Les premiers Bâtiments "Passif +" sont sortis de terre !

Rédigé par

La Maison du Passif

Association

2433 Dernière modification le 17/08/2015 - 09:48
Les premiers Bâtiments

En avril dernier, à quelques jours de la 19e Conférence Internationale du Passif, le Passivhaus annonçait l’évolution du label passif avec l’entrée en vigueur de deux nouvelles catégories de labellisation : Plus et Premium.

4 mois plus tard, deux bâtiments certifiés passif "Plus" sortent de terre : une maison en Allemagne et une résidence collective en Autriche. Focus sur ces deux projets pionniers.

LE PETIT PLUS D’ÖTIGHEIM

C’est dans le village d’Ötigheim, non loin de la frontière française, qu’est sortie de terre la toute première maison passive certifiée "Bâtiment Passif +" au monde. Cette construction combine à la fois les prérogatives du label Bâtiment Passif et la production d’énergies renouvelables sur le bâtiment ou à proximité immédiate.

La maison diffère sur quelques points par rapport à une maison passive "classique" : 

  • Son besoin d’énergie primaire renouvelable est inférieur à 45 kWh/(m².an), contrairement à une maison passive "classique" où il ne peut strictement dépasser les 60 kWh/(m².an) 
  • La production d’énergie renouvelable doit également être réalisée sur la surface de construction de référence du bâtiment. S’il n’est pas possible de produire sur place, l’investissement dans de nouvelles installations hors site peut également être pris en compte.

La maison d’Ötigheim, qui a reçu sa labellisation à la mi-juillet, répond clairement aux critères d’un Bâtiment Passif + : 

  • Son besoin total de chauffage est de seulement 13 kWh/(m².an)
  • Son besoin total en énergie primaire renouvelable a été calculé à 28 kWh/ (m²TFAa), selon l’outil logiciel PHPP 9, qui intègre des méthodes de calcul spécifiquement dédiées aux classes Plus et Premium et, donc, aux ENR. 
  • Elle dispose de 64 m² de panneaux photovoltaïque sur le toit, orientés vers le sud produisent l’électricité nécessaire. 
  • Son besoin d’énergie est limité à 30 kWh/(m².an) et au moins 120 kWh/ (m²SRE) d’énergie doivent être produits

Le bâtiment produit ainsi 76 kWh/(m²SRE) d’énergie primaire renouvelable.
En effet, la nouvelle base de calcul pour les 3 catégories de Bâtiment Passif est l’Énergie primaire Renouvelable (Ep-R).
Les bâtiments construits actuellement sont faits pour durer et ne devraient pas avoir à subir une rénovation pour respecter la réglementation thermique en vigueur. C’est pour cette raison que le PHPP évolue et que sa nouvelle version prend en compte la disponibilité régionale et l’impact des saisons dans le calcul des énergies renouvelables, au lieu des combustibles fossiles. Le facteur Ep-R calculé pour chaque besoin énergétique indique le nombre de kWh d’énergie primaire renouvelable devant être généré pour le bon fonctionnement de l’édifice.

Wolfgang Feist, fondateur du Passivhaus Institut, revient sur cette construction pionnière : «  Ce bâtiment prouve que la création d’une infrastructure basée entièrement sur les énergies renouvelables est possible dès aujourd’hui pour chaque propriétaire de bâtiment. La construction passive a considérablement amélioré l’efficacité énergétique. Elle permet désormais d’envisager les questions d’écarts saisonniers entre la production et la demande énergétique, et d’élaborer des solutions aux problèmes de stockage qui en résultent. »

LE GROS PLUS D’INNSBRUCK

Le défi du standard "Plus" a également été relevé par le bailleur autrichien "Neue Heimat Tirol" à Innsbruck, en Autriche. C’est avec la résidence collective "Vögelebichl" que le bailleur a obtenu la certification passive au début du mois d’août, une première mondiale pour ce type de bâtiment.

« La question était de savoir s’il est possible de couvrir les besoins énergétiques d’un immeuble résidentiel exclusivement grâce aux énergies renouvelables, et ce, toute l’année. La réponse de Neue Heimat Tirol est probante : oui, c’est possible. » affirme Wolfgang Feist.

Les besoins énergétiques du bâtiment sont si faibles que les productions d’énergies renouvelables sur site sont suffisantes, même en hiver
« L’idée du "bilan énergétique nul" n’est pas le recours idéal quand on recherche un concept viable pour les évaluations énergétiques des bâtiments ; parce que jusqu’à présent, il était à peine possible de stocker la chaleur ou l’électricité excédentaires produites l’été pour une utilisation en saison froide », explique Wolfgang Feist. « Ce problème a été résolu avec le label Bâtiment Passif Plus. »

La résidence "Vögelebichl" à Innsbruck se compose de deux nouvelles constructions reliées par un garage souterrain. Le bâtiment sud, certifié Bâtiment Passif "Classique", compte 10 appartements. Le bâtiment nord, certifié "Plus", compte 16 appartements répartis sur 4 étages. 
Le "Plus" de ce bâtiment est l’utilisation d’une pompe à chaleur géothermale, de panneaux solaires et photovoltaïques.

PASSIF & ENR, L’ALLIANCE POUR TENIR LES EXIGENCES EUROPÉENNES 2020

« Une étape importante a été franchie avec le premier Bâtiment Passif + d’Ötigheim, » explique Wolfgang Feist. « Des économies d’énergie considérables peuvent être faites de cette manière sur une grande échelle. » 
Cependant, ce ne sont pas les seuls avantages de la construction passive : « L’expérience a montré que les bâtiments passifs se distinguent par leur niveau particulièrement élevé de confort et leur excellente isolation, et sont donc un investissement fructueux pour l’avenir. »

En combinaison de la production d’énergies renouvelables, ces bâtiments remplissent déjà les exigences européennes pour les bâtiments à énergie quasi-nulle (NZEB). Une législation qui doit rentrer en application dès 2020...

 

Article publié sur La maison passive
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