Toitures-terrasses – L’entretien régulier : la clé de la durabilité des ouvrages

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Equipe AQC

635 Dernière modification le 31/07/2023 - 11:14
Toitures-terrasses – L’entretien régulier : la clé de la durabilité des ouvrages


En plus d’une étanchéité efficace, les toitures-terrasses nécessitent une inspection régulière (quelle que soit la typologie). Cet examen régulier doit être effectué par un professionnel, dans le cadre d’un contrat d’entretien qui définit la périodicité des passages et la nature des prestations. L’accès au toit doit être sécurisé et facilité. L’inspection programmée a pour but de vérifier l’état général de la toiture-terrasse et des équipements (blocs froids, VMC, modules photovoltaïques, cheminements spécifiques…), d’assurer un nettoyage régulier (mousses, feuilles…), de détecter les problèmes potentiels (colmatage des évacuations, décollement des relevés, détérioration des joints…) et de procéder aux réparations qui s’imposent. Elle permet en outre de réduire les risques de sinistralité et d’assurer le bon fonctionnement de l’ouvrage.

« Toitures-terrasses : l’entretien régulier est la clé pour la durabilité des ouvrages » : pour télécharger gratuitement cet article publié dans le n° 199 de votre revue Qualité Construction (juillet-août 2023).

Prévoir un entretien au moins une fois par an

Les configurations de toitures-terrasses sont variées mais une règle minimale demeure : entretenir ces ouvrages au moins une fois par an. « L’entretien doit avoir lieu au moins une fois par an et les systèmes siphoïdes doivent être entretenues conformément aux indications fournies dans les Avis Techniques », rappelle Alain DECORNIQUET, expert « Étanchéité, couverture et bardage » chez CPA Experts. Côté normes, le NF DTU 43.1 indique cependant que les « terrasses à pente nulle […] avec revêtement d’étanchéité autoprotégé peuvent nécessiter un entretien plus fréquent. Par ailleurs, s’il n’est prévu qu’une seule visite par an, elle est effectuée de préférence à la fin de l’automne pour les bâtiments situés à proximité d’arbres. » Concernant la chute des feuilles, Violaine GOURRIEREC, responsable du service « Maintenance et Évolution du Patrimoine » chez Silène, estime qu’il faut « programmer au moins un passage par an, voire deux sur les sites feuillus ». Hervé PESQUET-FLORK, associé et technicien dans la recherche de fuites au sein d’Audit’eau, refuse pour sa part « toute demande d’entretien tous les deux ans uniquement. Les opérations d’entretien doivent intervenir au minimum une fois par an, et cela peut aller jusqu’à quatre visites par an pour des évacuations de type siphoïde, telles que rencontrées sur les toitures de grands bâtiments industriels. »

Assurer l’accessibilité des ouvrages et la sécurité des personnes

Si l’accessibilité des ouvrages n’est pas prévue au moment de la conception, l’entretien est négligé, voire inexistant. Manuel DECOODT, directeur « Qualité-Sécurité-Eenvironnement » (QSE) chez Etandex, insiste sur « l’accessibilité et l’importance de laisser de la place au niveau des équipements, conformément aux NF DTU. Cela implique – dès la conception – de bien identifier les équipements et de prévoir des structures d’accueil conformes aux NF DTU. »

Pour permettre un entretien de qualité et fréquent, les opérateurs doivent pouvoir intervenir en tout sécurité. Manuel DECOODT préconise ainsi « des sécurités collectives permanentes, tels des garde-corps ou bien encore des acrotères suffisamment hauts, à l’image de ceux présents dans les architectures des années 1970 ». François MICHEL, spécialiste national « Étanchéité, couverture et bardage » au département technique de Bureau Veritas Construction prévient de son côté que « si c’est techniquement impossible, des protections individuelles peuvent être envisagées, mais attention aux terrasses pour lesquelles les éléments porteurs sont souples : bois, panneaux à base de bois, tôles d’acier nervurées. Les NF DTU 43.3 et 43.4 ne prévoient pas l’ancrage de ligne de vie dans ces éléments porteurs qui n’ont pas de fonction structurale. À ce jour, aucun référentiel consensuel et collégial ne détaille la conception ni les conditions dans lesquelles ils doivent être mis en oeuvre. Il est à noter que la NF EN 795, qui traite des dispositifs d’ancrage pour les équipements de protection individuelle contre les chutes, n’envisage ces ancrages que dans des structures. Il en est de même dans la Recommandation R430 de la CNAMTS(1). »

Hervé PESQUET-FLORK estime pour sa part que «  dans 75 % des cas, les toitures des bâtiments de logements et de bureaux possèdent des lanterneaux d’accès avec une petite échelle. Pour les bâtiments industriels, l’accès se fait avec une crinoline. Il reste des cas paradoxaux où l’accès ne peut se faire qu’avec une échelle, à des hauteurs de 8 à 10 m, car l’accès avec une nacelle n’est pas reconnu par l’Inspection du travail. »

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(1)Recommandation R430 Dispositif d’ancrage pour les équipements de protection individuelle contre les chutes de hauteur, publiée par la Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés. À télécharger sur le site de l’INRS : https://www.inrs.fr.


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