COP24 : l’urgence climatique n’attend pas

Rédigé par
ALTEREA Ingénierie

Ingénieriste de l'énergie

1417 Dernière modification le 11/12/2018 - 11:27
COP24 : l’urgence climatique n’attend pas

Entre le 3 et le 14 décembre 2018, les yeux seront rivés sur la 24e Conférence de l’ONU sur le climat, dite COP24. Cette dernière a pour objectif principal de mettre en application les mesures de l’Accord de Paris de 2015, adopté par 195 pays et l’Union Européenne.

C’est à Katowice, en Pologne que se déroule actuellement la COP24. Le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), travaillant sur l’évolution du climat et soumettant des solutions pour limiter le réchauffement climatique, a publié un rapport en octobre 2018 traitant une nouvelle fois de l’urgence climatique.

Les objectifs de la COP24 sont clairs :

  • Adopter les règles d’application de l’Accord de Paris
  • Rehausser les engagements des pays signataires

Alors que les Etats-Unis ont annoncé leur retrait de l’Accord de Paris et que l’Australie et le Brésil se montrent de plus en plus réticents aux dispositifs mis en place, il semble de plus en plus compliqué de mobiliser les pays.

Malheureusement, le réchauffement climatique se poursuit

En 2015, avec l’Accord de Paris, les pays signataires s’étaient fixés comme objectif de limiter le réchauffement climatique à +2°C (voir 1,5°C) d’ici la fin du siècle. Selon le GIEC, les résultats actuels sont loin d’aller dans ce sens et convergent plutôt vers une hausse de 3°C d’ici 2100.

Par exemple, pour respecter cet objectif fixé en 2015, le GIEC signale que les émissions de CO2devraient être réduites de 50% d’ici 2030, par rapport à 2010.

Des financements remis en cause pour les pays en développement

Lors de la COP15, en 2009, à Copenhague, les pays développés prévoyaient d’aider les pays en développement dans la mise en place de politiques climatiques à hauteur de 100 milliards de dollars d’ici 2020. Ce financement devait leur permettre de mener à bien leur transition énergétique.

À l’heure actuelle, les économies réalisées par les pays occidentaux ne permettent pas de tenir cette promesse pour 2020.

L’inquiétude de Jean Jouzel

Pour Jean Jouzel, climatologue et glaciologue, l’optimisme n’est plus au rendez-vous. . En effet, les États-Unis (2e pays émetteur de CO2 dans le monde) veulent quitter cet accord ainsi que le Brésil. La Russie campe sur ses positions et ne souhaite pas s’engager dans ce dispositif.

Dans une interview pour France Télévisions, Jean Jouzel précise : « Si on veut réussir la transition vers une société sobre en carbone, disons 1,5°C, il faudrait diviser les émissions par 2 entre 2020 et 2030, arriver à une neutralité carbone en 2050 ».

Jean Jouzel tire la sonnette d’alarme : « Plus on dépasse les 2 degrés, plus les phénomènes climatiques deviennent prégnants et forts. […] Dès 3 ou 4 degrés, il y a des risques de conflits, un accroissement des inégalités entre les pays riches et les autres pays. ». Il ajoute : « Dans la deuxième partie de ce siècle, deux européens sur trois seront victimes chaque année d’un événement climatique extrême. […] Il y aurait une partie de la Chine, où vivent actuellement 400 millions d’habitants, où les conditions de température et d’humidité rendront les activités à l’extérieur impossibles. Ce sont des régions qui deviendront invivables l’été ».

L’ensemble de nos pratiques quotidiennes (chauffage, appareils électriques, électroménagers, alimentation) représente plus de 60% des émissions de gaz à effets de serre en France. « Les petits gestes sont loin d’être négligeables » pour le climatologue.

Les dispositifs instaurés en France

La France est engagée dans la lutte contre le réchauffement climatique. À la suite de l’Accord de Paris, la France a défini une politique climatique importante au travers :

  • De la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) et de la Stratégie nationale bas carbone (SNBC)
  • Du Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC)

Ainsi de nombreux dispositifs ont été mis en place :

  • La Loi d‘orientation des mobilités pour améliorer la mobilité des citoyens au quotidien dans le respect
  • La Feuille de route pour l’économie circulaire (FREC)
  • Le Plan Biodiversité
  • Le One Planet Summit qui rassemble les acteurs privés et publics pour la lutte contre le réchauffement climatique
  • La feuille de route pour atteindre les Objectifs de Développement Durable (ODD) de l’Agenda 2030 des Nations Unis

Prochain rendez-vous en 2019

Certains anticipent la suite. Alors que la COP24 ne résoudra pas l’ensemble des problèmes climatiques et énergétiques, l’ONU organise un Sommet en septembre 2019. La Jamaïque et la France ont été missionnées pour travailler le volet « finance » pour ce prochain rendez-vous.

Article rédigé par ALTEREA
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