Synthèse du rapport du GIEC : quelques grandes idées à retenir

Rédigé par
Amandine Martinet - Construction21

Journaliste

3505 Dernière modification le 21/03/2023 - 11:25
Synthèse du rapport du GIEC : quelques grandes idées à retenir

 

Lundi 20 mars, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat des Nations unies (GIEC) a rendu publique une nouvelle publication, la sixième, issue de son travail mené depuis plus de huit ans sur la situation climatique mondiale. Voici plusieurs enseignements choisis qui en découlent. 

C'est sans doute l'un des travaux les plus colossaux de ces dernières années menés sur le changement climatique. Dans un document de plusieurs milliers de pages — synthétisé dans 36 pages à destination des décideurs —, les trois groupes de travail composant le GIEC ont rendu un rapport de synthèse de leurs publications précédentes, comprenant leurs conclusions quant à la situation actuelle autour du monde, mais aussi les causes, conséquences et solutions préconisées pour faire face au phénomène de réchauffement climatique. Pas de nouveaux enseignements, donc, mais des rappels loin d'être inutiles. 

Pour vous donner un ordre d'idées de ce que vous trouverez dans le rapport, nous avons sélectionné plusieurs grandes idées qui y sont relayées par ces 93 scientifiques experts du climat : 

  • La température à la surface de la Terre a augmenté de +1,1°C depuis l'ère préindustrielle, c'est-à-dire les années comprises entre 1850 et 1900. Cela va de pair avec le fait que les émissions de gaz à effet de serre vont en augmentant de façon croissante. Sans réel et rapide changement des comportements, le réchauffement climatique se poursuivra de façon toujours plus forte pour les générations futures (dans le scénario le plus optimiste du GIEC, +1,5°C d'ici le début des années 2030, dans le moins optimiste, +2,8°C d'ici la fin du siècle).
     
  • Le réchauffement climatique est la conséquence directe des activités humaines. On compte parmi les causes de l'augmentation des températures, entre autres, la combustion d'énergies fossiles, mais aussi la déforestation et l'élevage animalier intensif. 
     
  • Le changement climatique crée des inégalités dans le monde et occasionne de nombreux dangers pour tout un pan de la population déjà vulnérable, issue des pays les moins développés (qui ne sont pourtant pas à l'origine des émissions de GES les plus importantes). Aujourd'hui, près de la moitié de l'humanité — soit environ 3,5 milliards d'individus — est exposée à des menaces directement liées à la hausse des températures, telles que l'insécurité alimentaire, diverses pathologies ou encore des catastrophes naturelles à répétition. Les conséquences se ressentent aussi dans la nature, avec entre autres l'élévation du niveau des mers, la fonte des glaciers et la disparition de certains écosystèmes. 
     
  • Les actions d'adaptation au changement climatique s'améliorent dans tous les secteurs d'activité et dans toutes les régions du monde, mais restent insuffisantes à ce jour. Selon les auteurs de la synthèse, de trop grands écarts persistent entre les promesses faites par les pays et la mise en application réelle des solutions. 
     
  • Pour limiter la hausse des températures à +1,5°C, le pic d'émissions de GES doit être atteint au plus tard en 2025 et nous devons réduire de 48% nos émissions de CO2 d'ici 2030. 
     
  • L'une des préconisations principales du groupe d'experts est de sortir des énergies fossiles pour se tourner vers des renouvelables telles que le solaire et l'éolien. Plus précisément, les experts recommandent un usage minimal du charbon, du gaz et du pétrole en cas de non-présence de technologies de captage et stockage du CO2. La synthèse pointe notamment du doigt les financements, dépenses et investissements dans les ressources fossiles, dont le montant dépasse encore celui dédié à la lutte contre le réchauffement climatique.
     
  • Il existe de multiples autres opportunités d'agir pour le climat, dans tous les secteurs d'activité et à tous les niveaux de décision des acteurs : réduire la consommation alimentaire de viande, reboiser les espaces, électrifier les usages, aller vers une sobriété énergétique par de petits gestes du quotidien...

Le président du GIEC, Hoesung Lee, le souligne dans la synthèse parue ce lundi : "si nous agissons maintenant, nous pouvons toujours assurer un futur vivable pour tous". "Ce rapport est un message d'espoir".

Lire aussi : Réchauffement climatique : selon le GIEC, quel rôle le bâtiment et ses industries peuvent-ils jouer ? Par le fonds de fotation Cercle Promodul / INEF4.

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