Rockwool : Like a wooling Stone

Rédigé par

Stéphanie Obadia

Directrice de la rédaction

527 Dernière modification le 29/01/2024 - 00:00
Rockwool : Like a wooling Stone

La laine de roche en ADN, Rockwool a fait des ressources du basalte sa marque de fabrique. Spécialiste danois de l'isolation dans la construction depuis 1937, le groupe vise à réduire sa consommation d’énergie en minimisant ses propres émissions carbone et à utiliser autant de solutions durables que possible.

Le Danemark est un pays riche qui dispose de moyens conséquents, fier de ses fleurons de l’industrie qu’il n’hésite pas à mettre en avant ou à accompagner à l’export. Velux (fenêtres de toits et solutions d’éclairage naturel), H+H International (béton cellulaire), Dovista (fenêtres et portes en bois), Lindab (ventilation, toiture et gouttières), Rockwool (isolation en laine de roche)… font partie du giron des entreprises danoises de la construction. Rockwool, par exemple, emploie plus de 12 000 employés et dispose de plus de cinquante sites de production dans vingt-trois pays. Son siège se situe à Hedehusene, là où l’aventure a débuté il y a plus de 80 ans, en 1937. Sa large gamme ne s’arrête pas aux isolants, ses produits phares : isolation de toits, de façades, de combles, murs cloisons, d’abris de jardin, infrastructures ou encore panneaux acoustiques…
L’offre, qui ne cesse de s’étendre, se concentre également sur la quête de solutions pour la gestion de l’eau.

Le siège fait peau neuve

Pour Susanne Dyrboel, directrice des affaires publiques chez Rockwool, « les réglementations imposent la réduction des consommations énergétiques en France. Et le groupe a un rôle majeur à jouer via l’isolation des bâtiments pour réduire la consommation d’énergie et les émissions de CO2, sachant que près de 40 % de la consommation d’énergie totale de l’Union européenne provient des bâtiments ». Et parce qu’on n’est jamais mieux servi que par soi-même, le groupe montre l’exemple avec la rénovation des bureaux du siège, véritable vitrine de ses solutions. Ce bâtiment de quatre étages et de 3 484 m2 de surface, construit en 1972, a échappé à la démolition. Rénové, il est passé d’une consommation de 185kWh/m2 /an à 68 kWh/m2 /an. Montant des travaux : 270 euros/m2. Et un bilan carbone plutôt bon : rénover  plutôt que de démolir et reconstruire a permis de réduire de 57 % les émissions de CO2 par rapport au neuf (soit 546 tonnes de C02) et de récupérer deux tonnes de matériaux.

Une production moins émissive

La réduction des émissions carbone passe également par celle des sites de production. Le groupe a rejoint l’initiative  SBTi (Science Based Targets) et s’est engagé à baisser d’un tiers ses émissions de gaz à effet de serre sur le cycle de vie d’ici 2034, en utilisant 2019 comme référence. Cela comprend la réduction des émissions absolues de ses usines de 38 %, et de son activité hors usine-fournisseurs de 20 %. Rockwool fait d’ailleurs partie des pionniers en matière de technologie de fusion électrique à grande échelle sur le site de Moss en Norvège. Bien adaptée aux pays où le réseau électrique présente de faibles émissions de carbone, cette technologie devrait permettre de réduire celles de l’usine de 80 %.

Au Danemark, deux usines sont dotées d’une technologie de fusion à combustible flexible moins carbonée (passage au gaz naturel en 2020 et au biogaz en 2021), ce qui a permis de réduire les émissions absolues de carbone des usines de 60 %. « Les produits ont un impact divisé par deux : de 1,3 kg par m2  à 0,5 kg par m2. Nous souhaitons ainsi passer tous nos sites aux énergies renouvelables ». En France, l’usine de Saint-Éloyles-Mines dispose d’une ligne électrique et décarbonée sur trois, et un nouveau site de production à Soissons est en cours de construction. Cette nouvelle installation, qui s’inscrit dans le plan France Relance, créera 130 emplois directs et utilisera cette technologie.

En termes de matières premières, Rockwool privilégie l’économie circulaire et le recyclage des produits : « Nos produits en laine de roche s’intègrent complètement dans ce système. La laine de roche est un produit naturel issu du basalte, une roche volcanique qui peut être recyclée en préservant sa qualité initiale, précise Susanne Dyrboel. Nous avons de nombreux matériaux isolants à récupérer depuis 1937. Entre 2012 et 2020, nous avons ainsi collecté 12 000 tonnes de matériaux. Les nouveaux produits en laine de roche se composent jusqu’à 50 % de matières premières recyclées. » Depuis trois ans, le groupe a mis en place une solution pour collecter les résidus de laine de roche sur les chantiers. Ils sont comprimés en briquettes et réutilisés comme matière première secondaire dans la fabrication de nouveaux produits en laine de roche de qualité supérieure. En 2020, 71 tonnes ont été récupérées de cette manière par le groupe, qui vise les 3 000 tonnes en 2023. Quant à l’avenir et à la diversification vers des produits biosourcés comme la paille, le bois, le chanvre,  il n’en est pour le moment pas question pour le groupe. L’idée étant de décarboner davantage la laine de roche...

Partager :