L’intelligence artificielle au service du développement durable

Rédigé par

Julien MERCIER

9604 Dernière modification le 15/01/2019 - 11:12
L’intelligence artificielle au service du développement durable

Alors que des inquiétudes planent sur la pérennité de notre planète, en proie au réchauffement climatique et à une diminution de ses ressources, l’intelligence artificielle apparaît aujourd’hui comme un instrument prometteur à mettre au service d’un développement plus durable. J’entends par développement durable, le modèle que nous devons impulser pour être en mesure de répondre à nos besoins présents, sans compromettre ceux des générations futures. Il ne s’agit pas seulement de climat et de respect de l’environnement, mais aussi de comportement humain et d’implication des citoyens dans le fonctionnement de nos sociétés.

S’il veut relever le défi du développement durable, le secteur de la construction, directement concerné par ces enjeux, doit anticiper de nombreux paramètres, liés au réchauffement climatique, aux innovations technologiques ou encore aux usages présents et futurs des différents ouvrages qui équipent nos villes et nos campagnes. Il doit être capable de déployer une vision globale et responsable de ses projets et de leurs incidences sur l’environnement, pour qu’ils soient vertueux à tous niveaux, en termes d’énergie, de déchet, de déplacement ou encore de qualité de vie.

Face à la multiplicité des données en jeu et de leur évolution permanente, le recours à l’intelligence artificielle prend tout son sens. Les bases de données dont nous disposons aujourd’hui et la puissance de calcul énorme des ordinateurs actuels permettent d’avoir une vision plus claire et plus complète de l’impact de nos constructions, en prenant en compte les propriétés des bâtiments existants et futurs, ainsi que la diversité des modes de consommation des citoyens d’aujourd’hui et de demain. En somme, l’intelligence artificielle, grâce à sa capacité à gérer un volume très important de données et à auto-apprendre – ce qu’on appelle le deep learning – nous incite à raisonner de façon globale et prédictive, et non plus de façon locale et immédiate. 

C’est une perspective inédite, une opportunité sans précédent, qui peut nous assurer un modèle de développement sain et maîtrisé. À condition cependant que nous soyons vigilants et que nous nous donnions les moyens de prévenir les dérives qu’un tel progrès peut susciter. Il convient pour cela de considérer l’intelligence artificielle comme le prolongement de l’intelligence humaine, comme une aide à la réflexion et non comme un outil de substitution à notre propre réflexion. À nous de décider ce que sera le monde de demain ; à nous, par conséquent, de réguler l’utilisation qui sera la nôtre de l’intelligence artificielle, pour qu’elle soit toujours au service d’un projet collectif. 

Une réflexion éthique est par conséquent indispensable pour garantir une gestion et une régulation responsables des données, à l’échelle locale, nationale et internationale. Il en va de notre liberté, qui constitue elle aussi un des piliers fondateurs du développement durable. 

Article signé par Julien Mercier, président d’IM-PACT, animateur du groupe de travail BIM & transition numérique de CINOV 

©Tierney

Partager :