La pollution de l'air, première menace mondiale pour la santé selon une étude

Rédigé par

Anne-Sophie Tardy - Construction21

Responsable de l'éditorial

840 Dernière modification le 29/08/2023 - 10:27
La pollution de l'air, première menace mondiale pour la santé selon une étude

L'institut de politique énergétique de l'université de Chicago estime qu'un respect permanent du seuil d'exposition aux particules fines fixé par l'OMS permettrait d'augmenter l'espérance de vie mondiale de 2,3 ans.

 

La pollution atmosphérique, plus dangereuse pour la santé que le tabagisme ou l'alcoolisme. C'est ce que nous apprend ce mardi 29 août une étude publiée par l'Institut politique énergétique de l'université de Chicago (EPIC). Selon ce rapport sur la qualité de l'air au niveau mondial, la pollution aux particules fines, à savoir celles émises par les véhicules motorisés, l'industrie et les incendies, représente « la plus grande menace externe pour la santé publique ».

En plus de rappeler les pathologies auxquelles s'exposent les populations – risque de développement de maladies pulmonaires et cardiaques, AVC ou cancers – l'étude détaille les mesures prises dans les différentes parties du globe. L'Agence de protection environnementale des États-Unis a par exemple proposé cette année d'abaisser la norme d'exposition aux particules fines PM2,5 de 12 à 9-10 μg/m³. « Si la limite supérieure de cette norme proposée a été respectée, les personnes vivant dans les 40 états ayant dépassé ce niveau en 2021 pourraient obtenir un bénéfice combiné 3,2 millions d'années de vie », peut-on lire dans le rapport.

Un abaissement du seuil d'exposition aux PM2,5 salvateur

En Europe aussi, une réduction de l'exposition aux PM2,5 pourrait être plus que salutaire. Les chercheurs estiment que si les pays d'Europe de l'Est limitaient la pollution aux particules fines aux seuils connus en Europe de l'Ouest, les habitants pourraient vivre 7,2 mois de plus en moyenne.

De même, l'étude rappelle qu'en 2022, la Commission européenne a proposé de réduire le seuil annuel actuel de pollution PM2,5 de l’Union européenne de 25 μg/m³ à 10 μg/m³ d’ici 2030. « Si les 15 pays membres qui dépassent actuellement ce nouveau seuil le respectaient, les habitants gagneraient au total 80,3 millions d’années de vie. »

Absence de dispositif international de lutte

Malgré ce constat, les fonds alloués à la lutte contre la pollution de l'air ne représentent qu'une infime partie de ceux dédiés par exemple aux maladies infectieuses, pointe le rapport. Si des dispositifs internationaux existent pour lutter contre le VIH, le paludisme ou la tuberculose, à l'image du Global Fund qui déploie 4 milliards de dollars par an dans la lutte contre ces maladies, aucun équivalent n'existe aujourd'hui pour la pollution atmosphérique.

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