L'Institut Français se dote d'un nouveau siège : visite des lieux
Sobre et élégant, le nouveau siège de l'Institut Français est investi depuis quelques mois seulement, mais se montre déjà plein de promesses pour ses occupants... comme pour l'environnement.
Le nouveau siège de l'Institut Français, ce sont des espaces neufs livrés en décembre 2023 et investis en janvier 2024, sur la base d'une ancienne imprimerie rénovée par le Groupe Terrot — un référent en matière de densification d'immeubles de bureaux dans la capitale, déjà très présent dans le 11e arrondissement — accompagné de l'agence Renaissance les architectes.
Sur ce projet, l'architecte Nicolas Dewynter explique toute l'importance de la question de l'héritage et de la transmission, aussi bien pour les futurs usagers que pour la ville. Une logique de réversibilité et d'adaptabilité s'est instaurée, pour un rendu profondément transformé, mais qui a vocation à durer : sur un exosquelette le plus sobre possible, les plateaux de l'ensemble sont facilement cloisonnables grâce à la composition de façade, ce qui fait de l'ensemble un bâtiment sécable et divisible dans le temps.
Le bâtiment a trouvé une seconde vie également via la restitution des espaces extérieurs, sur une base pourtant totalement imperméabilisée — les 6 niveaux abondent de terrasses végétalisées par des essences locales — et une percée de la lumière naturelle sur les quatre orientations (contre deux auparavant). Sur l'esthétisme, simplicité et sobriété priment, dans une logique de minimalisme compatible avec les exigences écologiques actuelles. À noter également, l'utilisation de la préfabrication avec des prémurs pour un chantier plus efficace et moins invasif.
Une multiplication des efforts en matière d'environnement qui a valu à ce projet d'être certifié BREEAM very good.
Le bâtiment est aussi une preuve (s'il en fallait une !) que durabilité et rentabilité sont liées : Eva Nguyen Binh, Présidente de l'Institut Français, affirme que le nouveau siège permettra des économies de l'ordre d'environ 1 million d'euros par an, notamment du fait de la faible consommation énergétique des lieux.
Enfin, notons que dans locaux, le lien avec l'art est permanent — bien entendu, lorsque l'on connaît la mission principale de l'Institut Français : accompagner et promouvoir la culture française à l'international. Ainsi, des œuvres d'artistes renommés ou émergents parsèment les différents étages (Philippe Starck, Alix Delmas, Paul Pouvreau... ) côté cour comme côté rue. Dans quelques mois, un projet de la jeune photographe et plasticienne Clara Rivault viendra habiller la façade extérieure de l'Institut Français, sous forme d'une plante aux tiges exponentielles, aux vitraux colorés venant s'entrelacer à la surface.
Une recomposition d'espace de vie inspirée et inspirante, donc, qui demande désormais à s'étoffer avec l'occupation progressive des lieux.