Au cœur du quartier parisien des Olympiades, implantation du plus grand hôtel logistique urbain intra-muros

6328 Dernière modification le 29/01/2024 - 11:30
Au cœur du quartier parisien des Olympiades, implantation du plus grand hôtel logistique urbain intra-muros

Dans le 13ème arrondissement parisien, la foncière SEGRO a (dé)posé la première pierre de la réhabilitation de l’ancienne gare des Gobelins en zone logistique du dernier kilomètre.

La livraison de ce site unique par son ampleur – 75 000 m² en plein Paris – est prévue pour fin 2025. En avant-première, Laurence Giard, directrice générale de SEGRO France, et Édouard Ancel, directeur City Logistics, ont présenté les ambitions de l’opération.

De gare de marchandises à marché dédié aux produits asiatiques

La gare des Gobelins, inaugurée en 1903 sur la petite ceinture, était initialement destinée au transport de charbon et de matériaux, puis de produits alimentaires à partir des années 1950. Dans les années 1960, le quartier est engagé dans une vaste entreprise d’urbanisme : « Italie XIII ». Suivant les lignes de la Charte d'Athènes du Corbusier, la "Dalle des Olympiades" est implantée au-dessus de la gare ; immense complexe de 3 400 logements répartis en 10 tours et 3 immeubles, accompagnés de commerces, services, loisirs... À l’orée des années 1980, la Dalle accueille une grande proportion de populations asiatiques, qui se spécialisent en particulier dans le commerce de détail et la restauration. La gare des Gobelins devient alors un "petit Rungis" dédié aux produits asiatiques. 1991 marque la fermeture de la petite ceinture et de l'activité ferroviaire du site. En 2019, la SNCF lance un appel à projets pour sa réhabilitation, remporté par le groupement SEGRO / Icade.

Un hôtel logistique urbain dédié au dernier kilomètre

L’objectif de SEGRO est de transformer ce lieu en grande surface de logistique souterraine, pour une livraison décarbonée du dernier kilomètre. Le site bénéficie d’une localisation privilégiée, à une minute de la sortie du périphérique parisien et à proximité immédiate des grandes artères parisiennes. Les volumes impressionnants permettront d’accueillir tout type de gabarit de véhicules. C’est également un des seuls sites parisiens à bénéficier d'une autorisation de stockage.

Pour désengorger le centre-ville parisien et réduire la pollution liée au transport de marchandises, le Centre Paris-Gobelins réceptionnera les approvisionnements, qui seront livrés à leur destination finale grâce à des mobilités décarbonées. Une rampe et un espace sont dédiés aux vélos-cargos, alors qu’un objectif de 100% de véhicules électriques est annoncé.

Autre ambition en termes de logistique durable : massifier les flux entrants et sortants. La foncière et ses clients vont s’engager à favoriser des véhicules remplis à 100% de leur capacité pour réduire leur nombre.

Le centre restera au contact des innovations et des nouvelles technologies, pour penser et construire la logistique urbaine de demain. En partenariat avec AI Cargo Foundation, une solution basée sur l’intelligence artificielle permettra d’optimiser les flux en phases chantier et exploitation. Une zone d’innovation sera également implantée sur 500m², pour permettre à des start-ups du secteur d’expérimenter. Enfin, une « Maison de la logistique urbaine » offrira aux parties prenantes un espace pour présenter leurs initiatives, tout en sensibilisant le grand public.

D’autres espaces seront par ailleurs ouverts au public : un atelier de réparation de vélos, une recyclerie, un café solidaire… L’objectif de la foncière est d’insérer ce lieu par nature hostile dans son quartier, de réduire les nuisances qui y sont liées et d’offrir aux habitants de nouveaux services.

Une réhabilitation au caractère durable

Pour transformer les deux niveaux du site, des standards environnementaux élevés ont été fixés. Les travaux, mis en œuvre par les architectes Atelier 4+ et Anyoji Beltrando, sont limités aux phases de désamiantage, de curage et de second œuvre, avec un volet important dédié à la réfection de l’électricité et du système de ventilation.

Des matériaux biosourcés (chanvre et terre cuite) seront utilisés pour les cloisons des espaces de bureaux et l’accent sera mis sur le recyclage et la revalorisation des déchets issus de la phase de curage. L’ensemble des éclairages LED seront, pour leur part, réutilisés directement sur site.

Ces grands couloirs sombres bénéficieront également d’un relooking esthétique et ergonomique. La pose d’une peinture plus claire sur les murs et les plafonds permettra notamment d’apporter de la lumière et d’améliorer les conditions de travail des employés.

Au niveau des abords du bâtiment, dans un quartier très minéral, quelques parcelles laissées à l’abandon vont être végétalisées. Un bosquet pédagogique au niveau des rampes d’entrée des véhicules agira notamment comme refuge de biodiversité.

Au total, trois certifications et deux labels sont visés, tels que le niveau BREEAM RFO Excellent, la démarche Bâtiments durables franciliens (Bdf) et le label BBCA.

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