Remaniement ministériel : réactions de la filière après la mise aux oubliettes du Logement et le retour de l'Energie à Bercy

Rédigé par

Anne-Sophie Tardy - Construction21

Responsable de l'éditorial

365 Dernière modification le 15/01/2024 - 12:10
Remaniement ministériel : réactions de la filière après la mise aux oubliettes du Logement et le retour de l'Energie à Bercy

Le nouveau gouvernement resserré, délesté du ministère du Logement et réorganisé pour le ministère de la transition énergétique, désormais revenu sous la houlette de l'Economie, n'a pas laissé la filière indifférente.

Le gouvernement de Gabriel Attal ne fait pas que des heureux. Pour cause, après diverses surprises comme la nomination de Rachida Dati à la Culture, deux modifications essentielles ne sont pas passées inaperçues pour la filière du Bâtiment et de l'aménagement des territoires.

La première concerne le ministère de la Transition énergétique. Auparavant tenu par Agnès Pannier-Runacher et rattaché au ministère de la Transition écologique et de la cohésion des territoires, il intègre désormais le ministère de l'Economie. Agnès Pannier-Runacher a donc quitté son poste et les équipes de Bruno Le Maire devront donc composer avec le facteur énergétique, au grand dam des associations et fédérations de professionnels.

Un retour en arrière peu énergétique

Si Greenpeace a regretté " un retour un arrière scandaleux ", France Renouvelables s'inquiète quant à elle d'un manque d'impact et d'actions à l'issue de cette réorganisation. " Si l'on veut une politique énergétique efficace, il faut une maîtrise technique, une capacité d'écoute et un suivi très fin, sur le terrain, de tous les éléments: nucléaire, renouvelables, plan de sobriété, a déclaré Michel Gioria, délégué général de France Renouvelables. Il ne faut pas que ce grand ministère nous en éloigne. " Pour Jules Nyssen, président du Syndicat des énergies renouvelables (SER), la suppression d'un ministère de pleine exercice est « un mauvais signal quant au volontarisme politique », alors qu'un un avant-projet de loi sur la souveraineté énergétique, qui fixe des objectifs chiffrés pour la relance du nucléaire sans mentionner ni l'éolien ni le solaire, vient d'être publié. « Nous ne sommes pas contre une relance du nucléaire, mais elle ne peut être un prétexte pour dire qu'il n'y a pas de besoin d'énergies renouvelables ou pas besoin de se poser des questions sur l'efficacité et la sobriété énergétiques. Tout cela se tient, et cette équation globale, tout le monde la connaît.»

Pas de place pour le logement

Autre modification dans ce nouveau gouvernement, la disparition du ministère du Logement, jusqu'alors rattaché au ministère de la Transition écologique et de cohésion des territoires et tenu par Patrice Vergriete. Parmi les réactions à ce remaniement, Emmanuelle Cosse, qui avait occupé le poste avant de présider l'Union sociale pour l'habitat (USH) a déclaré déplorer sur X « l'absence d'un ministre du Logement de plein exercice, doté des moyens nécessaires pour lutter contre la crise dure qui pèse sur nos concitoyens et menace l'emploi » avant de compléter auprès de l'AFP un choix « inadmissible, alors même que la crise est d'une violence inédite ». 

Pour Damien Hereng, président de la Fédération française des constructeurs de maisons individuelles (FFC), « encore une fois, le gouvernement marque son mépris face à la crise que traverse ce secteur, que vivent les Français. Sans une stratégie gouvernementale claire et cohérente, la crise du logement continuera de s'aggraver, écartant encore plus les citoyens de la réalisation de leurs aspirations à la propriété.»

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