Les plusieurs vies du Village des athlètes pour Paris 2024
Universeine : c’est le nom qui a été donné à ce quartier en devenir à Saint-Denis (93), près de Paris. Un vaste complexe de bâtiments qui accueillera 6 000 athlètes des Jeux Olympiques et Paralympiques à l’été 2024, mais dont les usages seront renouvelés après les épreuves pour l’ancrer dans une vision durable. Précision.
VINCI Immobilier possède ce terrain de près de 150 000 mètres carrés depuis maintenant douze ans, et fait aujourd’hui partie des acteurs principaux de sa transformation. Nous sommes à Saint-Denis, ville limitrophe de la capitale, sur le chantier du futur village des athlètes pour les JOP de Paris 2024. Un projet de requalification des plus ambitieux pour une ancienne friche industrielle, qui a longtemps eu pour objet principal de fournir en électricité le réseau naissant du métro parisien. C’est toute une transformation urbaine qui s’opère à Universeine, en co-construction étroite avec la collectivité territoriale. Pour ce faire, jusqu’à 1 200 ouvriers – une équipe « passionnée à tous les niveaux », animée par la fierté d’œuvrer sur un événement d’une telle envergure selon les dires de Vincent Louvot, Directeur de département Aménagement et Grands Projets Urbains chez VINCI Immobilier – sont mobilisés. Livraison prévue (et inéluctable !) le 1er mars prochain, date de remise des clés définitive à Paris 2024.
« Un recyclage urbain à grande échelle »
C’est l’expression employée dans la communication de VINCI Immobilier, et elle illustre plutôt bien les lieux. L’idée pour Universeine a été de mener une réflexion dès le début du projet sur les futurs usages des constructions composant le quartier. Pour ce faire, VINCI Immobilier a bénéficié d’un permis à double destination, un dispositif inédit pour favoriser la réversibilité des bâtis qui n’existe pas encore à ce jour dans le Code de l’urbanisme. Ont aussi été obtenues cinq nouvelles ATEx auprès du CSTB, permettant une richesse architecturale augmentée, caractérisée par de nouveaux mix de matériaux notamment.
Double destination, donc, pour une double vie : pendant les Jeux, et après. Concrètement, si les édifices livrés en mars prochain auront pour premier usage de loger quelque 6 000 athlètes de l’événement mondial – et accueillir leurs délégations –, ils composeront à terme un complexe urbain de 65 000 habitations, 56 400 m² de bureaux – qui accueilleront notamment 2 500 agents du ministère de l’Intérieur – et 3 000 m² de commerces, équipements et services pour tous (café associatif, ressourcerie, médiathèque...). Une phase de renouveau baptisée « Héritage » et qui sera livrée en 2025.
Ce pari de la réversibilité soulève des difficultés aussi bien techniques qu’administratives et juridiques. Dans les futurs logements des sportifs, les salles de bains sont préfabriquées et dotées de vasques déclipsables pour faciliter la seconde vie des lieux. Les cloisons, elles, sont démontables pour une modularité maximale. Enfin, pour les espaces qui seront de futurs bureaux, les cuisines individuelles ont été volontairement omises, un espace de restauration commun étant prévu sur le site. La partie résidentielle post-JOP est déjà commercialisée, et une quinzaine de réservations ont été effectuées à ce jour.
Ainsi, Universeine se veut être un exemple de « mixité programmatique et sociale » [Cyril Despres, Directeur Territorial Village des Athlètes résidentiel chez VINCI Immobilier]. Au total, ce sont 75 % des matériaux composant les structures qui doivent être recyclés ou réemployés à la fin de la première phase de vie de l’ensemble. À noter enfin que si le chantier comprend une part de construction neuve, il fait aussi la part belle à la rénovation de l’existant. C’est le cas pour deux blocs emblématiques de l’ensemble, le pavillon Copernic et la halle Maxwell, longue de 220 mètres et large de 20 mètres. De cette façon, passé, présent et avenir se conjuguent sans cesse sur ce projet.
Plusieurs vies, une ambition unique : la sobriété
Si l’aspect réversible des bâtis s’inscrit dans une démarche durable, ce n’est pas le seul élément à souligner en ce sens sur le chantier d’Universeine.
Côté matériaux, on relève notamment l’emploi d’un béton bas carbone – béton Exegy® permettant une économie de 3 243 teq CO2 – sur l’intégralité des planchers des bâtiments neufs du site, ainsi que pour des poteaux et voiles. Le bois, le métal ou encore l’aluminium, à l’impact environnemental mesuré, sont également privilégiés sur plusieurs parties de l’ensemble (façades, bardages, menuiseries…).
D’autre part, même si cela n’est pas forcément évident de prime abord, la nature trouve également toute sa place sur ce projet : tout d’abord, Universeine s’appuie sur une phase préalable de désartificialisation et dépollution des sols de l’ancienne friche industrielle, ouvrant la porte à un verdissement futur : 70 % de la surface des espaces de pleine terre sera plantée, tandis que 30 % des surfaces des terrasses et toitures sera végétalisée. De sorte que la phase « Héritage » accueille à terme de véritables oasis urbains permettant, entre autres, de rafraîchir les lieux.
Dans les logements, la sobriété est de mise aussi, et dans tous les sens du terme. Au premier coup d’œil, on remarque cette volonté de non-extravagance et de simplicité, dans le choix du mobilier notamment. Ces espaces sont également dotés de planchers chauffants et rafraîchissants raccordés à un réseau de géothermie à proximité du site.
Aujourd’hui, c’est la « dernière ligne droite » pour Universeine selon VINCI Immobilier. Les travaux sont en cours de finition à Saint-Denis, pour une première phase de vie du site dans quelques mois.