Réseau de chaleur et photovoltaïque, le cocktail énergétique du futur quartier bas carbone, Gare de Lyon Daumesnil

Rédigé par

APC Cécile Gruber

Directrice de la Communication

4657 Dernière modification le 06/09/2018 - 10:00
Réseau de chaleur et photovoltaïque, le cocktail énergétique du futur quartier bas carbone, Gare de Lyon Daumesnil

90 000m² de surfaces en programmes neufs. 600 logements. 44 000 m² d’activités tertiaires. Mais aussi un jardin central, une grande promenade végétalisée, une école, une crèche, et de nombreux commerces…

Quelques chiffres suffisent pour mesurer l’ambition du projet de quartier Gare de Lyon - Daumesnil porté depuis 2014 par son aménageur, Espaces Ferroviaires (filiale d’aménagement et de promotion immobilière du groupe SNCF), en partenariat avec la Ville de Paris. Un projet qui se distingue notamment par une démarche Carbone multi-thématiques globale et intégrée ainsi que par des ambitions environnementales innovantes.




Le projet Gare de Lyon - Daumesnil en 3 points :

  • Un quartier Bas Carbone, -30% émissions CO2, Energie maitrisée et constructions à faible impact
  • Une très haute qualité d’habiter, 10m² d’espaces vert par habitant,
  • Une nature Utile, une  biodiversité positive et un quartier éponge

Réseau CPCU, le choix du futur“Sérieux et réalistes”. C’est ainsi qu’Alexandre Destailleur, Directeur de projet urbain aime résumer nos choix techniques en matière de Carbone et de performance énergétique sur le futur quartier de Gare de Lyon-Daumesnil. Plutôt que d’opter pour des solutions techniques spectaculaires, nous avons en effet privilégié dans notre démarche, d’abord les usagers et les solutions fiables dans la durée, avec un objectif ambitieux digne de ce futur quartier durable et désirable : atteindre 50% d’énergies renouvelables et maîtriser la facture énergétique des futurs usagers. 

Premier choix fort : raccorder le quartier au réseau de chaleur de la ville de Paris concédé à la CPCU, voisin de la zone. Une décision prise à l’issue d’une étude minutieuse menée par le cabinet Franck Boutté Consultants lors de laquelle plusieurs autres solutions ont également été envisagées (géothermie, biomasse, gaz). Rapidement, le réseau de chaleur urbain s’est imposé comme la solution la plus vertueuse.

Pourquoi ? Principalement parce que le réseau de chaleur urbain de la ville de Paris représente une mutualisation de l’énergie et un bon levier de transition énergétique à l’échelle de la ville. Ce choix s'inscrit ainsi en parfaite cohérence avec la philosophie du quartier et permet de contribuer au développement de ce réseau structurant. Autre atout : le verdissement de l’offre énergétique. Le réseau de la CPCU a récemment dépassé 54% de taux d’énergies renouvelables et devrait encore s’améliorer dans les prochaines années. Son déploiement sur le quartier permettra ainsi de délivrer un mix énergétique de plus en plus vert à 600 logements et 44 000m² de bureaux.

Bien entendu, ce raccordement représente un investissement important pour l’aménageur. Pour autant, l’équation économique n’est pas forcément en sa défaveur. Prenez un logement de 65 m². Sa facture énergétique par CPCU est estimé aujourd’hui à environ 300 €/an. Soit une dépense proche de celle engendrée par d’autres installations comparables (radiateurs électriques haute performance couplés à un ballon d’ECS thermodynamique par exemple, à 288 €/an). Mais il faut rappeler que les frais de maintenance sont moins élevés pour l’usager avec une installation CPCU et, surtout, que le coût de l’énergie de ce réseau est aujourd’hui beaucoup mieux maîtrisé que celui des autres énergies. Le choix du réseau CPCU nous permet donc de garantir aux futurs usagers un maintien des prix dans le temps.

Plein soleil sur le photovoltaïque

Le photovoltaïque constitue le deuxième axe énergétique fort du projet Gare de Lyon - Daumesnil. Lors de l’analyse de potentiel des différentes énergies renouvelables (dont l’éolien et la cogénération), le solaire s’est en effet rapidement imposé comme la seule source pertinente de production électrique sur le futur quartier. Le scénario énergétique de référence - retenu à l’issue des études - propose de recouvrir de panneaux toutes les toitures dont l’irradiation annuelle est supérieure à 900 kWh/m²/an. Ce qui engendre un objectif ambitieux de 40% des toitures équipées de panneaux photovoltaïques, pour environ 17% des consommations électriques locales. La surface de panneaux permettra ainsi une production électrique de 1,50 GWh/an.

Toujours en matière d’énergie solaire, une attention particulière sera portée à l’autoproduction en s’appuyant notamment sur les récents changements législatifs favorables à cette nouvelle approche énergétique (arrêté du 9 mai 2017). Pour passer de la promesse à la réalité, notre travail consiste désormais à décliner lot par lot cette stratégie globale afin de favoriser la création d’unités de production solaire sur l’ensemble du futur quartier. Il s’agit aussi de conjuguer cette utilisation solaire des toitures avec d'autres usages comme la végétalisation, la gestion des eaux, la biodiversité, mais aussi l'utilisation “récréative” par les habitants.

 

D'autres innovations pour un quartier bas carbone

Au-delà de ces deux axes forts, l’empreinte énergétique globale du quartier bénéficiera enfin d’autres secrets de fabrication comme la conservation de bâtiments existants ou la gestion alternative des eaux pluviales (sans rejet au réseau). A terme, il n’est également pas exclu qu’une boucle d’eau tempérée - alimentée par géothermie ou par une machine à absorption - soit développée en phase 2 du projet. A croire que pour le projet Gare de Lyon-Daumesnil, l’énergie est non seulement renouvelable, mais aussi créative et communicative.                                                      

A propos d’Espaces Ferroviaires

Au sein de SNCF Immobilier, Espaces Ferroviaires, filiale d’aménagement urbain et de promotion de SNCF, redonne vie aux sites ferroviaires qui n’ont plus d’utilité d’exploitation. Ses équipes valorisent ces espaces fonciers exceptionnels, afin de créer la ville de demain en partenariat avec les collectivités locales, les promoteurs, les bailleurs sociaux, les investisseurs et les utilisateurs. Espaces Ferroviaires maîtrise toutes les compétences pour concevoir de nouveaux quartiers de ville sur d’anciens sites ferroviaires. Elle peut également aménager et développer des programmes immobiliers seule ou en partenariat avec des acteurs privés ou publics. Chaque projet est développé à partir d’une démarche conçue sur-mesure avec les collectivités dans l’objectif de fabriquer un milieu urbain durable intégrant les nouveaux usages.

Auteur : Fadia Karam, Directrice Générale d’Espaces Ferroviaires et Directrice du Développement de SNCF Immobilier.

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