Bientôt des aides financières pour lutter contre les canicules ?

Rédigé par

Amandine Martinet - Construction21

Journaliste

953 Dernière modification le 29/08/2023 - 11:07
Bientôt des aides financières pour lutter contre les canicules ?

 

De récentes déclarations du nouveau ministre délégué au Logement ouvrent la voie à un élargissement du dispositif existant MaPrimeRénov’ pour aider les particuliers à investir dans des équipements protégeant des fortes chaleurs estivales. Zoom. 


Patrice Vergriete, maire de Dunkerque, a été nommé ministre délégué au Logement il y a un peu plus d’un mois, à la suite du remaniement gouvernemental opéré par Emmanuel Macron le 20 juillet dernier. 

Le jeu des interviews commence donc pour l’homme politique. Interrogé sur France Inter le 24 août dernier à propos phénomène des « bouilloires thermiques », certains de ses dires ne sont pas passés inaperçus. En effet, les passoires thermiques classées F et G au DPE sont souvent placées sous le feu des projecteurs et font déjà l’objet de plusieurs dispositifs d’aides financières pour aider les ménages français à se prémunir du froid qui entre chez eux : primes énergie issues des CEE, éco-prêt à taux zéro, TVA réduite à 5,5 %... avec pour opérations éligibles en tête, le remplacement d’un système de chauffage vieillissant ou l’isolation thermique de tout ou partie du bâti. Mais s’il est en effet essentiel d’avoir chaud l’hiver, qu’en est-il d’être au frais l’été ? 

Cela n'a échappé à personne, les épisodes de forte chaleur s’intensifient et se multiplient sur tout le territoire métropolitain, rendant la période estivale presque invivable pour nombre de particuliers. 

Pour y faire face, Patrice Vergriete affirme qu’il faut « intégrer cette problématique de canicule dans l’adaptation des logements ». Concrètement, cela pourrait se traduire par un élargissement du dispositif MaPrimeRénov’, qui pourrait à l’avenir financer un panel de solutions pour œuvrer en faveur du confort d’été. Car si à ce jour, cette problématique n’est pas prise en compte en tant que telle dans les aides financières à la rénovation énergétique existantes, c’est par exemple le cas dans les départements et territoires d’outre-mer, dont il s’agirait de s’inspirer ici. Autrement dit, « s’appuyer sur l’expérience de l’outre-mer pour la généraliser à la métropole »

Pourraient ainsi faire l’objet d’un coup de pouce financier les opérations et équipements suivants : installation de sur-toiture ou de bardage ventilé, pose de chauffe-eau solaire individuel, mise en place de système de protection solaire sur les murs et les fenêtres : pare-soleil horizontaux, brise-soleil verticaux, protections solaires mobiles, lames orientales opaques, films réfléchissants sur lames transparentes…

Le groupement professionnel Actibaie, affilié à la FFB et réunissant l'ensemble des métiers des portes, portails, volets et stores, a accueilli plutôt positivement les annonces de Patrice Vergriete – « un premier pas dans la bonne direction » – tout en précisant qu’il fallait désormais dessiner les contours plus précis de cette volonté politique (budget alloué, conditions d’obtention, liste d’opérations concernées…). Rappelons tout de même qu’aujourd’hui, une grande partie des aides financières à la rénovation énergétique ne s’adresse qu’aux propriétaires – occupants ou bailleurs – des logements.  

Le nouveau ministre du Logement a également évoqué dans cet entretien sa vision plus globale de la construction en France : « Aujourd’hui, nous n’avons pas forcément besoin de développer la construction partout dans le pays ». Il faut selon lui l’adapter en fonction des besoins en logement sur le territoire. C’est-à-dire notamment, mettre l’accent sur les zones touristiques et à forte concentration d’étudiants, par exemple. 

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