Erosion des littoraux : l'estimation prend du relief

Rédigé par

Stéphanie Santerre - Construction21

Journaliste

221 Dernière modification le 09/04/2024 - 11:00
Erosion des littoraux : l'estimation prend du relief

Le recul de plus en plus marqué du trait de côte en métropole et ses territoires d'outre-mer fera partie, par le biais de cartographies et de scenarii, des grands chantiers d'anticipation du prochain Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC 3). 
 

Le climat se réchauffe, la mer grignote. Chaque année, pour l’Hexagone et les outre-mer, scénarii et cartographies le confirment : le trait de côte recule, menaçant quantité de bâtiments et habitations nichés sur les littoraux. Soulevant des enjeux économiques et sociaux majeurs, l’érosion s’invite au menu des réflexions visant à anticiper et adapter les territoires concernés, mais aussi à mesurer et organiser dès à présent la solidarité nationale afin de prévenir collectivement les impacts.

Ainsi s’attèlent les travaux menés par le Conseil national du trait de côte - réuni jeudi 4 avril -dans l’optique d’alimenter le projet de troisième Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC 3) qui sera présenté par le ministère de la Transition écologique dans quelques semaines.

Autour de la table, le Cerema a d’ores et déjà publié ses travaux à différentes échéances à l’échelle nationale, alertant déjà qu'à horizon 2028, un millier de bâtiments seraient concernés par le recul du trait de côte, principalement des bâtiments résidentiels (300) et commerciaux (190). « Ceux qui peuvent être estimés ont une valeur vénale d’environ 235 M€. »


20 000 lieux sous les mers 

L’échéance à 2050 noircit le tableau, avec 5 200 logements menacés, dont 2 000 résidences secondaires, pour une valeur vénale estimée à 1,1 Md€. 1400 locaux d’activité seraient également concernés pour une valeur vénale (hors fonds de commerce) estimée à 120 M€ 2050. Pour le Cerema, ce scénario « objectif et vraisemblable » intègre la poursuite tendancielle du recul du trait de côte et repose sur le maintien en place et l’entretien de tous les ouvrages de protection du littoral.

À 2100, ce sont 450 000 logements pour une valeur vénale de 86 Md€, 55 000 locaux d’activités pour une valeur vénale de 8 Md€, 10 000 bâtiments publics, 1 800 km de routes et 240 km de voies ferrées qui pourraient être impactés si rien n’est fait. « 2100 est un scénario d’inaction (disparition complète des structures de défense côtière et sur l’ennoiement progressif de toutes les zones topographiquement basses du littoral) ». A cette échéance, le Cerema se base sur une estimation haute du GIEC et retient une hausse possible de 1m du niveau des mers et des océans. « En augmentation constante depuis le début du 20e siècle, ce phénomène devrait s’accélérer ».

Les travaux se poursuivront dans le cadre du PNACC 3 : mise à jour de l’indicateur national trait de côte, travail de connaissance des ouvrages littoraux, appui aux collectivités pour leur cartographie locale, etc.

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