L'État met le paquet pour les rénovations d'ampleur
En 2024, les ménages aux revenus très modestes pourront bénéficier jusqu'à 90 % d'aides pour la rénovation d'ampleur de leur logement, avec, là aussi, un coût total des travaux pris en compte rehaussé à 70 000 euros.
2024 sera l'année des rénovations d'ampleur ou ne sera pas. Le ministre de la Transition écologique a dévoilé ce mercredi 11 octobre le renforcement à venir pour l'an prochain des aides à la rénovation énergétique des logements. Ce sera donc inscrit au projet de loi de finances 2024, 5 milliards d'euros seront consacrés pour cette lutte contre les déperditions thermiques, et avec les émissions de CO2 et les factures énergétiques élevées chez les Français.
L'objectif est ambitieux. Le gouvernement souhaite atteindre 200 000 rénovations d'ampleur dès 2024. Pour se faire, jusqu'à 70 000 euros de travaux pourront être pris en compte pour les rénovations les plus performantes. Le taux de prise en charge de l'aide MaPrimeRénov', y compris les CEE valorisés par l'Anah, pourra quant à lui atteindre jusqu'à 90 % pour les ménages aux revenus très modestes qui rénovent une passoire thermique. Ces travaux ne pourront se faire sans accompagnement auprès du service France Rénov', permettant la réalisation d'un audit et de plusieurs devis auprès d'artisans certifiés RGE.
Et parce que le thermomètre grimpe de plus en plus souvent, le nouveau parcours accompagné pour les rénovations d'ampleur souhaite intégrer la problématique de bouilloires thermiques. "Les dépenses liées au confort d'été seront prises en compte dans l'assiette de dépenses éligibles de ce parcours", détaille-t-on au ministère de la Transition écologique. Grande nouveauté, l'installation de pompes à chaleur, y compris air-air réversibles, les brasseurs d'air et les protections solaires de parois vitrées pourront notamment être financés.
Tout pour la PAC
Pour les travaux par geste, l'ADN de MaPrimeRénov' sans accompagnement reste identique, à quelques évolutions près. Les aides allouées à l'installation de pompes à chaleur air-eau et géothermiques bénéficieront d'une hausse de 1 000 à 2 000 euros pour les ménages aux revenus modestes et intermédiaires, "afin d'accentuer la dynamique de remplacement des chaudières fonctionnant aux énergies fossiles", justifie-t-on au ministère.
En revanche, l'installation d'une pompe à chaleur ne pourra plus être le seul geste de travaux de rénovation énergétique dans une passoire thermique. Elle devra être intégrée dans un projet de rénovation d'ampleur, incluant notamment des travaux d'isolation.
« La rénovation des habitats privés est un enjeu central de la planification écologique qui prévoit de baisser de plus de la moitié les émissions sur ce secteur à horizon 2030, confie Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique. L’objectif national est ambitieux, il vise à augmenter le nombre de rénovations performantes tout en poursuivant le mouvement de diminution du reste à charge des ménages, notamment des plus modestes d’entre eux. Pour ne laisser personne sur le côté, nous avons tenu à simplifier le parcours en le rendant plus accessible. Cette nouveauté vise à offrir à nos concitoyens un meilleur confort tout en réduisant leur facture énergétique. Rénover une passoire thermique revient à en finir avec une passoire financière. »