Taux d’intérêt bas : un levier pour la transition écologique

Rédigé par

Jean Voisin

1150 Dernière modification le 30/04/2020 - 11:29
Taux d’intérêt bas : un levier pour la transition écologique

L’argent est le nerf de la guerre pour inclure les classes populaires et moyennes dans la transition écologique. Il est donc nécessaire de trouver des leviers pour qu’une partie des budgets construction, acquisition et rénovation soient destinés à mener des études thermiques ou à acquérir des matériaux de qualité. Dans ce cadre les taux d’intérêt bas des emprunts est un vrai atout.

Des taux d’intérêt bas en Europe, une aubaine pour la transition durable

Avec des taux d’intérêt historiquement bas sur les crédits immobiliers en France, l’argent n’a jamais été aussi peu cher. La révolution internet est également passée par là, avec des comparateurs de prix qui se sont spécialisés sur ce secteur. Aujourd’hui, différents acteurs offrent ainsi au plus grand nombre des taux avantageux pré-négociés avec les banques. Aussi, dans un marché immobilier plutôt stable dès que l’on s’éloigne des centres de métropoles, même les ménages les plus modestes peuvent augmenter significativement leur budget acquisition par rapport au coût global du crédit. Cet état de fait est une vraie opportunité pour poursuivre la transition écologique, puisque ce surplus d’argent peut être destiné à améliorer les performances énergétiques des bâtiments. Il est néanmoins nécessaire de poursuivre et d’étendre dès aujourd’hui les politiques volontaristes de sensibilisation aux économies d’énergie, notamment en rénovation. Les taux ne resteront en effet pas indéfiniment à un tel niveau et leur remontée fera disparaitre progressivement ce levier.

 

Les taux d’intérêt dans les pays en développement : un levier de transition en devenir ?

Si la question des taux d’intérêt bas se pose en Europe, elle est d’autant plus importante dans les pays en développement. Les effets du réchauffement climatique se font déjà et se feront particulièrement ressentir dans ces régions, alors que le bâti est peu adapté à ce défi. Avec des émissions de gaz à effet de serre en perpétuelle augmentation et une population importante ces pays sont un enjeu majeur. Alors que le domaine de la construction y représente comme ailleurs près de 60% des émissions (directes et indirectes), il est nécessaire d’agir. Le secteur de la finance durable est sans doute une des clés. Bien des banques locales tirent en effet profit de situations économiques plus ou moins instables pour justifier des taux d’intérêt frôlant les 20% pour l’acquisition d’une maison et atteignant parfois les 250% pour de l’achat de matériaux via une carte de crédit. Surtout ces chiffres s’envolent pour les classes populaires et moyennes, lesquelles recourent très souvent à l’autoconstruction partielle ou totale. Le coût d’acquisition des matériaux a donc un impact direct sur la qualité du bâti final et son adaptation aux conditions naturelles. Des taux d’intérêts bas et encadrés dans les pays en développement seraient donc un levier financier souhaitable pour y mener la transition du secteur du bâtiment.

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