Une vision des infrastructures vertes comme piliers des villes de demain

Rédigé par

Amandine Martinet - Construction21

Journaliste

533 Dernière modification le 08/02/2024 - 12:00
Une vision des infrastructures vertes comme piliers des villes de demain

Mardi 6 février 2024, les Rencontres « Palette végétale urbaine 2024 », organisées par VALHOR et le pôle Paysage du syndicat de producteurs Verdir, avaient lieu dans l’Amphithéâtre de la Société Nationale d’Horticulture de France (SNHF) à Paris. Retour sur une intervention remarquée autour des infrastructures vertes. 

Michaël Fayaud, ingénieur de formation, est le cofondateur d'Urbasense, une solution qui offre aux acteurs des paysages urbains une expertise agronomique et technologique pour maîtriser et contrôler à distance la croissance des végétaux en ville, mais aussi mieux gérer l'arrosage desdites plantes en faisant des économies.

Tout un programme, donc, qui correspond parfaitement à celui des Rencontres « Palette végétale urbaine 2024 » qui ont eu lieu ce mardi 6 février dans le 7e arrondissement de la capitale. Sur une journée entière ont été discutées des questions liées à la renaturation urbaine, la place du végétal dans le microclimat urbain, ou encore les nouvelles stratégies végétales urbaines pour l’année à venir. Une manifestation coorganisée par VALHOR, l'Interprofession française de l'horticulture, de la fleuristerie et du paysage, et VERDIR, la Fédération Nationale des Producteurs de l'Horticulture et des Pépinières.

Mais revenons à l'intervention de Michaël Fayaud. L'objet de cette prise de parole n'était autre que la nécessité de développer les infrastructures vertes en ville pour lutter contre le réchauffement climatique. Par infrastructure verte, il est entendu un espace vert qui porte une responsabilité technique à vise technologique : c'est-à-dire, gérer les eaux pluviales ou encore rafraîchir un espace urbain, par exemple. Les arbres de pluie — avec une fosse de plantation pensée et dimensionnée pour gérer une partie des eaux de ruissellement, mais aussi favoriser le développement des sols et de la biodiversité — sont une bonne illustration de ce qu'est aujourd'hui une infrastructure verte en ville. 

Le cofondateur d'Urbasense affirme que pour qu'une infrastructure verte soit singulière, elle doit reposer sur un assemblage de systèmes complexes, fondés sur le vivant (les végétaux, les sols...) mais finalement résolument artificiels, puisqu'ils fonctionnent grâce à des technologies telles que des capteurs et autres solutions techniques innovantes. 

De l'avis de Michaël Fayaud, les infrastructures vertes ne peuvent se développer sur les territoires urbains que moyennant des financements hybrides et un management dit « agile » pour leur mise en place, fondé sur un ralentissement des boucles d'apprentissage et une meilleure anticipation des changements de contexte dans lequel s'insère le projet.

Enfin, nous apprenons lors de cette prise de parole que les infrastructures vertes sont non seulement éminemment culturelles, mais aussi politiques, dans le sens où elles provoquent toujours des réactions. Ce dernier constat n'est pas forcément négatif : pour notre intervenant, la recherche de consensus et d'une sorte de « moyenne des opinions » est une erreur. Nous avons besoin d'opérations radicales pour déplacer le seuil de normalité que nous connaissons jusqu'alors et transformer le taux d'acceptabilité des foules. Ce concept s'appelle la fenêtre d'Overton, et il s'applique à l'essor des solutions vertes sur le territoire pour réaliser la transition écologique et énergétique de ces derniers. 

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