Pollution de l'air : les enfants les plus aisés et les plus modestes à bout de souffle

Rédigé par

Anne-Sophie Tardy - Construction21

Responsable de l'éditorial

412 Dernière modification le 05/01/2024 - 11:20
Pollution de l'air : les enfants les plus aisés et les plus modestes à bout de souffle

Selon un rapport du ministère de la Santé publié jeudi 4 janvier, l'air le plus pollué se situe au-dessus des centres-villes et en périphérie.

Pas, ou presque pas d'inégalité sociale pour la pollution atmosphérique. C'est ce qui résulte d'une étude publiée ce jeudi 4 janvier par le ministère de la Santé. Selon le rapport de la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), en France métropolitaine, ce sont les jeunes enfants vivant dans les ménages les plus aisés et les plus modestes qui sont les plus exposés à la pollution de l’air due aux particules fines PM 2,5.

D'après la cartographie publiée dans l'étude, la pollution atmosphérique se concentre d'une part dans les villes, où les plus aisés résident plus souvent. D’autre part, les moins aisés vivent plus souvent au sein des aires d’attraction des villes, soit dans les communes aux abords des grandes métropoles, et majoritairement très polluées. Conséquences de cette surexposition aux particules fines, selon l'étude, des naissances prématurées plus élevées que la moyenne mais également un développement des pathologies respiratoires, essentiellement chez les enfants les plus modestes.

Les enfants modestes plus touchés par l'asthme

D'après le rapport de la Drees, les enfants nés prématurément représentent 9,1 % des naissances parmi les 10 % les plus modestes de la cohorte étudiée. Ils représentent 6,1 % des enfants parmi les 10 % les plus aisés. En outre, parmi les enfants nés à terme, les plus modestes nécessitent en moyenne plus de soins lors de leur séjour de naissance. Avant leur troisième anniversaire, 1,4 % des enfants sont admis à l’hôpital en urgence pour asthme sur la période étudiée (2008-2017). Cela représente environ 11 000 enfants nés chaque année qui sont touchés avant leur trois ans. En ce qui concerne les enfants les plus modestes, ils sont 1,9 %  à être admis à l’hôpital en urgence pour asthme avant leur troisième anniversaire, contre 1,2 % pour les plus aisés, soit un risque multiplié par 1,6. Selon l'étude, ces pathologies pourraient cependant diminuer drastiquement assez facilement.

-1 % d'exposition aux PM2,5 par an pour sauver les enfants

D'après le rapport, sur la période 2008-2017, environ 28 000 enfants de chaque génération ont été hospitalisés pour bronchiolite avant leurs deux ans et 11 000 pour asthme avant leurs trois ans. "Si l’on pouvait diminuer l’exposition moyenne annuelle aux principaux polluants atmosphériques d’environ 1 % sur la première année de vie, ce qui revient à préserver les enfants de moins de un an d’une quinzaine de jours d’augmentation ponctuelle importante de leur exposition à ces polluants, alors de l’ordre de 2 000 cas hospitalisés de bronchiolites, 1 800 cas hospitalisés d’asthme et 6 100 prises en charge d’enfants avec des délivrances de médicaments anti-asthmatiques seraient évités", conclut la Drees.

Partager :