Energie positive et convergence des réseaux

Rédigé par

Philippe NUNES

DG

2811 Dernière modification le 06/03/2017 - 11:02
Energie positive et convergence des réseaux

Un BEPOS a des besoins de consommation qui varient selon l’heure de la journée, les jours de la semaine, la saison, le climat. Une production d’EnR associée au BEPOS dépend de sa source naturelle (soleil, vent, hydraulique, biomasse ou encore géothermie).

En prenant l’exemple d’un BEPOS avec production photovoltaïque (PV), on constate qu’un des enjeux porte sur l’adéquation entre les besoins de consommation du bâtiment et la production PV.

Un bâtiment à usage tertiaire ou commercial va consommer en semaine essentiellement dans la journée. La production PV est donc en phase avec la consommation. Si la puissance maximale du PV est adaptée, l’autoconsommation sera maximale et l’injection sur le réseau minimale. Le week-end par contre, la consommation sera faible alors que l’injection sur le réseau sera forte.

Pour un bâtiment résidentiel, la pointe de consommation se situe en soirée, hors période de production PV. A moins d’installer une faible puissance de PV, l’injection sera forte les jours de semaine.

Le réseau électrique permet de mutualiser les besoins de consommation et la production locale et, à l’échelle d’un quartier, de maximiser l’usage local de la production PV. Cette mutualisation permet d’optimiser l’implantation de la production PV, (orientation, inclinaison, ombres…).

C’est bien l’objectif visé par les pouvoirs publics : l’article 8 de la loi relative à la transition énergétique précise que « cette production peut être localisée dans le bâtiment, dans le même secteur ou à proximité de celui-ci ».

Un BEPOS n’est donc pas un bâtiment autonome en énergie. Un BEPOS s’inscrit dans un quartier et c’est à l’échelle d’un territoire, grâce au réseau électrique, qu’il faut en apprécier sa valeur.

Le réseau apporte une puissance garantie 24h sur 24, 365 jours par ans

Pour un BEPOS, l’intérêt du réseau est renforcé par l’intermittence de certaines EnR. En reprenant l’exemple du PV, on constate qu’un autre enjeu porte sur le besoin de puissance garantie 24h sur 24, 365 jours par an. 

Lors des journées nuageuses, le réseau apporte cette puissance garantie en acheminement l’énergie d’autres sources de production.

L’impact du BEPOS sur le réseau électrique peut être maîtrisé

Si la production est supérieure aux besoins, le BEPOS sera régulièrement injecteur d’énergie sur le réseau et des renforcements seront nécessaires. Cette situation est plus courante en en zone rurale qu’en zone urbaine.

A l’inverse, si le dimensionnement de la production est adapté à la consommation, l’impact du BEPOS sur le réseau peut être neutre, voire positif si sont mis en oeuvre des moyens de flexibilité ou de stockage.

Yves BARLIER
Chef du pôle régulation
ENEDIS

Ingénieur Supélec, Yves Barlier a une longue expérience des réseaux électriques notamment insulaires. En charge pour Enedis des relations avec les ministères et la Commission de Régulation de l’Energie, il a également donné des conférences sur l’insertion des EnR sur le réseau dans des programmes de master.

Extrait du Manifeste EnerJmeeting 2017
Télécharger le manifeste EnerJmeeting 2017

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