En 2023 : doublement de la part de l’éolien et triplement de la part du solaire
Mercredi 26 avril, l’arrêté fixant les objectifs de développement des énergies renouvelables (EnR) pour 2023 est paru au Journal officiel. Rappelons que les énergies renouvelables, parties de quasiment zéro avant 2000, représentent aujourd’hui 18,7 % de la consommation d’électricité en France.
Le développement des EnR, au niveau national, est planifié à partir de ce l’on appelle la Programmation pluriannuelle des investissements (PPI). Le précédent arrêté PPI date de 2009, et celui qui est paru ce mercredi le remplace, en donnant, pour chaque type d’énergie (solaire, éolien, biomasse…) un objectif chiffré pour 2018 et pour 2023.
Le dernier Panorama des énergies renouvelables, publié par RTE, ERDF et le Syndicat des énergies renouvelables (Ser) montre si les objectifs fixés par la PPI de 2009 ont été atteints ou non :
- La filière solaire est plutôt en avance sur les objectifs: les installations d’énergie solaire ont en effet déjà dépassé aujourd’hui l’objectif fixé non seulement pour 2012, mais même pour 2020 ! La PPI de 2009 prévoyait une puissance totale installée de 1,1 GW (gigawatts ou milliards de watts) fin 2012, et 5,4 GW fin 2020. Fin 2015, on était déjà au-delà de ce dernier chiffre, avec 6,2 GW installés
- La filière éolienne est plutôt en retard sur les objectifs: les objectifs fixés pour 2012 ne sont toujours pas atteints. La PPI de 2009 prévoyait (pour l’éolien terrestre uniquement) 10,5 GW fin 2012 et 25 GW en 2020. On en est seulement, fin 2015, à 10,3 GW
- Sur les « bioénergies» (biogaz, méthanisation, etc.), la PPI de 2009 ne donnait pas d’objectifs en termes de puissance installée. Aujourd’hui, nous sommes à 1,7 GW
Pour atteindre à l’horizon 2025 les 50% d’électricité d’origine nucléaire, contre 75% aujourd’hui, cela suppose d’augmenter les renouvelables encore plus rapidement. Les objectifs fixés pour 2023 supposent au moins un doublement des installations éoliennes terrestres et un triplement du solaire.
- L’éolien terrestre devrait passer de 10,3 GW aujourd’hui à 15 GW en 2018 et au moins 21,8 GW en 2023
- L’éolien en mer, qui est à zéro aujourd’hui (aucune installation à ce jour) doit atteindre 550 MW en 2018 et 3 GW en 2023
- Le solaire passerait de 6,2 GW aujourd’hui à 10,2 GW en 2018 et 18,2 en 2023
- L’hydroélectricité doit rester stable et l’État espère en 2023, 53 MW de production géothermique, 237 MW en méthanisation et 790 MW pour le bois-énergie
Pour finir, cet arrêté annonce que fin 2016 seront également prises des mesures de soutien à l’autoconsommation et l’autoproduction d’EnR, ce qui veut dire qu’à terme, le gouvernement commence à réfléchir à l’avenir du système d’achat obligé.
Article rédigé par ALTEREA
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