L'Etat à l'assaut des haies

Rédigé par

Anne-Sophie Tardy - Construction21

Responsable de l'éditorial

702 Dernière modification le 02/10/2023 - 11:47
L'Etat à l'assaut des haies

Le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, et la secrétaire d'Etat chargée de la biodiversité, Sarah El Haïry, ont annoncé un plan à 100 millions d'euros pour enrayer la disparition des haies avec l'objectif d'en planter 50 000 km d'ici 2030.

"Je vous haie compris !", aurait pu scander le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau ce vendredi 29 septembre, en déplacement dans le Morbihan avec la secrétaire d'Etat en charge de la biodiversité. L'occasion de mettre en oeuvre un "pacte" social  pour replanter des haies dans l'Hexagone. 

Selon un rapport du ministère publié en avril dernier, 1,4 million de kilomètres de haies, soit 70 %, ont disparu du bocage depuis la Seconde Guerre mondiale. En cause, l'expansion urbaine, le remembrement agricole ou encore le manque d'entretien. L'intérêt écologique de ces haies, remparts contre le réchauffement climatique et refuges de biodiversité, semble avoir atteint le gouvernement. Priorité de la planification écologique présentée mi-septembre, l'objectif est ambitieux : planter 50 000 kilomètres de haies d'ici fin 2030.

Pro-biodiversité et pro-biomasse

Une enveloppe de 110 millions d'euros sera ainsi débloquée en 2024. Le ministère de l'Agriculture a également annoncé la mise en place de financements jusqu'en 2027, sans précision du montant alloué. Pour Marc Fesneau, ce plan est « un symbole fort de la réconciliation possible de tous les acteurs autour des enjeux de la transition écologique », la haie ayant le mérite de réunir chasseurs, associations de protection de l'environnement, collectivités et agriculteurs autour de la table.

Avec ces futurs milliers de kilomètres de haies, le gouvernement espère également répondre à la croissance rapide des besoins en biomasse, les déchets de taille de haies pouvant alimenter les centrales. Une utilité qui reste à confirmer selon la Ligue de protection des oiseaux (LPO), France nature environnement et WWF. A l'annonce du plan, les organisations ont précisé qu' « en l'état, les modalités de valorisation de la biomasse provenant des haies ne s'accompagnent pas de garanties suffisantes pour éviter leur surexploitation ». Et préconisent de reconduire l'enveloppe de 110 millions d'euros tous les ans jusqu'en 2030.

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