Le paysage de l'emploi redessiné par la transition écologique

Rédigé par

Stéphanie Santerre - Construction21

Journaliste

378 Dernière modification le 20/02/2024 - 11:32
Le paysage de l'emploi redessiné par la transition écologique

Dans la première mouture de son rapport sur les « stratégie emplois et compétences », le Secrétariat général à la planification écologique (SGPE) estime à 150 000 emplois créés autour de la transition écologique. Des créations qui ne se feront pas sans destruction, et sans accompagnement des secteurs pour aborder cette nouvelle ère économique et sociale. 

Déconstruire pour mieux reconstruire, supprimer des emplois pour mieux en créer… A l’image de la révolution industrielle ou de la transition numérique, voilà ce que l’histoire du travail nous aura enseigné. La transformation écologique, qui œuvre à l'adaptation des modes de production, de consommation et à la préservation environnementale, pourrait à son tour engendrer 400 000 nouveaux postes contre 250 000 supprimés d’ici 2030 (sur un total de 8 millions d’emplois actuels), estime dans cette veine le Secrétariat général à la planification écologique (SGPE). Un effet de balance positif pour l’économie et l’emploi à terme, mais non sans nuance… Dans la première version sa « stratégie emplois et compétences », le SGPE le souligne : « La transition écologique pourrait engendrer globalement 150 000 créations nettes d'emplois d'ici à 2030 (…), mais masquerait néanmoins des reconfigurations profondes entre secteurs ».

150 000 créations nettes d'emplois 

D'où la nécessité pour l'Etat et les collectivités locales d'accompagner cette transition pour limiter la casse. Automobile en tête (-60 000 emplois), les secteurs les plus impactés seraient le fret routier (-40 000), l'industrie (60 000) hors réindustrialisation… en proie à une baisse de main d’œuvre, table la SGPE. Brique indissociable des démarches écologiques, la rénovation thermique devrait quant à elle créer quelque 210 000 emplois, tandis que le besoin croissant d’électrification et de bioénergies en générerait près de 75 000. A horizon 2030, le déficit d’emplois correspondrait en outre à 75 000 dans l'agriculture, 222 000 dans le bâtiment (opérateurs qualifiés, conducteurs d'engins), 77 000 dans l'industrie et 384 000 dans le transport. « Déperditions entre formation initiale et accès à l'emploi, manque de renouvellement générationnel et d'attractivité de certains métiers… », selon le SGPE, compenser ce fossé ne sera pas mince affaire.

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