Le campus Arboretum à Nanterre, une « ville-forêt » sortie de terre

Rédigé par

Amandine Martinet - Construction21

Journaliste

2212 Dernière modification le 17/10/2023 - 10:31
Le campus Arboretum à Nanterre, une « ville-forêt » sortie de terre

 

Arboretum – ou « la ville-forêt » –, c’est 125 000 mètres carrés d’espaces de travail et de loisirs dans le Grand Paris, dont la livraison est prévue à la fin de l’année. Le matériau roi sur ce projet n’est autre que le bois, largement employé en dehors comme en dedans. Zoom. 

A pour Amandier, B pour Biloba, C pour Cèdre, D pour Douglas et E pour Épicéa. Les dénominations mêmes des cinq bâtiments édifiés sur le site Arboretum à Nanterre donnent le ton : sur un espace de plus de 9 hectares, bordé par la Seine, s'achève la construction du plus grand campus en bois massif CLT d’Europe. Du vert, en veux-tu en voilà. Et ce ne sont pas les architectes de l’agence Nicolas Laisné qui diront le contraire, vantant « l’environnement naturel exceptionnel » dans lequel s’insère le chantier initié en 2020. 

Pour honorer ce point de départ avantageux, l’idée des acteurs du projet a été de garder un coefficient très fort de pleine terre sur la surface disponible, ce par différents procédés dont celui de bâtir des sous-sols peu communs, adaptés à la forme des bâtiments. C’est cette pleine terre qui permettra aux nombreux arbres plantés sur le campus – presque 1 000 au total ! –  de se développer au mieux pour ainsi constituer la « ville-forêt » attendue – les architectes nous expliquent d’ailleurs qu’à terme, la volonté est de faire partiellement disparaître les blocs de bâtiments derrière cette verdure environnante. 

Dans la même lignée, le campus Arboretum se veut sans cesse tourné vers l’extérieur. Chaque plateau bâti donne de multiples vues sur le dehors et encourage les usagers à s’y rendre, via notamment la systématisation de vastes terrasses devant chaque entrée. Ce fait découle d’une réflexion poussée des architectes sur les pratiques existantes dans les bureaux, lieux de passages à leurs yeux trop souvent cantonnés entre quatre murs. Pour y pallier, dans la « ville-forêt », la moitié des circulations incendies sont au-dehors. 

Pour Laurent Petit, directeur de l’ingénierie chez WO2 (le promoteur du projet), « l’une des pistes de la décarbonation est de donner au matériau de maximum de fonctions possibles » : c’est pourquoi le bois est à la fois utilisé pour la structure d’Arboretum, mais aussi pour les éléments de décoration à l’intérieur des différents blocs. C’est ainsi que le faux plafond y a été supprimé pour laisser le bois apparent, esthétique sophistiquée et rassurante pour les futurs occupants des lieux. 

Le projet fait aussi la part belle aux énergies renouvelables. Pour alimenter un tel ensemble en chaleur et en froid, c’est la géothermie qui est privilégiée. Côté ventilation, les façades ouvrantes permettent d’aérer naturellement les bureaux plutôt que de dépendre exclusivement de solutions mécaniques. 

Autre élément notable, si Arboretum se compose très largement de construction neuves, une part de réhabilitation existe bel et bien dans le projet : il s’agit de deux anciennes papeteries, fermées en 2011 et rénovées pour l’occasion (pour l’anecdote, l’isolation des lieux a été refaite avec de la ouate de cellulose… elle-même formée à partir de journal papier recyclé). Elles accueilleront deux espaces dédiés aux services : restaurants, club sportif, centre de réunions et de conférences…

Sans surprise, cet ensemble de pratiques se ressent sur les performances énergétiques du projet.  Le campus Arboretum est le plus grand ensemble tertiaire labellisé BBCA (Bâtiment Bas Carbone) niveau Excellent en France, et atteint également le niveau E2C2 du label E+C-.

 

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