L'eau en ville : expériences croisées à Lisbonne et Paris

Rédigé par

Amandine Martinet - Construction21

Journaliste

840 Dernière modification le 13/12/2023 - 11:22
L'eau en ville : expériences croisées à Lisbonne et Paris

Dans la capitale portugaise, l'aménagement urbain autour du port et du Tage a fait l'objet d'un voyage d'étude organisé par la Fabrique de la Cité en novembre dernier. Un compte rendu a été effectué lors d'un événement en date du 11 décembre, croisant ce cas pratique avec celui de la Seine. 

Comment concilier développement portuaire et croissance urbaine ? De quelle façon « considérer le cours d'eau comme un élément urbanistique de plein droit » [Céline Acharian, directrice générale de La Fabrique de la Cité] ? Par quels biais réunir les dimensions utilitaires et récréatives des fleuves ? Du 15 au 17 novembre 2023, La Fabrique de la Cité organisait une learning expedition à Lisbonne pour répondre à ces questions via le cas pratique de la plus petite capitale européenne (85 km² contre 105 km² pour Paris... et 1 572 km² pour Londres). Lundi 11 décembre, nous étions présents lors de l'événement « Entre fleuve et port, comment l'eau définit-elle l'aménagement de la ville ? », restituant les enseignements de ce voyage en direct des locaux de la Fabrique. 

À Lisbonne, la présence de l'eau est très forte et ce depuis toujours. Le Tage, fleuve traversant la ville, est omniprésent dans la culture lisboète et les imaginaires collectifs. Pourtant, ses connexions avec l'espace urbain ne sont pas optimisées — au regard notamment de Julien Meyrignac, rédacteur en chef d'Urbanisme, qui a participé à la LEX. Seul le parc des Nations, construit sur le fleuve à l'occasion de la dernière exposition universelle du XXe siècle, a réellement initié une continuité entre terre et eau. Plus largement, ce n'est qu'à partir des années 1990 que la mairie de Lisbonne amorce le réaménagement des berges du Tage. Si depuis, plusieurs édifices emblématiques se sont érigés sur le bord du Tage (des musées tels que le MAAT, par exemple), ils se présentent plutôt comme une suite de structures isolées plutôt qu'une réelle ouverture de la ville sur l'eau. Des progrès restent donc à fournir, sans nul doute, malgré les avancées existantes. 

Lire la note de la Fabrique de la Cité : D’une rive à l’autre, les villes moyennes aménagent leurs cours d’eau

La présence de l'eau est également très marquée dans la capitale française, où la Seine va devenir une « vitrine mondiale » à l'occasion des Jeux Olympiques de Paris 2024, pour Pauline Lavaud, conseillère au cabinet de la Maire de Paris. Lors de l'événement du 11 décembre à la Fabrique de la Cité, cette dernière affirme d'ailleurs que le fleuve était au cœur même de la candidature de la ville pour l'organisation de la compétition. L'un des impacts principaux des Jeux sur la Seine a été la volonté de retrouver un bon état écologique de l'eau, tant pour la biodiversité que pour l'activité humaine : traiter la qualité de l'eau, assainir les ports, verdir la flotte, végétaliser des quais... Avec des projets emblématiques à court terme tels que l'ouverture de trois nouveaux points de baignade en pleine Seine d'ici à 2025 (bras de Grenelle, bras au niveau du Pont Marie, et au niveau du Port de Bercy). 

On le constate donc dans plusieurs métropoles européennes, l'eau tient une place majeure dans l'organisation de la ville, mais nécessite une véritable réflexion pour y être pleinement intégrée. 

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