Les arbres de la ville de Paris : exposition au stress hydrique

Rédigé par

Eric LARREY

Directeur de l'innovation

1814 Dernière modification le 12/07/2023 - 10:25
Les arbres de la ville de Paris : exposition au stress hydrique

Dans le cadre de notre étude d'un million d'arbres urbains, le patrimoine de la ville de Paris occupe une place particulière avec ses quelques 206 000 sujets répertoriés. Après les patrimoines de Strasbourg, de Montpellier et de Lyon, nous présentons ici quelques résultats sur l'analyse de sensibilités des espèces au stress hydrique.

Le cas de la ville de Paris

L'objet de notre étude est de comprendre comment les arbres de nos villes résistent au stress hydrique et en fonction de quels paramètres leur comportement peut être modifié. Il s'agit d'une étude multiparamétrique car l'exposition au stress hydrique est modulé par :

  • espèce bien évidemment
  • lieu de plantation
  • mode de plantation
  • type de revêtement environnant
  • âge, taille, mode de coupe...
  • état phytosanitaire
  • ..

Les résultats obtenus peuvent compléter les informations disponibles dans la littérature, d'autres modes d'études. 

La connaissance du comportement des espèces en milieu urbain revêt un enjeu majeur à l'heure où de grands projets de plantation sont envisagés pour lutter, entre autres, contre le réchauffement des cœurs urbains et les îlots de chaleur.

Le patrimoine de la ville de Paris, disponible en ligne, compte quelques 206 000 arbres dont voici les 22 espèces présentant plus de 2000 sujets.

La carte suivante présente leur répartition territoriale : 

 Leur rôle sur le rafraîchissement urbain est perceptible sur cette carte des îlots de chaleur :

L'analyse du stress hydrique

La méthodologie présentée précédemment a été utilisée et nous présentons ici des résultats relatifs au stress à l'arbre durant l'été 2021. 

Nous ne présenterons qu'une partie de l'espace urbain, particulièrement vaste. Les trois vues qui suivent concernent la frange nord de la capitale : 

la vue suivante concerne le centre de Paris :

cette dernière vue concerne le quartier de l'École miliaire et le quartier Denfert Rochereau.

 Les cartographies montrent une forte disparité du stress hydrique. A priori plus important pour les arbres d'alignement, le stress hydrique des arbres de rues varie sensiblement d'un site à l'autre. Mode de plantation, revêtement, stratégie d'arrosage (s'il y en a), nature des sols... sont à mobiliser pour alimenter l'analyse.

Après avoir analysé plusieurs patrimoines arborés de métropoles, une comparaison de ces analyses paraît nécessaire à la lumière des ces premiers résultats. Il semblerait en effet, en première analyse, que le patrimoine arboré de la ville de Paris subisse un stress hydrique supérieur à ce que nous avons pu constater sur Strasbourg, Orléans, Rennes, Lyon et Montpellier.

L'analyse en cours infirmera ou confirmera ce point de vue et nous y reviendrons dans une prochaine communication.

Comme pour les autres patrimoines arborés, nous avons étudié la sensibilité des espèces. Le graphe ci-contre présente la répartition des principales espèces présentes dans les rues (le comportement des arbres de jardin est très sensiblement différent) suivant un indice de résistance au stress hydrique.

La résistance est calculée en prenant le pourcentage de sujets dont le stress est inférieur à la moyenne (calculée sur la base de l'indice NDWI2).

Ben d'autres paramètres nécessitent d'être pris en compte pour analyser finement cette résistance.

Un travail passionnant et que nous espérons utiles pour aider au choix des espèces à planter aujourd'hui pour un fonctionnement optimal d'ici 15 à 20 ans, quand les arbres seront en pleine maturité.

Rendez-vous donc pour de nouvelles informations.

 

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