COP28 J-15 : l'ONU fait le bilan des engagements pris par les Etats
Dans un rapport rendu public mardi 14 novembre, l'ONU estime que les émissions mondiales de gaz à effet de serre devraient baisser de 2 % jusqu'à 2030 contre 43 % promis lors de la COP21 de Paris.
Alors que les diplomates du monde entier sont attendus à partir de jeudi 30 novembre à Dubaï pour la 28ᵉ conférence sur le climat, l'ONU s'est penchée sur le respect des objectifs de l'accord de Paris signé par les Etats en 2015. Et le constat est édifiant.
Pour rappel, en 2015, les États s'étaient tous engagés, fait historique, à déployer des stratégies nationales afin de limiter le réchauffement global à 1,5 degré. Pour y parvenir, les émissions de gaz à effet de serre devraient donc baisser de 43 % entre 2019 et 2030 d'après les estimations des scientifiques de l'ONU. Problème, selon un rapport publié par l'organisation ce mardi 14 novembre, les mesures prises par les différents gouvernements ne permettront de baisser ces émissions que de 2 %. "L'ensemble des gouvernements ne fait que des pas de bébé pour empêcher la crise climatique, a déclaré Simon Stiell, le chef de l'ONU Climat. Ce rapport montre pourquoi ces gouvernements vont devoir accomplir des progrès audacieux à la COP28, à Dubaï, pour se mettre sur la bonne voie. Cela signifie que la COP 28 doit être un tournant décisif. Les gouvernements doivent non seulement se mettre d'accord sur les mesures climatiques les plus fortes à prendre, mais aussi commencer à montrer exactement comment les mettre en œuvre."
" Des pas de bébé " réalisés par les gouvernements
L'ONU reconnaît cependant le léger effort réalisé par une vingtaine de pays sur les 195 signataires de l'Accord de Paris. La mise à jour de leurs engagements ces dernières années permettrait de ralentir la hausse des émissions de gaz à effet de serre, passant d'une augmentation de 10,6 % entre 2010 et 2030 à 8,8 %. Pas de quoi non plus crier victoire. D'après le chef de l'ONU Climat, pour respecter l'Accord de Paris, l'accès aux ressources financières serait la priorité. "Il faut tenir tous les engagements, en particulier en matière de financement, qui est le principal moteur de l'action climatique. Et veiller à ce que nous renforcions partout la résilience aux impacts climatiques", a déclaré Simon Stiell.
Pour Dr. Sultan Al Jaber, président désigné de la COP28, l'événement de cette fin d'année à Dubaï doit être celui des rattrapages dans le temps. "La COP28 doit être un tournant historique dans cette décennie critique pour que les Parties saisissent le moment du Bilan mondial pour s'engager à rehausser leur ambition et à s'unir, agir et obtenir des résultats qui maintiennent 1,5 degré".
Rien ne semble encore perdu, à en croire l'ONU. Un deuxième rapport, publié également ce mardi 14 novembre sur les stratégies zéro carbone à 2050 de certains pays, indique que les émissions de gaz à effet de serre de ces pays pourraient être inférieures d'environ 63 % en 2050 par rapport à 2019, si toutes les stratégies à long terme sont pleinement mises en œuvre dans les délais. Reste à voir si la COP28 sera véritablement suivie d'actions concrètes à appliquer localement, et surtout, rapidement.