Les Halles de la Cartoucherie à Toulouse se réinventent
L'un des derniers bâtiments centenaires de la Cartoucherie, vestige du passé industriel de ce quartier toulousain, a muté en espace hybride, symbole d'une nouvelle époque, le tout dans une logique de réemploi des matériaux et de réduction d'empreinte carbone.
Une nouvelle ère débute pour la Cartoucherie à Toulouse. Après avoir vu se succéder pendant deux siècles des activités militaires et industrielles, le quartier inaugurera le 8 septembre un espace multidisciplinaire de près de 13 500 m² où vont se côtoyer des gourmands, des sportifs, des travailleurs et des littéraires.
L'un des deux derniers bâtiments encore debout après plus de 200 ans d'histoire vient en effet de passer entre les mains du promoteur immobilier Redman et du duo de cabinets d'architectes Compagnie Architecture et OECO Architectes pour une réhabilitation qui se veut respectueuse du passé, mais aussi de l'avenir. Le projet, qui regroupe un espace de coworking, des stands de restauration, mais aussi des salles de danse et de fitness, une librairie ou encore un jardin couvert, s'est attaché à conserver les singularités du lieu.
La charpente en béton armé et les piliers en béton d'époque ont été mis en valeur par des aménagements en métal et en bois. La façade extérieure du bâtiment, classé « élément bâti protégé » au titre du PLU, a été totalement restaurée à l'identique, la brique conservée et nettoyée et les éléments détériorés reconstruits en brique foraine.
Nouvelle vie pour les tuiles, portiques et bardages métalliques
En plus de l'utilisation de matériaux biosourcés, à l'instar du bois français pour la charpente, les doublages intérieurs, les faux plafonds, les habillages et les bardages, le réemploi a fait partie intégrante du projet.
Les bardages métalliques ont été par exemple réutilisés pour habiller les stands de restauration. Les cornières ont quant à elles servi à réaliser les clôtures de la travée verte. Les tables de la halle gourmande sont en réalité les anciens portiques du bâtiment réutilisés pour une nouvelle vie. Sur le toit, les tuiles de couverture ont été déposées et réemployées par la fabrication de bancs. Les tuiles concassées ont pour leur part trouvé place en fond de fosses à plantation. Côté jardin, justement, la travée verte accueille une grande cuve de récupération des eaux pluviales, servant à l'arrosage.
Pour l'énergie, les Halles de la Cartoucherie ont été raccordées au réseau de chaleur et de froid du quartier, réseau relié à l'incinérateur de la Métropole de Toulouse.
Coût total des travaux, 17 millions d'euros, dont 1,7 million d'euros subventionné par la Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée.