Accélérer la place des EnR dans la transition énergétique des territoires : 8 fiches pratiques pour accompagner les élus locaux dès le développement de projet d'EnR

2554 Dernière modification le 19/07/2023 - 11:26
Accélérer la place des EnR dans la transition énergétique des territoires : 8 fiches pratiques pour accompagner les élus locaux dès le développement de projet d'EnR

Pour limiter l’ampleur du changement climatique, la France s’est engagée à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Relever ce défi suppose de décarboner profondément le mix énergétique par une réduction des consommations d’énergie et par le développement massif des énergies décarbonées.

Face à l’urgence, toutes les filières de production d’énergies renouvelables, électriques et thermiques, doivent accélérer leur rythme de déploiement. D’ici 2030, la part des énergies renouvelables (EnR) dans la consommation finale d’énergie devra atteindre 33 % (19 % en 2021) selon la réglementation en vigueur, objectif porté à 42,5 % par la dernière directive européenne sur les EnR. Dans le cadre de la mise en œuvre de la loi du 10 mars 2023 relative à l’accélération de la production des EnR, le ministère de la transition énergétique et l’ADEME mettent à la disposition des élus locaux un ensemble de fiches présentant les principaux enjeux et atouts de chaque filière d’EnR (coûts, impacts, emplois, production) ainsi que les moyens et outils disponibles pour engager les territoires dans la transition énergétique.

Le développement des EnR, un atout pour les territoires

Chaque territoire possède un potentiel de développement des EnR et peut bénéficier des multiples atouts de ces installations, permettant de contribuer à leur résilience, attractivité, autonomie et développement d’activités économiques. En effet, le développement des EnR assure aux territoires la valorisation des ressources disponibles localement, à l’image de la biomasse, des sols, de l’eau, du vent et du soleil, dans une logique d’économie circulaire. Aussi, ces énergies permettent de développer économiquement les territoires et de créer des emplois non délocalisables. A titre d’exemple, le marché des EnR&R représentait en 2020, 31,3 milliards d’euros, en hausse de 14,5 % par rapport à 2018, et 112 930 ETP. Les énergies renouvelables assurent également des retombées fiscales, notamment grâce à l’imposition forfaitaire sur les entreprises de réseaux (IFER) pour les EnR électriques, la réduction de la volatilité des prix des énergies pour la collectivité et enfin elles génèrent des bénéfices sociaux en sécurisant le montant de la facture énergétique pour les ménages, contribuant à lutter contre la précarité énergétique.

8 fiches pour aider à relocaliser et développer la production d’électricité, de chaleur et de froid par les énergies renouvelables dans les territoires

Les communes sont essentielles au déploiement des projets d’EnR dans les territoires, et la loi de mars 2023 leur a donné un rôle central dans la planification de leur développement, notamment à travers la définition des zones d’accélération. Développer l’ensemble de ces filières est indispensable à l’atténuation du changement climatique et au renforcement de la souveraineté énergétique française. Ce jeu de fiches présente la diversité des énergies renouvelables à développer, leurs enjeux, leurs intérêts notamment pour les territoires. Ces fiches mettent à disposition des chiffres clés fiables, le potentiel de développement, et des sources documentaires pour aider à la mobilisation des collectivités en vue de la massification des EnR au sein des territoires.

« Les objectifs et l’ampleur du développement attendu des EnR impliquent une mobilisation de tous les territoires. Les collectivités territoriales disposent de compétences en matière de stratégie de développement des EnR et de multiples leviers d’action dans le cadre de la planification territoriale Climat-Air-Énergie », indique David Marchal, Directeur Exécutif de l’Expertise et des Programmes à l’ADEME.

  • Le bois énergie

Le bois énergie est une énergie renouvelable mature soutenue par des technologies performantes. Elle est la première énergie renouvelable de France en termes de consommation. A ce titre, il a un rôle majeur à jouer yydans la transition énergétique, en particulier pour la production de chaleur. La filière permet aux décideurs locaux de prendre en main la question de l’approvisionnement énergétique de leur territoire, d’opter pour le mode de gouvernance et de gestion de production d’énergie les mieux adaptés et de constituer de véritables outils des politiques d’aménagement du territoire dans lesquelles ils s’intègrent.

