Rénovation énergétique : la main-d’œuvre attendue à la manœuvre

Rédigé par

La rédaction C21

916 Dernière modification le 21/09/2023 - 10:20
Rénovation énergétique : la main-d’œuvre attendue à la manœuvre

Entre 170 000 et 250 000 postes supplémentaires créés d’ici 2030 : les estimations de la Dares sur le besoin de main-d’œuvre dans la rénovation énergétique des bâtiments sont une bonne nouvelle pour l’emploi et le dynamisme du secteur. La pénurie de professionnels redoutée doit toutefois faire appel à des leviers de formation et d'attractivité.


Ouvriers du bâtiment, chefs de chantier, architectes…, les bras ne sauront pas de trop pour isoler le bâti existant et adopter des modes de chauffage moins carbonés, un enjeu qui mobilisera également 20 à 30 milliards d’euros d’investissement annuel supplémentaire dans la rénovation d’ici la fin de la décennie*. 

Dans le scénario bas carbone, précise la Dares, l’emploi dans les métiers du bâtiment susceptibles de réaliser les rénovations énergétiques s’accroîtrait de 188 000 postes entre 2019 et 2030 en France métropolitaine. « Ces créations devraient être particulièrement marquées dans les régions les plus densément peuplées, l’Île-de-France et l’Auvergne-Rhône-Alpes, qui cumulent dynamisme économique et forts besoins en rénovation du bâti ». L’Auvergne-Rhône-Alpes contribue en effet fortement aux besoins de rénovation (13 %), ce qui devrait conduire à la création de 34 000 emplois dans le bâtiment entre 2019 et 2030.

Un dynamisme porté par les besoins du quart nord-est  

Dans le détail, le territoire francilien compte pour 20 % des besoins en rénovation de la France métropolitaine et concentre également l’emploi des métiers de cadres du bâtiment (architectes, ingénieurs, chefs de chantier) dont l’essor, déjà marqué par le passé, est stimulé par la transition écologique. Les régions du quart nord-est, poursuit la Dares, se situent quant à elles « en retrait de la dynamique nationale d’emploi à l’horizon 2030 dans le scénario de référence : la transition bas carbone et les besoins de rénovation devraient conduire à une inversion de cette tendance dans les métiers du bâtiment, dont l’emploi progresserait de près de 9 % dans les Hauts-de-France et le Grand Est, en particulier parmi les ouvriers qualifiés (gros œuvre et second œuvre) et les cadres. »

Dans le sud-ouest, « les plus créatrices d’emploi dans le scénario de référence », la transition bas carbone conduirait à une accélération moindre qu’ailleurs de la dynamique des métiers du bâtiment (9 % de croissance de l’emploi), désormais inférieure à la moyenne métropolitaine (11 %). Douceur du climat oblige, les efforts sont moindres en termes de décarbonation du bâti. 


Renforcer les compétences, mobiliser les ressources 

Secteur déjà en pénurie de ressources, la rénovation énergétique des bâtiments « devrait accroître les difficultés à recruter les professionnels qui réalisent ces travaux, en particulier les ouvriers qualifiés du second œuvre et du gros œuvre », alerte la Dares. Pour éviter tout frein au rythme de la transition énergétique engagé, il apparaît en outre nécessaire « de s’atteler aux causes structurelles qui affectent l’attractivité de ces métiers en améliorant leurs conditions de travail, leur rémunération ou leur mixité. »

Parmi les pistes énoncées, la réallocation de la main-d’œuvre du neuf vers la rénovation nécessite de renforcer dès à présent les compétences de ces professionnels, tandis que les exigences de performance énergétique des réalisations imposent de développer une culture de la qualité et du résultat. C’est l’objet de la note d’analyse « Rénovations performantes des bâtiments : comment répondre aux besoins en emplois-formation ? », paru conjointement à la présente note, qui établit une cartographie des formations disponibles dans les différents territoires.

Pour en savoir plus, télécharger le PDF : Rénovation énergétique des bâtiments : quels besoins de main-d'œuvre en 2030 ?

Partager :