METAL 57, une nouvelle aire pour le vivant

Rédigé par

Vincent Voute

785 Dernière modification le 19/10/2023 - 16:09
METAL 57, une nouvelle aire pour le vivant

Ancien atelier automobile devenu immeuble de bureaux de BNP Paribas Real Estate, METAL 57 est un exemple de reconstruction de la ville sur la ville et de reconversion d’actif immobilier. Implanté sur un ancien site industriel, l’immeuble a fait l’objet d’un travail poussé afin de se muer en relai du vivant, en laboratoire d’observation et d’expérimentation en matière de biodiversité urbaine. 

METAL 57 est l’un des héritiers de l’histoire industrielle de Boulogne-Billancourt. C’est en 1984 que, face à l’Île Seguin et au cœur du quartier du Trapèze, le constructeur automobile Renault inaugure l’usine 57 Métal afin d’y abriter ses ateliers de fonderie. Inoccupé depuis 2012, le bâtiment fait l’objet à partir de 2018 d’une importante opération de restructuration par les équipes Promotion de BNP Paribas Real Estate pour devenir METAL 57, un immeuble conçu comme un démonstrateur des savoir-faire et engagements RSE de l’entreprise.

Depuis 2018, celle-ci s’est dotée d’une politique et d’engagements en matière de préservation de la biodiversité, qu’elle s’est appliquée à mettre en œuvre dans la conception du nouvel immeuble. Implanté dans un contexte urbain où le végétal occupe une place importante grâce aux parcs et jardins privés qui le maillent, ainsi qu’à la proximité des bords de Seine, du parc de Billancourt et des bois de Meudon et de Boulogne, METAL 57 devait donc à la fois s’insérer au mieux dans cette continuité écologique urbaine, mais aussi en devenir acteur. 

L’immobilier comme relai de la biodiversité

Afin de faire rayonner le sujet de la biodiversité en immobilier, BNP Paribas Real Estate avait inscrit son ancien immeuble, situé à Issy-les-Moulineaux, parmi les bâtiments pilote du label Biodivercity Life. C’est donc forte de cette expérience que l’entreprise a souhaité poursuivre cette démarche lors de la conception de METAL 57. Convaincue que la biodiversité urbaine est un atout pour améliorer le cadre de vie, de travail et le bien-être des usagers, BNP Paribas Real Estate a, dès la conception de l’immeuble, visé l’obtention du label Biodivercity étiquette ABAB (niveau performant), confirmé en phase exploitation. Ainsi, l’immeuble a fait l’objet d’une importante réflexion en matière d’intégration de la biodiversité, menée de concert par les équipes Promotion de BNP Paribas Real Estate, l’architecte et le paysagiste de l’immeuble, accompagnés par un écologue.

Le rooftop, entre préservation et sensibilisation au vivant    

Si l’intégralité du site a bénéficié d'opérations de dépollution et de remise en état de ses abords, désormais transformés en espaces publics végétalisés, le rooftop de l’immeuble a été aménagé pour devenir un lieu propice au vivant, un espace de pédagogie et de cohésion pour les collaborateurs, ainsi qu’un démonstrateur de la manière d’installer, de gérer et d’animer des espaces vivants sur des bâtiments en milieu urbain. S’étendant sur près de 3 500 m², la toiture végétalisée abrite une centaine d’espèces végétales, choisies pour leur caractère local et non-invasif. Grâce à une épaisseur de substrat pouvant atteindre jusqu’à un mètre, la « zone refuge » de biodiversité de 2 100 m² située en son centre accueille plusieurs strates végétales : herbacée et couvre-sol, arbustive et arborée. Afin de permettre à l’avifaune et à l’entomofaune de s’y épanouir, des dispositifs d’accueil ont été installés : nichoirs de différents diamètres, fagots, sablières, noues, bûches percées et ruches.