  • La géothermie de surface

La géothermie de surface concerne l’exploitation de l’énergie contenue dans le sous-sol jusqu’à 200 m de profondeur. Aujourd’hui, le potentiel de la géothermie est sous-exploité, elle représente moins de 1 % de la consommation finale de chaleur en France métropolitaine. Les territoires gagneraient à accélérer son développement de ce gisement disponible 24h/24 sur plus de 85 % du territoire national. La géothermie de surface est une filière créatrice d’emplois dans des domaines et qualifications variés : forages, génie civil, génie thermique (installation de pompe à chaleur et équipements associés), maintenance, etc.

  • La géothermie profonde

La géothermie profonde est une énergie renouvelable et locale. La France dispose d’une longue et riche expérience dans cette filière, aujourd’hui reconnue à l’international. Compte-tenu de son coût et de son impact environnemental limité, il convient de prioriser son usage dans les zones qui lui sont favorables. Si un projet de géothermie profonde nécessite un investissement initial important, le coût du MWh est parmi les moins élevés, et reste peu sensible à l’évolution du coût des énergies fossiles, contribuant ainsi à prévenir la précarité énergétique.

  • Le solaire thermique

Disponible partout en France, l’énergie solaire est une solution fiable, performante et compétitive qui peut fournir une part importante des besoins de chaleur pour les entreprises, les collectivités et les particuliers, pour la production d’eau chaude sanitaire et le chauffage. Son potentiel de développement et d’utilisation est significatif : dans l’industrie, 30 % de l’énergie finale consommée pour des températures de moins de 200°C seraient compatibles avec un système solaire thermique. 80% des besoins de chaleur en période estivale, essentiellement d’eau chaude sanitaire, pourraient être couverts par ces installations.

  • Le photovoltaïque

Le solaire photovoltaïque est aujourd’hui l’une des filières de production d’électricité renouvelables les plus compétitives. Il présente l’avantage majeur d’exister sous différentes technologies et de pouvoir être installé sur des terrains ou surfaces variés, y compris à grande échelle. La production d’électricité photovoltaïque apporte des revenus fiscaux aux territoires, et permettent des économies substantielles grâce à des coûts concurrentiels et stables sur le long terme.

  • Réseaux de chaleur et de froid

Les réseaux de chaleur et de froid alimentent des bâtiments à partir d’un ou plusieurs moyens de production de chaleur et/ou de froid centralisés, fonctionnant notamment à l’aide d’énergies renouvelables et de récupération (EnR&R), qui représentent actuellement 63 % de leur alimentation : chaleur récupérée sur des usines de valorisation des déchets ou des industries, géothermie, solaire thermique, bois énergie. La stabilité des coûts de ces EnR&R protège les consommateurs de la volatilité des prix du gaz ou de l’électricité, aidant collectivités et entreprises à mieux maitriser leur budget. Les réseaux de chaleur contribuent à l’emploi local sur toute la chaine de valeur, avec estimation de 3 500 ETP dans cette filière.

  • La méthanisation

La méthanisation est une énergie renouvelable fonctionnant en économie circulaire. Elle repose sur le traitement biologique d’une ressource locale, une valorisation énergétique locale et un retour au sol des digestats. La méthanisation est ainsi un atout pour les territoires en réponse à leurs besoins tant énergétiques qu’agroéconomiques.

  • L’éolien

La filière éolienne est la seconde source de production d’électricité d’origine renouvelable en France (après l’hydraulique), et a permis de couvrir 8,3 % de cette production en 2022. Grâce à l’éolien terrestre implanté sur son territoire, la collectivité peut obtenir des tarifs d’électricité concurrentiels et stables sur le long terme, y compris pour les parcs hors du soutien public. La collectivité peut également prendre part à la gouvernance d’un projet éolien sur son territoire (projet citoyen) et obtenir des retombées économiques provenant de la vente de l’électricité.


Pour rappel, parmi les objectifs fixés par la France pour atteindre la neutralité carbone :

Une réduction de la consommation énergétique finale de 20 % d’ici à 2030 et de 50 % d’ici à 2050 par rapport à 2012 ;
D’ici 2030, une augmentation de la part des énergies renouvelables à hauteur de 33 % de la consommation finale (19 % en 2021), 40 % d’EnR de la production d’électricité, 38% de la consommation finale de chaleur (24 % en 2021), 15 % de la consommation finale de carburant et 10 % de la consommation de gaz.

 

Actualité publiée sur ADEME Presse
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