Climat : le FMI débloque 1,3 milliard de dollars pour la Côte d'Ivoire

Rédigé par

Anne-Sophie Tardy - Construction21

Responsable de l'éditorial

240 Dernière modification le 25/03/2024 - 11:49
Climat : le FMI débloque 1,3 milliard de dollars pour la Côte d'Ivoire

Avec cette aide, le Fonds monétaire international veut soutenir les réformes ivoiriennes au titre de la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD) en faveur de la Côte d'Ivoire.

Le conseil d’administration du FMI a annoncé mi-mars avoir approuvé un accord de 30 mois avec la Côte d'Ivoire pour un montant de 975,6 millions de DTS (environ 1,3 milliard de dollars). La raison de ce soutien financier selon l'administration, la vulnérabilité du pays face au changement climatique. "La hausse des températures, la perturbation des régimes de précipitations, les inondations, l’élévation du niveau de la mer et l’érosion du littoral constituent autant de problèmes majeurs qui mettent fréquemment en péril la réalisation d’une croissance économique résiliente, durable et inclusive", insiste le FMI dans un communiqué. Les facteurs de vulnérabilité de l’économie face au changement climatique s’expliquent en grande partie par la forte dépendance du pays à l’agriculture, ainsi que par la concentration des activités industrielles et de services dans les zones côtières. Selon le FMI, "l’agriculture, qui emploie environ la moitié de la population active, contribue à environ 17 % du PIB et 10 % des recettes fiscales. Parallèlement, le pays enregistre une augmentation des émissions de gaz à effet de serre et de la pollution dans les zones urbaines, qui présentaient toutefois un faible niveau initial."

La FRD devrait accompagner les réformes mises en œuvre par les autorités ivoiriennes pour améliorer l’adaptation au changement climatique et l’atténuation de ses effets, en particulier dans les domaines de l’agriculture, du transport, des infrastructures et de la gestion des finances publiques. L’accord au titre de la FRD soutiendra donc l’ambitieux train de réformes élaboré par les autorités, qui prévoit un dosage équilibré entre les efforts d’adaptation et d’atténuation, et repose sur six piliers : l’intégration de considérations climatiques dans la gestion des finances publiques ; l’amélioration de la gouvernance des politiques climatiques ; la consolidation des mesures de sauvegarde pour le secteur agricole ; la création d’un cadre régissant le financement vert et durable ; le renforcement de la résistance aux aléas climatiques ; et la maîtrise et la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Selon Kenji Okamura, président par intérim et directeur général adjoint du FMI, « la lutte contre l'impact du changement climatique est une priorité essentielle pour le pays, comme en témoignent son Plan national de développement et ses multiples stratégies et plans nationaux, y compris le rôle prédominant de la Côte d’Ivoire dans l'organisation de la 15e conférence des parties à la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification en 2022. Le pays a identifié des politiques prioritaires d'atténuation et d'adaptation pour accroître la résilience climatique dans ses contributions déterminées au niveau national (CDN). La mise en œuvre des réformes dans le cadre de la FRD devrait améliorer la résilience de la Côte d'Ivoire au changement climatique à moyen terme, remplacer des financements plus coûteux, constituer des marges contre les chocs climatiques et les besoins prospectifs de la balance des paiements qui en découlent. La collaboration étroite avec les partenaires au développement devrait assurer la complémentarité des programmes de tous les acteurs pour soutenir le programme de réforme du pays. Elle devrait également encourager l'effet catalyseur de la FRD pour financer les besoins de financement importants identifiés dans les CDN des autorités. »

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