Diagnostic Résilience : objectif confort et bien-être estival
Lila Rebaudières - Hélène Avril EGIS CONCEPT
Le Diagnostic Résilience transforme les audits énergétiques en plaçant le confort estival des occupants au cœur des préoccupations. Développé par Elioth by Egis et Openergy by Egis, il permet l’évaluation du confort estival des bâtiments tout en offrant des solutions harmonieuses entre bien-être des utilisateurs et réduction des consommations énergétiques.
Pour caractériser l’inconfort estival dans les bâtiments, l’indicateur choisi est le degré-heure (DH), relatif à la somme du nombre d’heures considéré comme inconfortable par les occupants. Chacune de ces heures est pondérée par l’écart en °C entre la température opérative de la pièce et la température maximale de confort pour le corps humain. Le calcul de cette température maximale se base sur la notion de confort adaptatif (selon la norme ASHRAE-552010) pour prendre en compte le fait que le corps humain tolère des températures plus élevées lors des vagues de chaleur.
Cet indicateur est inspiré de la RE2020, réglementation s’appliquant uniquement sur des projets de constructions neuves. Après avoir créé un modèle type de bureaux et de logements sur un logiciel de simulation thermique, les données d’entrée (enveloppe, structure, usages, systèmes) ont été modifiées pour observer la variation des DH d’inconfort. Des conclusions ont pu être établies sur l’intensité de chaque donnée d’entrée sur l’inconfort des occupants. Ces études permettent de concentrer les travaux de rénovation sur les caractéristiques les plus impactantes pour le confort d’été tout en restant en phase avec l’objectif de réduction des consommations.
On peut d’ores et déjà retenir les solutions les plus impactantes sur le confort d’été des occupants :
- L’installation de protections solaires extérieures automatisées
- La ventilation naturelle et son automatisation (pour permettre notamment une ventilation nocturne)
- Le facteur solaire des vitrages
- L’adaptation des horaires d’occupation
- Une estimation simple et rapide
L’outil se présente sous la forme d’un questionnaire sur les caractéristiques du bâtiment, pouvant être complété lors d’une visite de site, en complément de l’audit énergétique. L’ouvrage reçoit une note comprise entre A et G (de la même manière qu’un diagnostic énergétique) et l’outil propose toutes les améliorations possibles afin d’arriver à la meilleure note, A. La notation se base sur une estimation simplifiée des DH, calculée en attribuant à chaque donnée d’entrée un nombre de DH en fonction de son impact positif ou négatif sur le confort et de son intensité.
Le Diagnostic Résilience peut être approfondi, si nécessaire, en intégrant les données d’entrée relevées sur site à une simulation thermique. Les solutions proposées peuvent alors être testées et des résultats plus précis (en nombre de DH par exemple) et plus diversifiés (ex : température maximale atteinte dans chaque pièce). Il s’agit ici d’une méthode plus longue et exigeante qui peut venir en complément du Diagnostic Résilience qui, lui, permet une estimation rapide et simplifiée de la résilience de l’ouvrage.
Des premières réponses analytiques face aux vagues de chaleur
Certains outils traitant de l’adaptation face aux fortes chaleurs existent déjà. On peut citer par exemple R4RE qui traite aussi d’autres aléas climatiques tels que les fortes précipitations, les sécheresses, les mouvements de terrains etc. Cet outil réalise un état des lieux et propose une liste d’améliorations pour mieux appréhender ces aléas. Toutes les typologies peuvent y être étudiées.
L’outil RITE calcule quant à lui rapidement et plus simplement les DH d’inconfort pour des logements à partir de données d’entrées sur les caractéristiques de l’immeuble, de l’appartement et du comportement des occupants.
Diagnostic Résilience se focalise uniquement sur le phénomène de vagues de chaleur. Son grand atout est le calcul simplifié de DH, un bon indicateur de l’inconfort des occupants. En s’intégrant à des audits énergétiques, il permet notamment de massifier et d’automatiser les diagnostics de résilience afin que les rénovations ne soient plus uniquement centrées sur la réduction des consommations mais aussi sur le confort estival et notamment d’avoir des données d’entrée plus précises et adaptées au projet que l’outil R4RE. De plus, les préconisations permettant de réduire les consommations ont souvent un impact négatif sur le confort estival. Ce double diagnostic permet d’éviter ainsi les rénovations qui ne sont pas adaptées aux vagues de chaleur.
Diagnostic Résilience est pour l’instant conçu uniquement pour les typologies de bureaux et de logements (finalisation au mois de février 2024) et est en cours de développement pour des typologies d’enseignement. Il est actuellement en phase de test afin de comparer les résultats à des performances réelles de bâtiments existants.