en conclusion de l'événement "tous les signataires de la Déclaration à rejoindre le Breakthrough, désormais doté d'une feuille de route, avec des groupes de travail thématiques qui seront lancés dans les prochaines semaines".

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