Cuisine et biodéchets font bon méthane
La société Le Graton lyonnais a fait le pari du biodéchet, un nouveau savoir-faire pour produire et tirer avantage du gaz vert dans sa logistique et au niveau local.
On peut être un chantre de la tradition et s’ouvrir sur l’avenir. Sur la scène culinaire lyonnaise, Le Graton lyonnais – qui tire son nom d’une spécialité charcutière revalorisant les restes de cochon – opère depuis près de 50 ans les mêmes gestes de confection. A ceci près qu’aujourd’hui, la société a engagé la production de gaz vert local et le traitement de biodéchets, en ligne avec sa politique d’engagement environnemental et d’économie circulaire. Pour se faire, la société située à Reventin-Vaugris (Isère) a noué un partenariat avec les sociétés Méthavarèze & Isère BioDéchets pour accompagner cette nouvelle donne.
Primo, l’approvisionnement. Pour Le Graton Lyonnais, cette première étape consiste à collecter les déchets (résidus de gras de porc non utilisés dans la fabrication) pour les mettre dans le méthaniseur – où commence la production de gaz vert, par un phénomène biologique naturel de fermentation des matières organiques. Une fois la méthanisation enclenchée – permettant aux bactéries de transformer la matière en biogaz et en digestat (produit organique fertilisant) – la valorisation peut commencer. Lors de cette étape, le biogaz devient du gaz vert qui pourra être utilisé en électricité, chaleur, gaz naturel, tandis que le digestat servira d’amendement pour les terres agricoles en tant que fertilisant naturel.
Pour la société, l’enjeu était double : environnemental d’abord, avec la production de gaz vert permettant de réduire les émissions de GES, et la création de compost naturel pour les terres agricoles locales, évitant ainsi de recourir aux engrais chimiques et améliorant les propriétés physiques des sols. Optimisée, la logistique engage également moins de carbone, en réduisant fortement les distances de transport de déchets : le Graton Lyonnais se trouve à moins de 5 km de ses partenaires. Enfin, la circularité peut s’enclencher, en intégrant la transformation des déchets comme dernier maillon de son modèle vertueux 100 % local.