Outils & méthodes pour résorber la pollution par les déchets plastiques

362 Dernière modification le 22/03/2024 - 00:00
Outils & méthodes pour résorber la pollution par les déchets plastiques

L’utilisation des matières plastiques augmente depuis les années 1950, entraînant une forte production de déchets jusque dans les océans. Les données montrent que 80 % des déchets marins viennent des activités à terre. L’enjeu est donc de bloquer ces déchets le plus en amont possible pour protéger la biodiversité.

Au niveau international un traité de lutte contre pollution plastique, qui vise à limiter la production et la consommation de plastiques et à résorber leur présence dans l’environnement, est en cours de discussion depuis 2022.

Une dynamique à l'international au local pour réduire la pollution plastique en mer
Au niveau national, le plan d’actions "Zéro déchet plastique en mer" (2020-2025) met en œuvre des actions pour identifier les sources de pollutions plastiques et définir des méthodologies efficaces pour réduire le plus possible ces pollutions.

Le Cerema a participé au colloque de l’Association Française pour les Nations Unies (AFNU) "Mettre fin à la pollution plastique, enjeu majeur du multilatéralisme" le 28 novembre 2023. Destiné à informer sur les impacts de la pollution par les plastiques et à mobiliser sur cette question, ce colloque a été l’occasion de présenter les derniers travaux et d’organiser 4 tables rondes. Samuel Van Ceunebroek, responsable d’étude du petit cycle de l’eau au Cerema, a participé à la première d’entre elles, qui portait sur les conséquences de la pollution plastique sur l’environnement et la santé.

Le réseau national de surveillance de la qualité des eaux et sédiments des ports maritimes (REPOM) a été créé en 1997 pour assurer le suivi de la qualité des sédiments des bassins portuaires et évaluer l’impact de ces installations portuaires sur les usages du milieu. Il permettra aussi d’évaluer l’impact des politiques publiques visant à réduire les pollutions marines.

En s’appuyant sur les relevés des sédiments dragués dans les ports, le Cerema évalue l’ampleur de la pollution plastique. Les résultats de la campagne 2021 – 2022 ont montré une forte présence des microplastiques, avec en moyenne près de 9000 microplastiques par kilo de sédiments. Il est donc important que les acteurs disposent de méthodes et d’outils pour réduire la pollution plastique dans l’eau.

En 2020 le Cerema a publié le guide "Macrodéchets anthropiques et assainissement : Enjeux et leviers d’action pour une réduction des flux dans les milieux récepteurs", qui présente aux collectivités des recommandations pour mettre en œuvre des actions de réduction de la pollution par les macro-déchets dans les cours d’eau.

D’autres actions sont en cours au niveau international, national et local, pour accélérer la résorption des pollutions plastiques dans les milieux marins

Prévenir les macrodéchets : l'exemple d'une projet partenarial avec le Grand Lyon et le monde de la recherche 


Un projet partenarial de recherche et développement est mené par le Grand Lyon, le Cerema et la consultante chercheuse Gaëlle Darmon pour définir une stratégie de prévention et de gestion des macro-déchets dans les systèmes hydrologiques urbains, en mettant en œuvre des solutions pour limiter les impacts dans l’environnement. 

Une démarche de diagnostic, de modélisation et d’expérimentation est menée jusqu’en 2025 sur deux bassins versants des ruisseaux des Vosges et du Ravin, affluents de la Saône situés au Nord de Lyon, qui présentent des contextes variés à la fois urbains, résidentiels et agricoles. L’objectif est de comprendre comment fonctionnent les macrodéchets "sauvages" qui échappent à la collecte et viennent polluer tous les milieux, et notamment comment ils apparaissent et se dispersent pour arriver finalement  dans la Saône, quels sont les points critiques.

L’étude est décomposée en 5 missions principales, afin de construire une stratégie d’action à l’échelle de la métropole :

  • Un diagnostic territorial qui vise à établir l’origine et les quantités de déchets présents sur la zone d’étude ;
  • Une étude bibliographique réalisée à l’échelle française et internationale pour recenser des exemples de mesures à mettre en œuvre pour réduire les macro-déchets et classées selon trois types : 
  1. les mesures de sensibilisation, 
  2. les mesures organisationnelles, 
  3. les solutions techniques de captation et de réduction ; 
  • La construction d’un modèle dynamique de gestion des macro-déchets permettant à la fois de comprendre le fonctionnement actuel de gestion des macro-déchets, de tester des scenarii afin d’évaluer l’impact des mesures possibles pour l’ensemble du territoire, et de définir des indicateurs de suivi de l’efficacité de ces mesures. 
  • Un programme d’expérimentation de différentes solutions qui comprend des tests de mesures et de solutions grandeur nature et in situ sur la zone d’étude et simulées par le biais du modèle systémique. Ce programme de test qui n’était au départ prévu que pour 2024 et 2025 a été avancé à la demande des élus de la métropole de Lyon et certaines mesures et solutions ont donc été mises en œuvre dès 2023. 
  • La définition d’une stratégie de déploiement, étendue à l’échelle de la métropole, de mesures ou solutions parmi celles reconnues comme pertinentes d’après les étapes précédentes. Celles-ci porteront sur la méthode, la sensibilisation, la mobilisation des acteurs, et un des enjeux est de favoriser le dialogue entre les acteurs concernés par la gestion des macrodéchets, et ceux qui interviennent sur l’espace urbain.


Les missions 1 à 4 battent actuellement leur plein et des résultats intéressants sont d’ors et déjà disponible sur le Diagnostic et la Modélisation Systémique ainsi que pour plusieurs solutions qui ont été ou sont en cours de test au sein de la zone d’action. Ce projet qui a fait l’objet d’un poster lors de la conférence internationale de Novatech à Lyon en juillet 2023 fera aussi l’objet d’une présentation lors du prochain congrès de l’ASTEE a Quimper le 12 Juin 2024 (lire la suite


Consulter la source

Partager :