Par ailleurs, le garde-corps vitré a été équipé d’un film invisible à l’œil humain destiné à éviter les collisions avec les oiseaux. Si la zone centrale, réalisée par Sénariz, est consacrée à la biodiversité, les contours ceinturant le rooftop sont quant à eux dédiés à l’agriculture urbaine. Plusieurs types de structures de culture maraichère, entretenues en partenariat avec Peas&Love, Merci Raymond et l’ESAT de la Bièvre, y ont donc été disposés : bacs, gabions verticaux et vergers desquels environ 1,8 tonne de fruits et légumes sera récoltée chaque année. Le rooftop se veut enfin être un lieu de sensibilisation et de découverte, grâce à de nombreux ateliers organisés tout au long de l’année à destination des collaborateurs de l’entreprise mais aussi des écoliers de la ville depuis septembre 2023, dans le cadre d’ateliers se déroulant sur le temps scolaire et organisés en partenariat avec l’Etablissement public territorial Grand Paris Seine Ouest (GPSO). 

Suivi et recensement des espèces : être acteur de son territoire 

Afin d’aller plus loin que cette démarche de sensibilisation, de contribuer à la progression des connaissances académiques et à la diffusion des bonnes pratiques en termes de biodiversité et d’agriculture urbaine, le rooftop se veut également propice à la recherche et à l’observation scientifiques. 

Le suivi de la faune, au moyen de la détermination des insectes et oiseaux présents sur le site, est réalisé par un écologue. Les recensements issus de ses observations seront versés à la base de données du Museum d’Histoire naturelle et des recommandations seront émises pour améliorer la qualité du milieu. Par ailleurs, le rooftop a été inclus dans l’échantillon d’étude d’un programme de recherche mené par la chaire Agricultures Urbaines d’AgroParisTech visant à observer le développement de la faune dans les sols des toitures végétalisées. Ainsi, des échantillons de sol ont été prélevés à différents endroits de la toiture et seront analysés afin de déterminer les formes de vie présentes dans le substrat.

Afin de mieux connaître la composition de la biodiversité végétale du rooftop et des alentours de l’immeuble, BNP Paribas Real Estate a fait appel à l’entreprise Beeodiversity, qui procède à l’analyse de pollens récoltés par les abeilles des ruches implantées sur le toit. Les premières analyses menées au cours de l’été ont permis de retrouver 45 espèces végétales différentes, parmi lesquelles des arbres, fruitiers ou non, ainsi que des plantes ornementales et sauvages, alors que le nombre moyen d’espèces retrouvées dans les analyses des sites comparables observés par Beeodiversity s’élève à 23. Le rayon d’action des abeilles ne se limitant pas au rooftop, une telle analyse permet à l’immeuble de s’affirmer comme un acteur de son territoire en participant à la surveillance de l’état de sa biodiversité.  

La recherche pour contribuer à la connaissance

BNP Paribas Real Estate s’est enfin associée à l’INRAE (Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement) afin de conduire une recherche évaluant le rôle et les impacts sociétaux du rooftop végétalisé pour sa fonction agriculture urbaine, au moyen d’un micro-trottoir réalisé auprès d’habitants et d’usagers du quartier, d’entretiens semi-directifs menés auprès de l’écosystème immobilier et d’un sondage parmi les salariés de l’entreprise. Cette étude permet d’identifier les principaux impacts du rooftop, qu’ils soient sociaux (création et renforcement des liens sociaux, inclusion sociale, bien-être…), environnementaux (embellissement du paysage, verdissement du quartier) ou économiques (amélioration de l’image de l’entreprise et du quartier…).

Les résultats préliminaires de l’enquête réalisée auprès des usagers du rooftop montrent également le rôle important qu’il joue en matière de sensibilisation des occupants de METAL 57 à une meilleure protection de l’environnement et à une alimentation adaptée aux productions saisonnières. De plus, les salariés de BNP Paribas Real Estate indiquent souvent s’estimer chanceux de disposer d’un tel environnement de travail leur permettant à la fois de récolter des légumes et fruits frais et de bénéficier d’un espace végétalisé agréable pour les moments de détente. Les entretiens menés auprès de l’écosystème immobilier, des organisations et habitants du quartier montrent que ce rooftop dispose d’un ancrage territorial certain, grâce à sa participation à une relative continuité paysagère entre les espaces naturels alentours et aux ateliers pour les élèves des écoles. Enfin, les résultats plus affinés de cette étude permettront d’identifier certaines des conditions de la réplicabilité d’un tel équipement au sein de bâtiments à destination professionnelle ou résidentielle.

 

Un article signé Vincent Voute, responsable de performance environnementale et reporting RSE, BNP Paribas Real Estate


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