La rénovation, sujet phare de l'action du CeRCAD
Créé en 2010, le CeRCAD a développé une véritable expertise sur la rénovation énergétique en Midi-Pyrénées, région dont il est le centre de ressources du réseau BEEP. Rencontre avec Illona Pior, animatrice et Jonathan Kuhry chargé d’études.
Comment se traduit aujourd’hui votre expertise rénovation ?
Illona Pior : Nous sommes mobilisés sur ce sujet, notamment depuis 2013 autour du PREH (Plan de Rénovation Energétique de l’Habitat) avec des actions d’animation des réseaux professionnels locaux. Nos actions sont également très ciblées autour des plateformes de la rénovation énergétique, car la direction régionale de l’ADEME a demandé que le centre de ressource puisse les accompagner sur le volet mobilisation des professionnels. Cela se traduit par des interventions sur des sujets variés (RGE, groupements d’entreprises, aides financières) et l’apport de données, dans une totale neutralité.
Comment accompagnez-vous les professionnels de votre région ?
Nous avons créé « PRIS PRO », une assistance en ligne pour les accompagner en direct et qui rencontre toujours plus de succès. C’est un service à part entière au sein du CeRCAD, qui reçoit plus de 300 appels par an. Les questions qui nous sont posées portent sur l’accès à la certification RGE, les aides disponibles, les TVA réduites, l’ Eco-chèque Logement du conseil régional. Les interrogations des professionnels qui nous parviennent concernent essentiellement la rénovation de l’habitat. Les interlocuteurs sont : 70% d’entreprises et d’artisans, 13% de PRIS, 10% d’architectes et bureaux d’études. Lorsque des particuliers nous contactent, nous les redirigeons vers le Points Rénovation Info Service ou Espace Info Énergie le plus proche.
Vous avez aussi développé un observatoire de la rénovation
I.P. : Tout à fait, l’OCRE (Observatoire des Coûts de la Rénovation Énergétique) a été créé en 2013. C’est un outil partenarial unique qui fait suite à une demande de 2011 de la Région Midi-Pyrénées. Il s’agissait d’aider la Région à ajuster son dispositif d’aides Eco-chèque Logement.
Pour créer l’OCRE, nous sommes allés à la rencontre de l’ensemble des acteurs locaux du secteur : FFB, SCOP, Capeb, CINOV, PRIS, Espaces Info Énergie, DREAL-ANAH-DDT, Agences locales de l’énergie, etc.). En tout plus de 50 entretiens. Ces rencontres étaient nécessaires car la difficulté de l’exercice était de créer un outil qui réponde aux attentes des différents coconstructeurs de cet observatoire. Les synthèses de l’observatoire intéressent les financeurs, quant aux besoins techniques des entreprises nous y répondons grâce à des livrets techniques sur des opérations précises. Il s’agit de donner des éléments concrets aux entreprises pour tirer la filière bâtiment vers le haut.
L’OCRE, c’est aussi une manière de créer du lien dans le secteur du bâtiment. Et nos analyses sont autant de contenu pour les plateformes de la rénovation énergétique pour mobiliser les acteurs d’un territoire, notamment les professionnels.
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| Ilona Pior et Jonathan Kuhry | |
Quels enseignements tirez-vous de vos observations ?
Jonathan Kuhry : Pour parler des coûts, il nous fallait une observation fine des travaux. De cette observation, nous pouvons également tirer des tendances comme le développement des matériaux bio-sourcés ou répondre à des questions plus techniques comme l’impact des dispositifs d’aides financières à la rénovation sur les émissions de GES.
C’est dans cet esprit que nous avons noué un partenariat avec l’Ecole des Mines Albi-Carmaux. Ensemble nous observons les gains des ménages un an après leurs travaux de rénovation. Il s’agit de voir si ces gains réels correspondent aux gains théoriques sur lesquels reposent les aides à la rénovation. C’est notre troisième année de partenariat. La première année nous avons suivi trois ménages. La deuxième année, nous avons développé un logiciel pour le suivi. Cette année, nous avons noué un partenariat avec la DTT du Tarn pour suivre 10 ménages.